LES VIEUX, LES FEMMES ET LES OUTSIDERS
Un groupe de jeunes d'ici, l'un d'eux a déjà lu mes blogs, vient-il exprès? peut-être, sa grand-mère a un problème identique au mien, elle n'habite pas sa maison -handicapée et assez âgée, elle vit chez ses enfants- mais a pourtant des factures d'eau faramineuses. C'est quasi fantomatique, inexplicable, elle revient et le compteur, tout fermé, tourne, tourne et tourne. Pas de fuites ni de squat. Elle est tout de même allée protester à la Mairie où on lui a dit de payer tout de même sinon ennuis infinis... et qu'après, on la rembourserait au cas où... Au cas où (?) Quant à venir vérifier, ils n'ont pas le temps, avec tous ces gens qui râlent. Ça devient grand guignolesque. Il va me mailler et j'ajouterai l'affaire sur le blog.
RE SACCAGE
Un monsieur que je connais avec lequel nous avions déjà longuement parlé, un sportif, il est à vélo par cette chaleur, interrompt délicatement la dame-Alzheimer qui se fait réexpliquer pour la énième fois l'affaire ''stupéfiante ma chère, c'est à n'y pas croire'', est assez mécontent, une litote parce qu'en zone protégée, un entrepreneur riverain a déversé plusieurs chargements de gravats issus de chantiers de route, bitume etc.. donc pollués. Un voisin avait déjà prévenu que ses camions déchargeaient -faiblement- la semaine précédente. Ça devait être un coup d'essai, il ne s'est rien passé donc maintenant, go, c'est la totale. Apparemment, ça s'est fait assez rapidement, pendant qu'il était en vacances -il est le riverain le plus proche-. Le maire est venu et a demandé au gus d'enlever... Certes, mais il eût été mieux qu'il l'appelât avant pour qu'il ne benne pas. Un coup de fil. Ils attendent toujours la cata avant de bouger... le cul sur un chaudron, ils espèrent que le feu va finir par s'arrêter sans qu'ils ne bougent. Ainsi pour moi, tout aurait pu se régler facilement, le mur reconstruit -je n'en aurais pas exigé plus- et barka... tout le monde peut faire une boulette de même cette facture, une erreur encore, soit puisqu'il y a tant à faire. Et une fois les choses poussées à l'extrême, l'erreur devient faute, et tout s'aggrave pour TOUS. Ils se, non, ils nous discréditent. Un gus m'a dit, il n'était pas d'ici pourtant, suis-je si connue ou sont-ce eux qui le sont ? ''Vous avez voté ma chère amie, assumez !'' Je lui ai répondu que certains artefacts n'étaient pas prévus ni même envisageables, il en rit encore. Soit, je suis conne, j'admets.
UNE RECRUE A PARTIR DE LA CAUSE ANIMALE
Vu Lys, d'un village à côté... De plus en plus souvent, les gens me connaissent ou connaissent l'histoire, ce ne sont pas toujours les mêmes, Lys avait lu mes blogs ou certains de mes livres, c'est pareil puisque j'ai envoyé sur le net tous ceux que j'ai eu le droit d'y mettre, je ne crois pas que ça change quelque chose aux ventes et si c'est le cas tant pis.. mais elle ignorait l'affaire, ou plus exactement elle la connaissait mais ne savait pas qu'il s'agissait de moi. Plutôt branchée protection animale et chats, je ne l'avais pas inclue dans le listing. En fait, même s'il ne se fût pas agi de moi, elle eût pris position, les gens qui actent pour les animaux ont l'habitude de comment dire, la violence, l'injustice faite aux plus faibles et ils y réagissent. Le reproche qui leur est si souvent fait, ils feraient mieux de s'intéresser aux hommes est fautif, en général, ils sont multifonction, j'en ai la preuve ici, quant à ceux qui les taclent, ils ne bougent souvent ni pour les hommes ni pour les bêtes. Un vrai humaniste ne trouve jamais une cause trop petite pour lui et ne va en aucun cas vilipender qui se bagarre sur d'autres axes, menant d'autres luttes, sur des sujets différents.
J'avais été surprise -quoique pas vraiment- de voir Josette Roucaute, une héroïne de la résistance, notre icône nationale, ex déportée à Ravensbrück, s'occuper en vraie mère poule de son petit caniche capricieux, une militante de cette eau-là qui avait résisté à la torture, tenu le choc dans le camp puis mené une carrière politique assez réussie. En fait c'est normal. Elle est seulement une femme normale. Son engagement pendant la guerre était normal... je veux dire ''évident''. La suite, plus cool -les vitamines de Kiki-, aussi.
Donc la rumeur à vingt kilomètres disait, il y a une femme à St-Ambroix qui a eu 4000 E de facture d'eau et son salaire saisi pour une petite maison qu'elle n'avait jamais habitée parce qu'elle avait été sinistrée par un gus à côté, rendez vous compte, le père du maire, et qui plante devant la mairie tous les jours. En fait, le départ de ce blog est là en partie résumé, en partie seulement car on ne parle pas du chemin... sauf qu'il s'y est ajouté d'autres choses. On a causé chiffons, chiens et chats, elle a fait adopter l'un de ses protégés par une star de la politique, marrant, je ne le voyais pas ''minou minou'' celui-là, elle me dit que j'ai du cran, je ne crois pas mais bon... J'ai oublié de lui donner la pétition. Cris est passé au même moment et il s'inquiète pour la voiture, la batterie est déficiente. Ça va, je démarre au quart de tour depuis qu'il l'a rechargée et comme on est en hauteur, rester longtemps avec une batterie presqu'à plat n'est pas vraiment gênant.
Jean-Claude est passé aussi. On a parlé de Tchernobyl, de l'union soviétique, de l'atroce sacrifice des ces types qui ont recouvert le réacteur incandescent et à qui nous devons la vie. La chute de l'URSS, un drame pour les vieux cocos. Lui s'est remis, il faut dire qu'il n'est pas vieux, justement... Il observe que le gus qui a benné dans le site protégé est coutumier de ce genre de prouesses. Pas un fan d'écologie, genre ''je travaille, poussez-vous, j'ai à faire'' je vois tout à fait. Beaucoup de gens ont pris l'adresse net, mais dans l'ensemble, c'étaient des touristes. Ils sont de plus en plus différents, plus calmes, plus instruits, plus réflexifs. Une femme me donne le nom d'un journaliste de RMC qui anime une émission sur les cas burlesques comme le mien. Je l'ai oublié mais je le retrouverai sur le net. Une autre me parle de Julien Courbet. ''Sans aucun doute'' ne me plaît pas, même si ça a l'avantage d'exister et rend surement service aux gens dans la détresse la plus totale mais toutes ces affaires terribles, quelque fois sordides, ces gens dans des situations invraisemblables, ces larmes, ces cris, ce pathos, non. Inévitable sans doute, il faut de l'audimat, il est vrai que cela marche, la plupart obtiennent justice en une seule émission. Mêmes des banquiers craquent tout de suite, la peur de la mauvaise réput, des médias qui la répercutent à l'infini, de perdre peut-être leur fond de commerce. Mais non, décidément, ça ne me tente pas et de toutes manières il faudrait que j'aie en plus des triplés tétraplégiques ou handicapés mentaux, ou les deux, voire un mari qui me cogne, et ça ne le fait pas. Je ne cadre pas et tant mieux.
Et soudain, je me souviens, Anita. On s'est connues enfants. Chez Mademoiselle Siol, au piano où allait Frédérique. Ça se remet en place. Puis au Ranquet.. Ça y est, mais elles sont parties. Je l'ai tellement enviée autrefois, elle était une beauté époustouflante, une toute petite fille brune aux cheveux frisés, aux traits parfaits, souriante et un peu fragile. Elle n'a pas changé.
Vendredi 27 août
DE PETIT GIBUS A POUTINE
Petits ennuis matinaux finalement marrants. Il semblerait que je sois plus importante que je ne crois et copiner avec moi aussi, ainsi qu'un article également, sur un sujet, notons-le, qui n'a strictement rien à voir avec la mairie de St-Ambroix et les élus du village qui n'ont pas le pouvoir de faire ou ne pas faire en le cas..
Parler à une auteur serait-il acte grave ? Ça peut se jouer guerre des boutons, je te prêterai pus mes billes, ou liberté d'expression bafouée mode poutinesque, les fouilles-merdes au goulag, au choix.
Ainsi, Djamil, qui, voir l'article de ''La marseillaise'' cité en fin de blog, cherche depuis 10 ans à devenir français [il est ici depuis 40 ans, ses enfants sont français, il a toujours travaillé ainsi que sa femme, accidentée du travail... et son père est un ancien combattant décoré de 40, un de ceux qui ont fait ''El Alamei'']... bref, Djamil, malgré toutes ces références dont peu de français pourraient se targuer se heurte à l'administration ''à front de toro'' qui lui réclame toujours un "papier", serre le tout dans un tiroir... jusqu'à ce qu'il en faille un autre, personnage de l'article, est perdu.
Et voilà que ce matin il reçoit comme d'habitude une lettre lui disant que son dossier est à refaire entièrement, sans explication, adressée par la mairie bien qu'elle n'en soit sans doute que le transmetteur. C'est là qu'il se pointe, exaspéré et la suite.. La guerre des boutons en effet, t'as causé à Hélène t'es plus mon pote..L'article, le voici.
Des amis de la France depuis 3 générations:
Zola et Kafka réunis
Djamil est né en 48 en Kabylie de parents "français musulmans" donc en France de parents français... Son père, combattant multi médaillé de 40, car pour aller se faire trouer la peau, la France ne mégote pas, vient en France en 45 et travaille 30 ans au fond de la mine tandis que sa mère reste au pays : Djamil ne le voyait que 15 jours par an. Le jeune homme arrive à son tour en France en 71 à 22 ans, déjà marié. Il travaillera d'abord aux usines Renault puis ici à la SMAC et enfin au nettoyage à Pechiney notre usine à merde bien connue internationalement.
Sa femme le rejoint en 74 et sa mère en 76, peu après le décès de son mari. Ses enfants y naissent : ils feront tous de bonnes études. Vie de séparation, de labeur où l'épouse arrive quand le mari meurt, où le fils suit le chemin du père -mais dans son cas la séparation sera moins longue puisque sa femme le rejoindra 3 ans après-. Une maison, les enfants qui étudient tous -ils auront de bonnes situations- tout baigne : lui à Péchiney, elle, aide-soignante à l'hôpital de St Ambroix.
Et un jour, c'est le drame : voulant rattraper une patiente de 120 kg, elle se claque les cervicales et devient à 50 ans tétraplégique malgré ou à cause de l'opération. Elle vit à présent en fauteuil et ne peut rien faire seule. Il s'occupe d'elle et de tout, toujours jovial cependant et plein d'humour...
Depuis 2001, il veut une carte d'identité française. Et là, après Zola, c'est Kafka. Il a rassemblé "tous les papiers" comme il dit, qu'il garde soigneusement dans une chemise, bien qu'il ne lise pas facilement le français, il a subi enquêtes etc.. et depuis 2001 le récépissé indique dossier complet. Alors ? Alors rien. Tel document est périmé (forcément, à force de traîner dans les tiroirs), ils ont égaré des photos, ou le dossier entier (il l'a refait SEPT OU HUIT FOIS)... le nom de son père ne s'écrit pas avec i, ou l'inverse, l'acte de mariage doit être rédigé à droite, pas à gauche ou l'inverse... En 2009 nouveauté, on veut des photocop de son passeport... et de celui de sa femme, bonne pioche car elle ne peut se déplacer ! Impossible de dissocier les deux affaires lui dit-on.
Ils habitent ici depuis 25 ans, paient des impôts, leur parents ont combattu pour la France mais rien n'y fait, ils sont citoyens de seconde zone. Il a écrit aux présidents un à un, qui chaque fois lui répondent qu'ils adressent la lettre à la sous préf... qui lui demande alors un nouveau "papier" inédit, ils sont créatifs."
Question grave, ne pourrait-on mettre les artefacts entre parenthèse afin d'œuvrer ensemble pour la justice et pour le bien des gens plutôt que de se la jouer petit Gibus poutinesque?
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