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samedi 1 mai 2010

Extraits. LES KNOCKS DES LABOS, LA SURMEDICATION DES "VIEUX", UNE MINE D'OR

  EXTRAIT DU "JOURNAL D'UNE GRÈVE 
DE LA FAIM AU JOUR LE JOUR"

Coup de fil du Kurdistan. Touchant, on pense à moi de si loin. Tout va bien, il ne fait pas trop chaud. Une dame d'un certain âge, 80 ans ? amie de Mme Barrier est passée. Sous tranquillisants comme beaucoup de veuves, seules et "dépressives". Beaucoup? Non, toutes. Les toubibs ici s'en débarrassent-ils ainsi ? Il faut croire car il n'y en pas une qui ne soit sous lexomyl, témesta, anti dépresseurs ou autres substances et parfois à doses massives. 

Elles ont toutes un air vague, une attention labile, et certaines semblent totalement refermées sur elles-mêmes, flottant. Celle-ci me parle de ses soucis, reliés aux médicaments du reste (!) car elle ne cesse de tomber; elle a une grosse bosse à la tête qu'elle me montre... elle est triste car sa fille refuse de lui confier son petit-fils ou arrière-petit-fils, elle a peur qu'elle n'ait un malaise et ne le lâche… J'écoute (mal) et lui dis d'aller voir un autre toubib qui l'aide à arrêter, elle acquiesce vaguement, en fait elle n'a rien entendu ou aussitôt oublié, et s'en va en me disant "bon appétit." J'éclate de rire, elle se retourne sans comprendre, étonnée, elle n'a sans doute plus en mémoire que je fais au fond... une grève de la faim! et en repartant se cogne contre le panneau de Samir qu'elle renverse sur elle. Une autre bosse sans doute. Je n'ai pas le courage d'aller la relever. Elles sont agaçantes, prises dans leur univers qui ne laisse place à aucune réelle communication. Les médocs évidemment (lien avec le blog "le poids des mots, le choc des labos"). Elles représentent une véritable mine car elles ne peuvent, ni finalement ne veulent, arrêter: cercle vicieux, leur vouloir semble annihilé par ce toxique alors que c'est justement cette force qu'il leur faudrait pour se décider à cesser de l'ingérer! Un poison (lien avec "mon père, le malade imaginé et non imaginaire") qui détruit les dernières années des vieux

PS Elle mourra peu après, une chute plus grave que les autres. En ses 6 ans de veuvage, combien a-t-elle rapporté au toubib? Au pharmacien? Aux labos? Mauvais tir, elle est partie plus tôt qu'elle n'aurait dû, dégât collatéral car elle leur aurait ramené encore bien davantage sans ce poison, étant taillée pour devenir centenaire. Les médecins confondent malheur et dépression et pour aller vite (40 consult/jour ou davantage) donc gagner plus, ils ne les écoutent pas et prescrivent; ils ont tout à y gagner, l'estime du pharmacien -et celle, plus sonnante, des labos- et au suivant. C'est cependant de parler qu'elles ont le plus besoin. Mais ça prend du temps et ne rapporte pas plus   

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