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dimanche 6 février 2011

Le blog sans images partie 4

IL Y A DES CHOSES QUI NE SE FONT PAS

Et bien contrairement à ce que je croyais, il est contre: "tout de même ça ne se fait pas... bla bla bla..." décidément, chez lui, le géodal -je laisse la coquille- libanais prime sur l'époux. Ça me déçoit presque et aussi j'admire. Question d'honneur lui aussi, tiens donc. Il faut que Madame suivi-de-son-nom, mère de Frédéri Elie suivi-de-son-nom demeure digne des suivis-de-son-nom.. ça je n'aurais pas cru. Dérivation sur le thème "le mal ne justifie pas le mal"... Je réponds que ça dépend des doses; pas de dogmatisme, un tout petit "mal" contre un "grand" est tolérable. Reste à mesurer. Ici, facile. Autre chose : perdre la fece? -je laisse le lapsus, je pensais sûrement au staphylo- !
La face? Ma foi, je l'ai déjà bien perdue, la face, entre "cette-facture-sera-payée" et "il-n'y-aura-aucune-exception", mais là c'est un ex copain qui parle, les "amis" venus chez moi à Paris autrefois qui m'évitent soigneusement et qu'à présent j'évite, moi, et pour finir le brave BTS structure métallique qui croit que je mendie... sans compter la pauvre femme qui "exige" que les flics m'embarquent "parce que je suis riche"... je ne vois vraiment pas ce qui me reste de "face"... encore n'ai-je pas tout "vu" et nous allons en parler tout à l'heure car il y a eu "mieux" si l'on peut dire. ET C'EST TRÈS BIEN AINSI.
Cette histoire doit/va finir.
Si je fais le bilan, bien que marquée par les loubards de Vitry, j'ai ici commencé bas, très bas. On est à St-Ambroix, pas en banlieue parisienne; les gens sont aimables, la plupart, dès qu'on creuse, sont des cousins éloignés ou alliés, émouvant, je retrouve parfois le visage, l'allure, quelque chose de Lydie ou de Guy parmi des passants que je n'ose aborder... ou de moi-même. Il y a des lustres, la vieille Madame Lagrifou qui pourtant me connaissait bien m'avait demandé -j'avais 18 ans!- si j'avais accouché! Bigre, elle me confondait, comme beaucoup car cela se passa plusieurs fois avec une certaine Géraldine Denis que je ne connais pas -elle a quitté le village depuis-. J'ai donc un pseudo double qui apparemment vieillit de la même manière puisque la confusion perdura assez longtemps.
J'ai donc commencé bas, ces 4000 Euros, c'était un malentendu qui allait forcément s'arranger : "Je vous assure que je n'étais pas là... voici la preuve..." Puis légèrement plus haut, lorsqu'il fut question de me couper l'eau au Ranquet, mais encore assez "soft". Un cran au dessus, après la saisie -mais cette fois par le fait de la gauche-, je repartis pour un tour. D'abord, rebelote : "je vous dis que je n'étais pas là, voyez vous-même"... "prouve-le"... "cette facture-sera-" etc... je monte encore d'un cran et c'est une grève de la faim. En plusieurs temps. Au début discrète, garée à trois emplacements de la mairie exprès, je crevais simplement dans ma voiture... puis, j'ai avancé d'une place. De deux etc... jusqu'à me mettre moi-même carrément en évidence avec des affiches. Ensuite, il y eut Bertrand, Sylvie et l'écharpe-dazibao. Là, ce fut carrément la cohue au vide-grenier... [et on me fit dire que l'affaire était réglée, ce qui ne fut suivi d'aucun effet]... patience encore une semaine, les lenteurs de l'administration c'est connu, et ensuite, je grimpe encore une marche, c'est le tee shirt plus pratique et plus lisible que je peux porter partout, à la poste, au centre commercial... et au restaurant, suite logique...
Moralité, la longanimité ne paie pas. Erreur d'appréciation. Allez, je me suis moi-même convaincue, peut-être changerais-je tout à l'heure dans la voiture mais ce petit "BTS structure métallique" m'a flanqué un coup sans le savoir. Je préfère me dire qu'il est d'une connerie hors norme mais je n'en suis même pas sûre. Combien à part lui l'ont cru?
Et en effet j'ai changé; ce ne sera pas pour ce soir. J'ai préféré potasser mon anglais, fort utile en cette période pour les gens qui me demandent ce qu'il y a à voir ici. Demain sera un autre jour.
Dimanche 8 août 11 heures
Anniversaire de la mort de Lydie tout à l'heure à 18 heures. Un accident dû au cheval -mon cheval- suivi d'une lamentable carence médicale. Ma faute, puis celle des toubibs ou plutôt de l'absence de toubibs. Un cheval est un animal dangereux. Un médecin aussi. Je n'ai pas su -ou pu- la défendre. Réza m'a dit ensuite : "tu aurais dû appeler le SAMU, même à la clinique puisqu'il n'y avait aucun médecin." Je n'en ai pas eu l'idée. J'avais téléphoné partout, en vain, même chez lui à Lyon et j'avais eu son répondeur [prof, il n'est pas tenu à l'urgence.] Il m'a rappelée le soir. Trop tard. Ça s'est peut-être joué à un répondeur, une ballade, des rats à autopsier car le sagouin fait de l'expérimentation animale, dommage, c’était le cousin que je préférais.
Une histoire étrange. Elle n'avait pas voulu du piano -le mien- [le piano, ce sont les Larrivé et elle me voulait seulement Brahic], j'avais cédé et l'avais aussitôt revendu, si bien que j'avais 5000 Fr sur moi ce jour où j'avais pris la voiture pour me calmer lorsque je suis passée devant l' "hacienda"... où Malingho blessée partait à l'abattoir pour exactement la même somme. Un signe. Et voilà. Elle a guéri -ce n'était qu'un clou dans le sabot, nettoyage, antibio et aspirine, un demi tube à chaque fois ! et barka-... et lorsqu'elle a pu de nouveau marcher, elle s'est échappée et... J'avais promis de réparer la barrière la veille mais j'avais été retardée par Fred qui, après un clash, avait disparu [à une "rave"] sans que je ne sache rien de lui, ce qui n'était jamais arrivé; folle d'inquiétude, je harcelais gendarmes, policiers, hôpitaux etc... On se sait parfois pas évaluer les urgences. J'y vais.
Ce sera ce jour, c'est décidé. Au moins penserais-je à autre chose... de moins sinistre. Une galéjade en effet à la Pagnol.
Minuit
Pas eu le courage. J'ai passé la journée à des tâches à la fois vitales et absurdes, laver les chiens avec du shampoing anti puces ultra toxique dont j'ai l'impression que les rescapées sont de plus en plus nombreuses... soigner les arbres, et réfléchir.
Inondations partout et le feu ailleurs... Attentats suicides, des journalistes muselés en Russie ou assassinés... Anna Politkovskaïa... j'y pense tout le temps... une certaine ressemblance physique aussi. Bon, raison de plus pour se battre évidemment...

Lundi 9 août

J'ai "écouté" Robin. Serais-je une femme soumise? Non mais réflexive et qui se méfie d'elle-même. Parfois à tort. Fille d'instit, ça marque.
Devant la Mairie
Aïe... presque tout de suite, les municipaux viennent sur ordre du maire précisent-ils, me demander d'enlever mon affiche. Du coup, je me mets devant avec, non plus l'affiche -en piètre état- mais une banderole hâtivement bricolée : en fait, c'est un piquet où j'ai enfilé ma ''chemise''. Je le tiens donc. Le plus gênant est de devoir taper sur le clavier de ma main gauche, bon, j'apprends, Pierre, amputé en 44 après une brève fusillade qui a sans doute sauvé le comité de libération -et Lydie avec donc moi si l'on peut dire puisque je suis née en 48 - l'a bien fait tout de suite...
Ça se voit bien mieux, ça fait presque ''classe''... des touristes de Bordeaux, puis d'autres, ils s'effarent et prennent mon tract, ils ont le net, super... écrire est une performance, pas de majuscules car d'une main c'est mission impossible. Une amélioration non négligeable, j'ai pris un tréteau afin de me libérer. Ouf, je peux écrire normalement.
Cette fois c'est fait, je suis juste devant la mairie comme j'aurais dû être depuis longtemps. Ah, le can't! J'ai enfilé deux baguettes dans les ''bras'' de la chemise, ça ne rend pas mal.
Deux messieurs passent, s'avancent tout de suite et demandent à signer la pétition, l'un me connaît ou plus exactement connaissait Lydie par la décharge.
Note, il s'agit d'une décharge polluante qui avait été créée par le même étourdi qui avait démoli ma maison et fut fermée depuis, mais après quelques bagarres, voir article un.
.. Ils se sont vus lors des piquets qui barraient la route aux camions allemands venant "livrer", suintant parfois de boues infectes. Je me souviens de ce que m'avait dit Lydie, il a eu un rôle important. Il me dit que j'ai la réputation d'être, je le cite, ''une tête'', je proteste et il ajoute immédiatement que si, j'ai même enseigné à des instituteurs. ? Jamais. Mais c'est vrai, j'avais complètement oublié mon bref passage à l'IUFM de Créteil où en effet j'avais ''enseigné'' à de futurs prof comme on dit à présent, un passage peu glorieux. J'avais récolté une promo formée en raison de je ne sais quelle loi de gens en réinsertion qui sauf quelques rares n'avaient aucune vocation pédagogique, il fallait faire baisser les statistiques du chômage. Le ''concours'' ayant été purement formel, leur niveau et leur peu de motivation étaient navrants. Bizarre que ce monsieur se le rappelle et pas moi.
Bon, donc je serais une tête, passons. Mais lui en tout cas en est une, il se souvient de tout...
-- Il y avait des ''bâtards d'eau'' qui envoyaient les "jus" dans le talweg et des chiens de chasse étaient morts après avoir bu, on a dû faire appel au préfet et aux maires.. Mais il reste toujours des saletés enfouies dans des caissons bien fermés... en principe." Et l'endroit est si beau pourtant...

SŒUR ANGELE-MARIE

Étrange mémoire qui floute le noir et exergue le bleu. Quand je me remémore ma carrière, je pense toujours à Carnot, jamais à l'IUFM et j'évite de m'étendre sur les épisodes les plus tragiques de Vitry -un suicide tout de même, en fait, deux- ou de mon très bref poste de ''proviseur'' ou plus exactement ''faisant fonction de'', ce qui n'est pas tout à fait la même chose [une agression sexuelle d'une élève, et une tentative de prostitution d'une autre, sauvée in extremis...]
Une belle histoire au fond, le collègue qui se rendait à Nîmes ce soir là avait très bien réagi en la voyant dans cette tenue sur la route, il l'avait aussitôt embarquée et me l'avait amenée, tant pis pour la brocante nocturne, par chance elle était encore mineure à trois mois près et malgré l'heure, j'étais toujours à mon bureau... Je n'ai plus eu qu'à téléphoner à la mère supérieure du foyer -les parents de la gamine étaient déchus de leur droits- et là, tous mes préjugés sur ces femmes ont volé en éclats en une seconde. Elle arriva illico et régla tout en un rien de temps sans émotion particulière, en femme d'action.
-Tu as eu beaucoup de clients ? Tu leur as fait mettre un préservatif au moins ? Tu as fais quoi avec? Tes dernières règles sont de quand ?"
Ahurissant, venant d'une religieuse en cornette. Elle était rodée, appel au commissaire qu'elle connaissait -elle le bouscula et il arriva peu après- puis à une femme médecin et amie, elle avait déjà prévenu une consœur de Biarritz... quelques papiers qu'elle signa -et me fit signer- et le soir même la gamine débarbouillée et vêtue normalement était en route avec ses bagages et son nounours pour un endroit où les macs ne la trouveraient pas...
Pas une bondieuserie, pas un mot de reproche, juste un discours pragmatique plein de bon sens, ''si tu fais ça, et en plus sans préservatifs, tu seras battue, tu vas finir avec le sida et tu n'auras même pas l'argent que tu gagnes, ça vaut vraiment pas le coup (!!)'' C'était quelqu'un cette sœur qui avait fait mon boulot en cinq secondes; avec elle, les macs n'avaient qu'à bien se tenir. Elle me recommanda la prudence car, si elle était hors d'atteinte -disait-elle-, une réput d'enfer, moi, qui étais seule le soir avec Fred et nouvelle dans un lycée désert représentais une cible de substitution facile. Je fis donc faire des rondes le soir pendant quelques temps autour des bâtiments administratifs et de mon logement de fonction. ''Faisant fonction'' signifie que je ne l'avais pas choisi. Cela, je le shunte toujours sauf maintenant, tout comme la décharge et deux ou trois choses gênantes pour la ''gauche'' retrouvées grâce à ce monsieur pugnace qui en sait long sur la pollution de la montagne.

MISÈRE ORGANISÉE

Ensuite, une femme d'une quarantaine d'années me dit qu'elle risque de se retrouver dans ma situation, au chômage, en fin de droit, elle a été proposée pour un stage de formation avec dit-elle le RSA. Elle l'accomplit avec succès, tout baigne, elle peut chercher et trouver du travail... sauf qu'elle vient de recevoir une lettre lui disant que tout compte fait elle n'avait pas droit au RSA... et doit par conséquent 4560 Euros au fisc !! Par la même occase, ses prestations familiales et l'ADL lui sont diminuées etc. "Tous les jours -dit-elle- je reçois de diverses administrations des lettres variées sur le même thème qui semblent vouloir me conduire au suicide.." Elle résiste, pour sa fille. Jusqu'à quand ? Je lui donne l'adresse du blog. COURAGE, envoyez moi le détail de vos mésaventures afin que je le rajoute plus précisément sur le blog ou faites-en un vous-même, c'est un jeu d'enfant. Vous ne devez pas être seule dans ce cas.

UN SNOB

Et pour finir, le vieux mineur passant et repassant avec son déambulateur qui s'exclame, agacé -peut-être tout simplement parce que je lui prends un peu de place devant la Mairie où il stationne volontiers, concurrence déloyale en somme car, plus voyante, j'attire les gens, même ceux qui d'habitude viennent lui causer un bout de gras, il s'exclame donc que ce que je fais "ne sert à rien, qu'un seul ne peut jamais rien, ce n'est pas la peine de" etc... Robin n'est pas là pour me pincer et y eût-il été que cela n'aurait rien changé, je rétorque fortement, peut-être dix décibels trop haut, qu'il en faut toujours un pour commencer, surtout ici, et qu'après les autres parlent car ça leur donne du courage. Il insiste et, assuré par son âge que je ne pourrais qu'acquiescer à une si belle sagesse, se lance dans un tirade docte et définitive, comme c'est juste pour moi, "personne ne va.".. etc
Ah non le pépé. Je coupe sec. "Non ce n'est pas juste pour moi, ce que vous dites là c'est ce que les bénéficiaires d'une injustice veulent que les victimes croient"... J'ajoute que s'il me croit seule, ce que je suis les trois quart du temps lorsque je plante devant la Mairie, il commet une erreur d'appréciation, ne voyant que le bout de son nez.
Je lui précise dans la foulée -cette absence de nourriture m'a laissé des séquelles bizarres, un culot particulier qui frise l'impolitesse, à moins que ce ne soit les rapports un peu durs avec les gens, une bonne chose au fond- je lui précise donc que mon blog "grève de la faim" est à ... 800 je crois, je n'ai pas vérifié depuis quelque temps. Il s'étonne et me demande pourquoi ils ne sont pas là. Marrant. Je lui explique qu'ils viennent de partout pas seulement d'ici. Et là, contrairement à ce que je croyais -il est arabe- je marque un point. "Il y a des gens qui s'intéressent à vous ailleurs qu'ici ?" Il a l'air tout étonné. Comment peut-on s'intéresser à moi et surtout ailleurs..? Mais il est immédiatement charmé, 800, bigre, je rectifie "ils s'intéressent à la justice, pas à moi, enfin aux deux, je ne sais pas moi-même." Ah bon. Il sourit enfin. Le fait que 800 personnes s'intéressent à cette histoire, à ce village, par moi interposée, a l'air d'avoir changé sa vision des choses en un instant. Il saurait manipuler le net que ça changerait tout. Que faut-il en penser ? Qu'il est snob. Les snobs ne sont parfois pas ceux que l'on croit.
Si je mets sa photo, il sera enchanté. Et il conclut avec sagesse ou sagacité: mais pourquoi n'y a-t-il pas la télé ? Je ris. Là, il pose une question douloureuse. Comprendra-t-il ? la gauche, la récupération, l'engagement qui m'a fait hésiter plus d'un an avant de lancer un procès bien que ma maison se démolît de plus en plus? Non, je décide qu'il ne comprendra pas et d'ailleurs, ce n'est pas compréhensible, là c'est moi qui suis idiote et je renonce, c'est déjà bien qu'il ait d'emblée saisi que le net ça démultiplie les combats. Je botte en touche comme je ne sais pas faire. "Si ça continue, ça le fera..."
Diner chez Manu. Toujours des patates et des œufs durs... Mais... tard le soir...

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