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samedi 5 février 2011

Le blog sans images partie 5

CRIS ET CHUCHOTEMENTS

Je porte mon "péplum"-affiche assez ostensible, et je me suis mise en bout pour ne pas déranger les jeunes -et les vieux- qui picolent et plaisantent. Et soudain, derrière moi, une discussion à voix haute, très haute dont je me demande c'est innocent ou non. Du coup, je m'arrête d'écrire par moments et ne me cache nullement d'écouter -sans intervenir, on est à St-Ambroix, pas au quartier latin- me retournant même assez souvent. Je me lève même pour commander un autre café afin d'annoncer la couleur inscrite sur mon péplum, ne voulant pas avoir l'air d'épier. AUCUNE réaction, ce qui est rare, une indifférence appliquée me semble-t-il. Des hommes -il y a peu de femmes le soir surtout seules- devisent, des membres de l'équipe (?) apparemment, je ne les connais pas pourtant, il faut croire que je ne les connais pas tous, trente ans d'absence, évidemment, ça marque, certains étaient à peine nés et pour d'autres, nous nous sommes sans doute croisés sans nous rencontrer. Désenchantés, tristes, ils se défaussent clairement: milieu pesant, peu de contacts entre eux, celui qui parle dit avoir eu la même conversation avec ses collègues en public et ça continue, l'autoritarisme, l'ambiance rien moins que cordiale, très distanciée, jamais de pot, de relations.. une toute petite côterie se sert des autres -ou s'en est servie- pour "passer" et à présent, au placard les leviers puis ça devient technique et je ne suis plus, l'incapacité de ceux-ci devant la "dette", les membres du conseil jamais consultés, toutes les décisions étant prises en tout petit comité obscur, "c'est encore pire qu'avant" observe un qui donne la réplique au premier a maxima, je le connais mais d'où? et même le budget des associations auquel tous (?) auraient été conviés pour le discuter aurait été déjà décidé avant.
La dette aussi, toujours, qui revient en leit motiv, des erreurs que je ne comprends pas, gestion et gouvernement perso, lacunaire et déficient dans lequel "ils" n'ont aucun mot à dire ô stupeur, passons. Décidément, comme l'on connait mal les gens, combien certains savent-ils donner une image tout autre d'eux-mêmes à moins que ceux-là ne se trompent, hypothèse à envisager.. Et puis il y a des gens "de droite" qui l'avouent -semble-t-il avec réticences-... Que font-ils là ? C'est exactement ce que je pense aussi. De la figuration? Non, il ne semble pas, mais je ne sais pas tout, comme tout le monde. Conclusion, la partie de gauche  de l'équipe se sent flouée et l'un se dit à présent dans l'opposition parce que "de gauche", paradoxe, soutenu par l'opposition [qui cherche sans doute à achalander sa boutique.] Et ce n'est pas fini. Un monsieur d'un certain âge assis à leurs côtés, qui s'est tourné vers eux carrément s'exclame qu'il ne va pas se laver d'un mois puis se rendre à la mairie pour protester contre sa facture d'eau. Là, j'éclate de rire et pour la première fois, j'interviens. "Excellente idée que je devrais suivre." 

RESPECT

Un événement imprévu rigolo, j'écris -sans me cacher aucunement, je me suis même retournée pour mieux capter la wifi car je me suis mise à une place éloignée sans prévoir qu'ils allaient s'installer... et si cela ne gêne aucunement les autres, en revanche, voilà un commensal qui n'était pas partie prenante de la conversation donc "hors sujet" qui m'aborde directement, je le  connais un peu, un parisien d'origine. Il observe que les mots sont dangereux, ce que j'approuve hautement. Et qu'écrire, bon, c'est bien mais il faut être respectueux. Il ajoute que lui "me respecte, il me faut faire de même" etc. Visiblement, il veut parler du blog. Je lui dis que je lui parlerai s'il veut bien après car la batterie de mon portable est basse. Et me rencogne.
Le respect, mot ambigu. On entend tellement en banlieue "tu me respectes, je te respecte" comme si ce n'était pas l'évidence [et justement ça ne l'est pas chez certains, c'est clairement ici un mot à fonction de clôture. "Je vous respecte", la profession de foi est suspecte, dire à quelqu'un "je vous respecte" c'est supposer que je puisse ne pas le faire... que je sois en position de ne pas le faire. C'est comme dire "je vous laisse la vie"... comme s'il fallait en savoir gré à celui qui a consenti à vous épargner. Comme si cela requérait un remerciement ou plus exactement une allégeance, une reconnaissance de quelque épiphénomène. Un épiphénomène est quelque chose d'aléatoire, qui peut être ou ne pas être.
Souvenirs de la banlieue, d'un cours particulièrement réussi. J'avais exposé qu'autrefois, le respect s'entendait vis à vis des femmes en un sens désuet, les respecter, c'était ne pas les draguer, ne pas enter même soft de coucher avec, ne même pas y songer... quand il est évident que les mecs quels qu'ils soient pensent d'abord à cela, certes sous forme hypothétique, un flash, une vague idée, parfaitement perceptible cependant. Coucher serait-il manquer de respect ? Honteux?  la notion de respect serait-elle antinomique du désir ? Notons qu'en ce cas, le mot s'applique toujours aux femmes, jamais aux hommes. Respecter "quelqu'un" en fait ne veut rien dire ou pire, dit le contraire de ce qu'on prétend. On respecte -peut-être- une idée c'est à dire qu'on la prend en compte et on l'analyse, une religion -encore que- mais pas un homme ou une femme parce que son altérité est la mienne vis à vis de lui. Par définition, l'humanité en lui/elle est identique à celle qui est en moi et je ne peux que la reconnaître sous peine de m'annuler moi-même. Cours réussi pour une fois.
Ce concept se conçoit en temps de guerre où précisément la vie humaine n'a aucun prix, c'est un concept guerrier, par exemple un militaire décide de "respecter -la vie- de son prisonnier" c'est à dire de ne pas le tuer alors que ce serait plus simple de lui coller une balle. Mais en temps de paix -relative- ça n'a aucun sens. Heureusement. Ou alors cela implique que nous soyions en "guerre".
Une observation, l'écriture -et la philosophie- en effet effraient. Normal. Comme une photo prise au flash lorsqu'on est âgé. Voir, se voir noir sur blanc avec des détails que l'on ne connaissait pas est à la fois jouissif -on est important pour celui qui vous a pris comme modèle, et si le tableau est diffusé, on existe pour tous soudain- et angoissant -que suis-je dans le regard de l'autre? va-t-il me tacler ? et comment me défendre? je suis moche, aussi etc.- C'est comme regarder ses "signalements" sur le net. Ça monte. Qu'est-ce qui se dit de moi, sur moi, qui a plu ou déplu et qui le dit ? Jouissance ambiguë. On  devine... mais on a des surprises parfois.
Il est clair que lorsqu'on pratique mal l'écriture, on est plus vulnérable encore que sur le net n'importe qui peut écrire et répondre et lorsqu'on voit certains "posts" sur des forums, souvent de jeunes, personne n'a de complexes à avoir, une faute par mot parfois, difficile de faire pire.
Puis je vais récupérer mon panneau et lorsque je reviens, je gare la voiture, et, un peu culpabilisée, sors et m'adresse comme promis au monsieur-respect pour lui dire, puisqu'implicitement il me demandait ce que j'écrivais, que j'avais surtout réfléchi à la notion de respect, justement qui me semblait ambiguë. Et là, un jeune -ex militaire- qui venait d'arriver précise à ma place qu'en effet, lorsqu'on parle de "se faire respecter", ça signifie casser la gueule à l'autre. Euréka, je sentais bien qu'il y avait une idée qui me faisait défaut, la voici. Le concept n'est pas égalitaire. C'est un geste qui va du haut vers le bas tout en se donnant pour l'inverse. Un concept guerrier. C'est pour cela qu'il agace. Bien sûr que l'on me respecte, il faudrait beau voir qu'on ne le fît pas ! Ouf, le jeune a bouclé ma réflexion et je me sens aussi bien que lorsqu'on a résolu une équation. Mais le monsieur "au respect" pour qui la réflexion était partie, pendant ce temps, devisait avec un voisin, dommage. C'est incontournable, la philo parle pour ceux qui sont en phase, et capter ceux qui sont en parallèle est difficile, j'ai dû mal m'y prendre. Tant pis. Cela m'évoque la réflexion de Rabaud Saint-Etienne après l'édit dit de "tolérance" qui visait les protestants et les juifs : "je ne veux pas être toléré." Être toléré est blessant, on ne tolère que ce qui est -ou serait en principe- intolérable, par grandeur d'âme. On ne respecte que ce ou ceux qui pourraient ne pas l'être. Des femmes évidemment, en premier.
  Mardi 10 août
FIESTA

Préparation de la fête du 15 août, déjà ! Le pizzaïole de l'esplanade a dû se déplacer devant la Mairie, il m'a ''pris'' ma place en somme. Mais c'est très bien puisqu'il a installé des chaises et des tables sur le parvis et là je suis bien. Sauf précise-t-il que demain ce sera en plein soleil -il regrette son emplacement habituel sous les platanes, occupé par un forain pour une semaine-. Loué ? A quel prix?
5 h et demi. Je me gare, une place juste devant le troquet de Samir, un créneau et je sors de la voiture. Tout de suite deux gars m'abordent ensemble:
''Alors, Madame Larrivé, ce n'est pas réglé, cette histoire?'' estomaqués que ce ne soit pas le cas, on leur avait dit le contraire. Survient le même garde, toujours, il doit s'être spécialisé (!) a-t-il une prime pour accomplir pareille tâche, je laisse la coquille, je l'espère pour lui, à combien évalue-t-on la considération d'un homme, je ne sais, il me dit d'enlever ma voiture alors que quatre autres se trouvent garées aux emplacements normaux balisés devant et derrière moi. Je le lui fais remarquer, il rétorque que justement il ''les'' cherche pour leur intimer l'ordre de laisser place eux aussi... Il ne les ''cherchera'' pas longtemps du reste car nous le verrons peu après partir en moto mais entre temps, malgré les deux gars avec lesquels je discute qui se sont ouvertement étonnés que seule ma toute petite voiture -une fiat seicento- gêne... alors que les combis garé juste derrière et devant moi apparemment n'empêchent en rien le passage des camions, je me suis déplacée sur le boulevard où une place à l'ombre venait de se libérer tout près qu'ils m'avaient ''gardée'' le temps que je fasse le tour. A l'heure où j'écris, 8 h 10, les autres voitures sont toujours garées à la même place évidemment et moi sur le Portalet. Nous parlons très longuement, est-ce ce qui empêche le garde revenu de me demander de m'enlever également du boulevard ? 

DE NOUVEAUX AMIS

Paul. Il est calé en histoire et engagé [PC ? Peut-être.] Nous deviendrons amis ensuite. Il a une toute autre analyse de Montecassino, fort différente de ce qui est classiquement ''reconnu'': ce serait une action d'éclat de Leclerc pour se faire briller car il y aurait eu d'autres accès à l'Italie... (?) au fond je n'en sais rien, il a peut-être raison mais en ce cas, combien de soldats kabyles morts pour rien! Il est du village et ça, c'est bien. Au fond, il y a plein de gens intéressants ici mais on ne les voit pas beaucoup. Il me parle de l'esclavagisme dans les milieux et la culture arabe, ça c'est vrai, mais de là à en faire une thèse... Car il n'a pas l'air d' "aimer" trop les arabes, nobody is perfect mais zut..
Et puis le scoop, un jeune homme s'intéresse à l'affiche, stupéfait... il est agriculteur à Barjac et même lui n'a pas une telle facture pour toute la saison, il signe chaleureusement, me souhaite bon courage... et s'avère être l'arrière neveu de Maria Latour la meilleure amie de Josée, qui a souvent gardé Lydie à Saint-Sauveur autrefois. Elle l'adorait, cette vieille fille, comme on disait alors, gentille, hyper active, qui gardait les chèvres tout en faisant des napperons au crochet, des œuvres d'art, et les rentrait le soir avec deux fagots sur la tête (!) tout en continuant parait-il à crocheter, aidée il faut dire de son chien, une merveille. Une observation ; les deux premiers de ces gens sont sans doute venus exprès, ce qui explique leur sympathie spontanée.
Un gars d'ici, ouvrier dans l'automobile, exilé à Montbéliard, qui y a trouvé femme, et vient passer toutes ses vacances dans un hôtel à l'euphonie douteuse, Arnac, ils auraient pu en trouver un autre, mais, candide géocentrisme, le mot, pour les gens qui prononcent les e finaux, n'est pas gênant, pour se ressourcer. A la retraite, il reviendra... Triste.
D'autres estois, mais intellos, intéressés, ils ont le net et chacun prend le blog... Un signe ? Plusieurs ''pays'' coup sur coup, si je considère l'est aussi comme ''mon'' pays, celui des Larrivé à l'origine. Un clin d'œil ?

FABIENNE

Et puis Bertrand, qui revient d'une réunion sur les roms à Alès, il s'agissait d'organiser une manifestation dont il est très mécontent, personne ne l'a écouté. Dommage, lorsqu'on est quatre engagés intellos qu'il y ait parfois quatre tendances qui s'entre choquent, chacune stigmatisant le dogmatisme des trois autres. Il faut dire que les militants sincères par définition plus entiers que les politiques car non reliés ensemble par l'intérêt, le profit divergent facilement, d'où ces multiples clivages, ces innombrables groupuscules. Les autres au contraire sont comme une vaste famille soudée par les biens et les affaires florissantes, aucun membre ne doit s'écarter si on veut conserver ou accroître le patrimoine de tous, surtout s'il est mal acquis. C'est peut-être la clef de la politesse ou l'hypocrisie des classes dominantes, par rapport au côté ''nature'' voire grossier -apparent- des prolos.
Mais Bertrand ne mesure pas que souvent, on ne le comprend pas... et que cela fait violence à ceux qui se sentent dépassés. Il faut avoir été prof.. et par exemple.. dans certains endroits , en Normandie ici, pour réaliser combien parfois il peut y avoir de malentendus avec certains... ainsi la gentille Fabienne H [6 de moyenne en philo et elle était à fond] qui, lors d'une scénette improvisée sur le thème du racisme dans laquelle je figurais un ''beauf'' de comptoir, stigmatisant les femmes, puis les arabes et enfin les ''juifs'' en termes volontairement outrés jusqu'au grotesques [''toutes des allumeuses, des putes... tous des flemmards qui vivent d'alloc... tous des richards, des filous, des profiteurs...''] la douce petite Fabienne qui, légèrement choquée, leva le doigt poliment et me dit doucement, un peu triste de devoir me critiquer : ''mais Madame, quand même, pas TOUS !'' Un de mes ratages pédagogiques les plus retentissants. J'en ai encore honte.
Des gens un peu gris chez Manu, des copains parfois. Sympas, sauf que certains essaient de lire derrière moi, je ne dis rien mais ça ne me plaît pas. ''Tu es devenue une institution''... ''et assez connue maintenant'' ajoute Manu, inconscient que je l'étais tout de même avant et que ce n'était pas le but quoique.. Un monsieur un peu paf me demande à lire, je lui explique en deux mots et lui donne l'adresse du blog. Il est de St Michel et connait Gérald, bien sûr, notre héros régional devenu national à présent. Ex petit ami, qu'il était beau avant.. peut-être en dit-il autant de moi du reste.

Mardi 10 août -nuit-

Un diapo sur Anna.
Mercredi 11 août

J'ai mis mon panneau. Signe des temps, de plus en plus des jeunes s'approchent, sortent un ''téléphone'', pianotent en regardant l'adresse du blog... et surfent immédiatement [''j'envoie à ma copine, elle a eu le même cas en Belgique''] c'est génial -il n'y a pas à parler- et un peu surréaliste, je suis à deux pas et, le dos tourné, ils ont les yeux fixés sur leur écran c'est à dire sur mes livres ou blogs. La communication est ultra rapide, technique, démultipliée à l'infini... et aussi désincarnée, elle s'effectue par le biais d'ondes et de machines mystérieuses. Au fond, ça me convient tout à fait, c'est reposant, on évite ainsi les répétitions, les ''impolitesses'' inévitables lorsqu'on s'impose, même très soft, rien qu'en apposant un panneau... et que l'on conduit les gens à lire  -ou à avouer qu'ils ne savent pas ''très bien'', c'est comme leur arracher un aveu pénible-. Et puis le quant-à-soi y trouve son compte. Pas de contacts directs, pas à redouter d'être transpirante, hirsute, peu présentable -et depuis une demi heure que je plante au demi soleil, je le suis certainement-. Pas à craindre que, comme ce jeune ''BTS'' structure létallique -je laisse la conquille... ainsi que celle-ci (!) décidément, l'ordi en dit plus que je ne voudrais... qu'ils ne croient que je mendie. J'en ris à présent mais il n'empêche, je me suis habillée ''classe'', un peu maquillée et tout et tout. Non mais.
Conversation amicale avec Richard mon récent ami PC et son copain... qui a surfé sur les blogs avec dit-il un grand plaisir. Juste une petite fausse note, il souligne que ''c'est bien d'avoir mis des photos de moi où j'étais plus jeune''. Sur le coup, je ne percute pas, je m'étonne, toutes les photos sont récentes, deux mois au max sauf sur un blog qu'il n'a pas eu le temps de regarder. Aurais-je autant vieilli ? La grève? Les soucis des procès ? La solitude -relative, une solitude très encombrée parfois de réel et surtout de virtuel- ? Le surmenage? Le fait de ne pas savoir où je vais, d'être en un lieu amical qui cependant m'a trahie, le cul entre non pas deux mais trois chaises... Il connait tout le monde ici, c'est important. Moi aussi mais souvent, je ne mets pas de visage sur des noms et vice versa. Une discussion  d'amis, simple et féconde, cela faisait longtemps que ce n'était pas arrivé...
Un monsieur plus tout jeune signe de lui-même, il a une opinion catégorique cependant, presqu'autant que Bertrand mais inverse. ''La grève de la faim ne sert à rien, mais alors à rien du tout, internet, c'est totalement inutile puisqu'on est face à face, oui mais ça simplifie, c'est une pétition qu'il faut tout d'abord, et l'apporter ensuite à qui de droit etc''... Ça tombe bien, je la sors, je l'oublie très souvent, j'en signe perso environ trois par jour et le résultat ? Ma foi je l'ignore au fond. Il émet quelques réserves de pro sur la manière dont elle est faite mais baste... Apparemment, il est aussi fan de pétitions que Bertrand du revenu minimum d'existence, il faudrait les faire se rencontrer. Du reste à Nîmes, un superbe immeuble antique en parfait état -je le connais, c'était autrefois le rectorat- risque d'être démoli... et ils sont dans les pétitions jusqu'au cou. Il me donne son mail et je promets de lui envoyer les blogs, finalement il a bel et bien le net.. son attitude n'était qu'une pose.
Pourquoi les gens, même les meilleurs, sont-ils aussi  assertoriques lorsque quelqu'un devant eux est, supposent-ils, dans la merde ? Pourquoi certains prennent-ils alors ce ton -parfois– déplaisant ? En réponse, je suis ''distanciée'', presqu'arrogante, ce qui est une autre forme d'agressivité. Lorsque cette attitude est sincère -car parfois elle masque un refus de s'engager par confort perso- elle provient presque toujours de citadins et de français, je ne l'ai jamais observée chez des belges, des hollandais, des anglais. Il faut croire que notre réput de ''je-sais-tout-taisez-vous'' n'est pas usurpée. Pourquoi ce jeu, qui va de la remontrance aimable à la leçon magistrale de stratégie ? En fait, lorsqu'on l'analyse, c'est naturel et ça explique les difficultés à porter une affaire en place publique, celui qui est dans une situation aussi burlesque -ou tragique- est au fond un mal dégourdi, un pauvre type qu'on veut bien aider -vite la pétition- mais qu'il n'y revienne pas. Pas tout à fait faux -dans mon cas par exemple- mais il est contre productif de l'éreinter... En général, qu'il soit con, il le sait.
C'est pourquoi les victimes se taisent, elles se sentent et sont ridicules. Il faut une énorme dose de révolte devant l'injuste, associée à l'assurance qu'apporte une valorisation sociale reconnue pour oser se poster seul devant une Mairie avec un panneau... qui de plus peut sembler perso [lorsqu'on ne réfléchit pas trop]. C'est bien là dessus que compte l'adverse. Exemple celui qui m'a gentiment demandé d'enlever mon écharpe parce que ''j'étais ridicule'', il le disait pour moi évidemment, pour m'aider en somme. Il est clair que si j'étais plus fragile que je ne le suis car je le suis à ma manière, bien que Maï-Linh après Lydie m'aient appelée le bull à visage humain, je n'oserais le faire. L'astuce est là, faire que la victime se sente tellement humiliée qu'elle ne puisse même plus faire état publiquement du dol qui l'a éreintée, qu'elle répugne exposer sa déchéance... la déchéance ! la notion qui s'entend toujours en deux sens opposés, comme ''misérable'', dont un est fortement péjoratif ; or la ''déchéance'' s'apprécie différemment selon la position. Plus on est au bas et plus on est susceptible, paradoxe,  mais il arrive qu'une fois le fond touché, alors en effet, comme on n'a plus rien à perdre, timorés ou pas, on monte au feu.
Règlements de compte implicites? Peut-être. Pour certains, rares tout de même mais ils bruitent fort (voire article 1) il n'est pas déplaisant de se payer la tête -soft- d'une ''privilégiée'' ou qu'ils croient telle. Cela se voit à tous les niveaux, depuis ''cette-facture-sera'' jusqu'à ce gus de tout à l'heure qui s'est précipité pour signer ou même certains copains. Du reste il n'a rien écouté de ce que je lui ai dit de ma grève, m'a fait sa leçon et barka. C'est à la fin qu'il s'est enquis de qui était en cause, Eolia forcément (!?)... A priori, il savait ce qu'il me fallait faire, nul besoin de chercher à comprendre, il possédait une pince à prises multiples magique. Agaçant. Non ce n'est pas "Eolia" qui m'a fait ce coup mais les gens de la mairie tout connement.

LES FORAINS NATURES

Pour la première fois, une plaisanterie et proposition très grossière de deux gus, des forains sans doute. Un peu soufflée, jamais ça ne m'était arrivé ! Il s'agissait de prostitution, tout simplement. Une blague? J'ose l'espérer. Après mendiante, me voilà pute à présent, au fond ça me va mieux tout de même mais zut. Les forains ne sont pas d'ici et n'ont pas la tenue des villageois, pour eux je suis juste une femme dans la merde. Un peu gênée, quoique pas plus que pour le coup de la mendicité en somme, même plutôt moins. Observation importante, jamais à Paris je n'ai vécu "ça" -particulièrement-. Ah les Cévennes! Pas correct ? Je m'en fous.

Jeudi 12 août

Régis me dit que la proposition [des deux forains] est au fond tout à fait flatteuse et qu'il est même honteux et inexplicable (!) qu'elle ne m'ait pas été faute avant -je laisse la coquille-. Ainsi donc lui-même.. Humour de militaire, passons.. Il n'a pas tort du reste, à mon âge, mazette... Serais-je réellement si bien conservée se demande-t-il, l'œil que je venine -je laisse la coquille, c'est "devine" évidemment que je voulais écrire- brillant ? Il ne me reste plus qu'à mettre ma photo nue, ça boostera le blog. Il y a peu de risques que Lydie ou Marguerite soient à un endroit où elles puissent encore être contrariées -les Larrivé, eux, ne le seraient pas- mais même à 1 contre 100 000 000, ce risque, je ne le courrais pas. Je ne suis pas suffisamment athée en somme.
Un courriel passionnant. Depuis les States, Daniel, nostalgique de son quasi bled, a l'intention d'en faire un best seller... comme il sait si bien faire, romancé-bricolé-polardisé-transposé en pays minier sur fond de lutte des classes, sexe et combines; du glauque, du comique et de l'héroïsme, mixte de Zola, de Faulkner et de Balzac, il s'y connait... Et mazette, en anglais -plus rentable-. Ça m'a mis le moral. St-Ambroix se "statifie", je laisse la coquille, c'est "starifie" qui je voulais dire.

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