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mercredi 5 octobre 2011

ARTICLE 5

Suite de l'article 4

UNE FEMME DE TROP (SUITE)

ÉPILOGUE PROVISOIRE

Robin m'a convaincue, après de longues discussions, de porter le cas en justice..  d'arrêter ma grève de la faim et surtout de ne pas la reprendre malgré le résultat mitigé -l'affaire est sue partout, par le village et ailleurs, ce qui était le but essentiel certes, mais le résultat de la "négociation" n'a donné qu'une âpre discussion de marchand de tapis- le maire m'a proposé de ne me faire payer que la moitié ! 2000 Euros environ au lieu de 4000.. Porter le cas en justice ne me convenait pas -trop long- mais je m'y suis résolue. Cela m'a toutefois permis de m'intéresser enfin à d'autres événements plus importants et plus graves..
3° round donc (lien.)

Jeudi 19 août

Pour que ces histoires n'obèrent pas l'horizon, au moment où Sarko se déchaîne, un blog sur le génocide des "roms"... qui a eu un succès immédiat (lien) ... et une réponse d'une amie journaliste qui souhaite rattacher l'affaire à la région. En fait, ce nouveau blog y est directement relié... et très exactement à mon "affaire", plus "local" ça ne se peut pas. Voici ma réponse à Isabelle Jouve, de "La Marseillaise" [note du 20 août : qui a fait aujourd'hui une page pleine dans ce journal.]



"Si j'ai fait et envoyé partout ce blog, c'est parce que nous avons ici justement des roms qui viennent d'arriver... vêtus à la roumaine pour les "anciens", qui mettent de la couleur mais justement ! un peu décalés par rapport à St-Ambroix..  Là, on a un cas de figure rare : ils vivent certes dans des conditions précaires comme tous leurs frères... mais aussi quasi "luxueuses", je m'explique : on leur a attribué, il semble que le maire y ait été "obligé", une ancienne filature récemment rénovée, sans doute grâce aux subventions qui obligent les proprios à louer au tarif HLM ensuite, mieux que confortable, terrasses sur la rivière, balcons-loggias voûtés etc...  le tout parfaitement restauré... ce qui a généré ou renforcé un racisme évident, y compris de la part de gens tout à fait nickels d'habitude, tes lecteurs même... Autrement dit, des  gens qui ne sont jamais "ainsi" tiennent parfois sur eux des propos racistes. Un passage de ce blog est à lire à cette lumière. Et là ma "réserve" me dessert, tant pis, foutue solidarité "politique" que je romps ici... à demi. Biz. Hélène."
C'est fait. Avec les précautions d'usage : il s'agit d'amis, de Mme.. non décidément, je n'y arrive pas. 





Jour J. moins 1 pour Gérard qui arrive le 20. Bonne journée, le blog sur les tziganes marche bien... d'où réveil aux aurores, je veux dire vers 10 heures. Des félicitations, du coup, j'ai rajouté ce que j'avais shunté, la réaction, rien moins qu'amène -et je suis sympa- de certains ''gens de gauche'' contre les "roumains"... Parmi ces soi disant roumains, une femme d'un certain âge, belle et imposante, visage légèrement tatoué, turban bleu et ample saroual, une allure de princesse orientale, particulièrement ''visible''. J'ai parlé avec elle, je la trouve agréable mais ses manières un peu hautaines peuvent la faire passer pour arrogante. C'est visiblement la chef, la matriarche, celle qui s'exprime le mieux en français et qui gère. Roumaine fraîchement débarquée, je n'y crois pas. Elle protestait parce que la mairie était fermée un mardi en début d'après-midi, jour de marché et ma foi elle n'avait pas tort. Instruite, elle avait lu mon affiche ou du moins était restée devant un moment et était partie en hochant la tête d'approbation.  
Note après coup. Il paraît qu'il s'agit en fait de "marseillais" délinquants... délinquants, je ne sais pas mais ça pourrait expliquer l'excellent français de la chef. Ça pourrait tout à fait être aussi des victimes d'une sorte de guerre de gangs à mettre à l'abri car la plupart sont des femmes avec beaucoup d'enfants.


HOMOSEXUALITÉ, ÉVOLUTION
Discuté avec Jacky -le copain qui apprécie mes blogs- sur l'homosexualité. Il vit mal que des femmes se préfèrent en somme à lui, un grand classique, qu'un homme soit plaqué par son épouse pour un autre homme, soit, mais si elle le quitte pour une femme, c'est une toute autre affaire. Je ris. Souvenirs de Jean-Claude... qui au fond ne s'était jamais remis du coup de foudre de Claire pour Piera... pour qui elle l'avait quitté en trois jours, malgré la vie bourgeoise, les enfants, le travail... toute la petite existence douillette qu'ils avaient construite à deux et qui lui semblait éternelle. Je lui dis qu'on est tous -à mon sens- plus ou moins bi sexuels, j'ai été amoureuse... allez, six fois sérieusement dont deux fois de femmes, sans qu'il ne se soit rien passé comment me classerait-il? Il s'épate, c'est la première fois que quelqu'un s'exprime ainsi, simplement, décidément, il en faut peu pour l'éblouir. Et si j'analyse, mon amour d'adolescente pour Anne dont ni elle ni moi n'avions  jamais eu conscience qu'il était bien un amour et non une amitié était le plus violent de tous... Je m'étonnais seulement qu'elle ne fût pas, comme nous toutes à Longchamps, engagée, pacifiste au minimum, on était en guerre en Algérie tout de même. Au fond, tout ce qui l'intéressait était sa vie de jeune bourgeoise insouciante et surtout les chevaux. Elle détonnait et mettait un souffle d'air parmi la future élite que nous formions et lorsqu'elle n'arrivait pas en classe, et elle était presque toujours en retard, ses activités de cavalière matinales primant sur tout, c'était comme si le soleil avait oublié de se lever. Un bruit léger soudain, la porte, le froncement de sourcil du prof qui avait commencé l'appel et soudain elle était là ; le jour se levait enfin. En va-t-il de même pour les hommes? Le refoulent-ils plus profondément? Les internats unisexe favorisent ce genre d'amour adolescentes parfois durable, parfois non.
 
 
C'est enfin débouché en bas, re ouf. La galerie prend tournure, il ne me reste plus qu'à avoir l'eau... Des gens sympas, voire plus, formidables... des marcheurs, le mois de septembre attire les sportifs et les randonneurs. Je leur indique le chemin de la Roque, avec un petit doute : y a-t-il encore ce foutu panneau qui l' ''interdit'' ? Quand on pense que le maire disait que les riverains "attiraient les touristes", et qu'à présent on hésite à envoyer des gens dans ce lieu magique de crainte qu'ils ne se trouvent nez à nez avec l'écriteau foireux. Un jeune de l'Est qui s'étonne -poliment- de l'état des rives du Graveirol, l'affluent de la Cèze, il est alsacien en somme, il a même trouvé des pliants au bord, ça ne se fait pas. Je lui réponds qu'on est dans le Midi et qu'il m'arrive ou plutôt m'arrivait de laisser mon maillot de bain sécher sur des branches à la Roque, certes chez Cris, mais au bord de la rivière, une manière symbolique aussi de signifier que ce chemin était fréquenté. Je lui parle des ''Lettres à Lydie'' et du livre ''Un homme de trop''... ''Une femme de trop'' étant le titre du livre-blog, le même texte que ceci mais sans les images (lien). C'est la fin de l'été... un été finalement dur, très, mais intéressant que je ne regrette pas.



MOUVEMENTS DE MASSE
Un phénomène surprenant que je n'avais jamais observé -du moins avec tant de régularité-, les gens, souvent ceux qui ont des enfants petits avec poussettes, s'arrêtent tous et lisent, parfois même assez longuement -l'affiche est nickel-... discutent entre eux.. et lorsque je m'approche pour leur donner l'adresse des blogs -sauf deux cas-.. filent même s'ils ont eu l'air furtivement de chercher où se trouvait l'auteur du dazibao. Ils doivent avoir faim sans doute. Ce coup-ci, je les ai plantés un peu sec. ''OK bon appétit''. Étonnant. Je suis habillée normal pourtant, enfin je crois, ni trop ''classe'' ni trop peu. Et j'ai pris ma douche avant de venir.
 

Cela doit provenir d'un phénomène de masse, dans un groupe compact, l'ensemble réagit toujours ''a minima''... ou quelquefois en suivant un leader. Le groupe, comme le couple, veut demeurer en lui-même, cohérent, auto suffisant... et l'imprévu ou tout ce qui peut générer un clivage -les uns lisent, les autres attendent avec impatience- est banni. ''On circule''. Il y a la règle imposée dont on ne doit pas dévier, "on a décidé d'aller au restau, on y va, point"... ''Dépêchons, les enfants sont fatigués''. Tout activité est soumise à approbation de tous donc forcément encodée, rigidifiée, a minima. C'est pour cela que je n'aime pas ces vacances entre couples, en groupe... Combien avais-je été mal à l'aise lorsqu'on devait amener des amis parisiens visiter qui la bambouseraie, qui le musée du Désert... Paul qui disait sans arrêt à voix basse "où va-t-on manger?" pendant que le pasteur parlait des camisards.


PERVERSION ORDINAIRE
Chez Manu où j'envoie le blog. Un gus ivre -ou mieux- s'en prend à moi, trois secondes -simples propos grossiers, rarissime ici- je passe vite fait vers l'intérieur où je peux brancher l'ordi... mais apparemment il s'attaque ensuite à un autre encore, puis encore un etc.. La jeune barmaid s'en sort magistralement, elle lui demande de partir, avec fermeté mais sans agressivité, juste ce qu'il faut, il renâcle un peu et finalement s'exécute.


Tout est réglé? Non car c'est alors qu'un Monsieur Bons-offices de comptoir joue sa partition. Prétérition doucereuse -il dénie dire ce qu'il dit et répète- et pour finir, agressivité directe, "il ne va pas prendre position car ça ne le regarde pas mais... il s'étonne tout de même de voir Tutu dans cet état, il doit avoir une raison et une bonne car il le connaît bien et jamais jusqu'alors etc''... sous entendu la barmaid exagère, une chochotte... Elle rétorque qu'elle n'est pas psy et qu'il s'est montré agressif et grossier donc n'a rien à faire dans le bar et là, ravi, il en remet une couche : ''en effet ça ne le regarde pas mais ça l'embête tout de même pour Tutu qui certes est chaud mais faudrait savoir pourquoi..." Elle le coupe, agacée: "si ça ne vous regarde pas, c'est bon !" mais sans désemparer, il reprend, mielleux: ''d'accord, je ne va pas se mêler de ça.. mais il faut de la patience dans ce métier, je sais ce que c'est car j'ai tenu un bar..." Ça dure et dure, et évidemment le ton monte à chaque tirade. Visiblement, il cherche à recruter. Et là, satisfait -elle est exaspérée, il a ce qu'il voulait- il observe, cherchant autour de lui quelques supporters que ''si elle s'énerve comme ça, c'est qu'elle n'est pas faite pour ce boulot où il faut beaucoup de tact... et savoir supporter les gens, ce qui n'est pas donné à tout le monde etc.."
 

Il aurait pu se trouver quelque énervé qui le soutînt et mette la jeune femme à mal mais non, personne pour l'approuver et la pousser à bout... Avec sa manière d'attiger en faisant mine de vouloir calmer le jeu, il est plus pervers que le pauvre Tutu.. que "cette-facture-sera-payée" bise volontiers d'ailleurs (voir articles précédents). Il me rappelle Christine H, ancienne élève devenue Maire de V. (!) qui adorait mettre le souk en cours ou l'augmenter pour ensuite se poser en Kissinger, on sent qu'il jubile de pouvoir se présenter en conciliateur et arbitre d'un conflit qu'il veut aggraver pour se poser : plus ce sera lourd, plus il aura du large... A court d'idées, il propose alors d'appeler Manu qui n'est pas là et lui, saura résoudre... l'absence de problème, car Tutu est parti et n'a pas l'intention de revenir faire du scandale, malgré le diplomate qui sur le seuil, le cherche désespérément, dommage, tout baigne.. Du coup, il part dépité, peut-être pour refaire une tirade sur la terrasse. J'ai hésité à intervenir et y ai renoncé, car pour lui, c'eût été une sorte de ''must'', je ne lève pratiquement jamais le nez de mon ordi. La jeune fille s'en est bien tirée. Je le lui dis seule à seule... et m'en vais. Demain, la galerie sera prête. Christine agissait exactement de la même manière pour perturber les cours, une "femme politique" -c'était sa vocation- qui a relativement réussi, il faut dire qu'elle était tombée dans la marmite toute petite.. "Elle est comme son père disait d'elle sa mère, suave -et encore plus perverse que la fille-, elle adore aider les gens dans l'embarras". Ainsi Christine attribuait-elle des appart HLM en cours "c'est l'interclasse, Madame" à voix haute afin que nul n'en ignore, ou des aides quelconques "je te le ferai avoir, t'en fais pas.." .. "mais Madame, si on ne peut plus s'exprimer ici, où va-t-on, c'est carrément le fascisme et tout ce que je fais, c'est pour les autres.." Elle s'était constitué une cour qui la servait fidèlement et la classe était absolument ingérable.


Vendredi 20 août

CEUX AVEC NET ET CEUX SANS
Martin a tiré le blog sur les tziganes sur papier pour son ami qui n'a pas le net, un irrédentiste en somme. Combien de pages? Énorme, ça coûte cher mais bon.. Il va lire ce soir. Celui-ci me dit qu'il a essayé de parler avec des ou plutôt un vieux coco pur et dur qui me taclerait parce qu'enfin, c'est une mairie de gauche et cette grève, ça ne le fait pas... Soit, je vois très bien. Il y a des gens qui ne parviennent pas avec assez de souplesse à changer leur fusil d'épaule, ils ont tellement investi dans le parti -ou ce qui en fait office- qu'ils semblent avoir perdu toute faculté de raisonner par eux-mêmes devant un événement imprévu et ils le sont tous.. Du coup, ils ne bougent pas d'un poil.. et plus soumis, il n'y a pas.




Quelques ''supporters'' dont l'un, extrêmement virulent, -je ne lui ai pas demandé de signer la pétition et après coup c'est très bien- ... me dit à la fin que ces "des coups à voter Le Pen"... je proteste, son racisme, antisémitisme etc.. Il me répond ''que les juifs, il n'y a pas de raison (?) car ils ne NOUS emmerdent pas''... je lui  précise que le "nous" est impropre si je suis juive - il comprend que je le suis, je ne nie pas- et alors s'insurge pour me faire plaisir contre les arabes, qui eux, NOUS emmerdent vraiment, ce n'est pas moi qui vais le démentir. Si.. Là, il me trouve contrariante. A part ''ça'' il avait tout pigé, parfaitement solidaire etc... Un artiste en plus, mais anti-net à fond, c'est pour quoi nous avions longuement parlé, car dit-il, ''cela flique'' les gens. Soit, mais parfois pour le meilleur. Je lui avais cité le cas des femmes sauvées par des mobilisations "virtuelles" puis réelles et tant d'autres.. Lui veut ''juste'' la paix, et en effet le net qui vous transporte dans des pays pas trop lointains où il se passe de vilaines choses dérange. Ce n'est pas son problème. Des injustices uniquement vues dans un microcosme, bien sûr, ça donne Le Pen... 
 

Appel de Gérald, il est arrivé. Des messages de solidarité, enfin... sans doute les gens reviennent-ils de vacances, ce qui explique la différence entre le succès du blog "grevedelafaim2" (lien) et le peu de messages perso. A moins de supposer que la plupart de mes amis ne me lisent pas -inutile puisqu'on se téléphone- et que les autres n'osent pas s'introduire. Ou que blogspot dysfonctionne. 

Un entre autre de Nelly qui va faire un film mais ne me dit pas lequel, dont elle sera l'actrice principale, décidément la philo mène à beaucoup plus ou moins qu'elle même...  Normal. Exemple, le jeu d'Helena Bonham dans le rôle d'Anne Boleyn, extraordinaire de finesse, d'ellision, d'intelligence, ni trop ni trop peu, et après tout, on ne sait pas grand chose du personnage, une intrigante, oui, une intello, c'est certain, une garce, pas sûr même si elle a le sang entre autre de Thomas More sur ses belles mains, lui même d'ailleurs ayant volontiers brûlé vifs quelques hérétiques, elle fut peut-être un pion d'Henry VIII, une fanatique protestante, on le dit... en fait, sans doute  fut- elle tout cela à la fois échelonné dans le temps de sa courte vie... et Helena Bonham rend parfaitement cette ambiguïté. J'ai appris récemment qu'elle avait fait philo avant de devenir actrice, comme Nelly et cela se perçoit même dans sa manière de jouer. Qui va-t-elle incarner ? Il me tarde de voir.



Et la page de la Marseillaise sur les roms d'Isabelle Jouve, je file la lire avec impatience et "occuper" comme d'hab le parvis de la mairie. [C'est excellent, du coup je fais un rajout sur le blog http://tziganes2.blogspot.com]

TOUS MES LIVRES, RIEN DE MOINS
Rigolo et touchant : le copain de la galerie m'a demandé carrément TOUS mes livres, je suis impressionnée; va-t-il lire l'ensemble ? Une expérience. Ce serait beau qu'un autodidacte y parvînt, une belle gifle à l'éduc qui l'a exclu. Il faut le reconnaitre, il a des collègues -rares- qui sont nuls, si ça se trouve, il est mal tombé plusieurs fois de suite et s'est cru inapte lorsqu'il était seulement malchanceux.    



Et une note triste pour finir : un jeune artiste -connu, parfaitement dans la norme, rien à lui reprocher, propre sur lui, poli, cultivé et qui vit fort bien de son art, le cas est rare-...  qui, devant les difficultés qu'il rencontre ici, m'annonce qu'il va peut-être repartir. Généreux, il voulait "donner" comme il dit. Il a été reçu. J'ai honte. Infinie.


Une question vitale : pourquoi ceux qui ont quelque chose à apporter à un village en déshérence sont-ils harcelés quand ils pourraient le rendre vivable -y compris sur le plan économique-... tandis que sont subventionnés des affairistes qui ne cherchent que le profit au détriment d'un lieu où ils ont jeté leur grappin ? Naïveté de nos édiles ? -ne vérifiant parfois pas des allégations qu'un clic eût suffi à démasquer.- Ou au contraire volonté délibérée ? Les affairistes, par définition "dégourdis" -enfin, sans forcer- ne touchant personne parmi le peuple et ne le désirant surtout pas.. allant même assez " loin"  souvent dans ce désir de retrait, sont-ils plus rassurants? Il est plus facile de diriger des gens endormis. Tandis que ceux qui ne cherchent pas la réussite perso [ils l'ont déjà en le cas] ni le gain n'ont pas à courtiser quiconque. La liberté dérange-t-elle ? Pas de levier pour manœuvrer qui n'a jamais rien demandé mais au contraire, offert. Bref, quelles qu'en soient les causes, celui qui donne est harcelé et celui qui exploite et saccage, subventionné; cette absurde inversion des didascalies normales nous tire vers le gouffre, les premiers écœurés s'en vont, les seconds prolifèrent, ça "paie" bien. C'EST AINSI QUE LE BLED PÉRIT. Cela, C. brillant, cultivé et sagace [note: maire d'un village proche] l'a fort bien compris, il a su attirer qui il fallait et est allé assez loin pour cela mais après tout, même son snobisme a du bon, et mettre à distance qui ne cherchait que le profit perso... si bien que B. est actuellement au top quand St-Ambroix coule. CQFD.
D'autres signataires... le toro piscine ? peut-être.




Samedi 21 août

A ST AMBROIX, UN PANNEAU VIDE
Un oubli d'hier : un jeune retraité du Nord à l'accent prononcé, Joël, quasiment à résidence ici -c'est un sportif passionné de fossiles-, il a une location à l'année dans un gîte... vient me voir le soir, apparemment il me connaît et connaît l'affaire. Son proprio l'a-t-il briefé ? Peut-être. Discret : je ne l'avais jamais vu auparavant. Il faut dire que sa famille vient de partir et qu'il est seul à présent jusqu'en septembre, la meilleure période : vélo, randonnée, spéléo, nature, fossiles, animaux. Ce coup-ci, il me fait donc la liste de ce qui dysfonctionne dans le village -de son point de vue, intéressant car sur certains points, on ne réalise pas-.

Il n'y a pas de club de randonnée déplore-t-il -en effet et c'est choquant- et même pas d'indications à l'office de tourisme sur les sites à voir... Les bords de la Cèze sont inaccessibles ou dégradés etc.. [Je lui parle du chemin de la Roque mais il connaît et c'est sans doute la raison essentielle de sa venue.] Il ajoute que les indications données -par la Mairie ? Sans doute qui d'autre?- ne sont pas fiables... 




... et comme pour lui donner raison, pendant que nous parlerons, trois groupes de gens viendront chercher ''le vide-grenier'', dix personnes en tout... annoncé fautivement... Certains font contre mauvaise fortune bon cœur et s'en vont résignés au toro piscine pour faire plaisir aux gosses, mais deux femmes de Bagnols avec des enfants en bas-âge venues exprès, sont fort mécontentes. Pour écraser le coup, je leur parle du Dugas. Question communication, ''on'' se pose là : tous les panneaux municipaux sont HS ; les spots électroniques, blancs, et l'affichage normal pourtant aisé à remplir, vide. Une page blanche : à Saint-Ambroix, RAS. C'est au point qu'un touriste nous parle d' ''Amboise'', il faut rectifier: ''non nous ne sommes pas à Amboise et il n'y a pas de châteaux sur la Cèze.'' Les deux femmes déçues veulent tout de même aller au restaurant : niet là aussi, Samir, épuisé de charges est fermé pour la restauration le soir et rien ne dit que les bistrots de la rue de la République seront ouverts, il n'y a que Manu -mais il ne fait que des salades-... ou le camion pizza, qui a installé une ''terrasse'' en plastique hélas juste au bord de la route. Quant au "Roc tombé" qui comme l'indique son nom, est en contrebas profond, avec deux bébés à porter, c'est hors de question, elles repartent furax et je gage qu'on ne les reverra pas de sitôt même si quelque événement affriolant est annoncé. A moins que le Dugas...




DOLÉANCES DE CEUX QUI ONT CHOISI ST AMBROIX

Joël en veut également à l'équipe actuelle à cause de la déviation... dont il n'est plus question, alors qu'on en parlait depuis si longtemps ... et qu' ''ils'' l'appelaient de tous leurs vœux du temps où ils étaient dans l' ''opposition''. ''Ils'' ne font pas mieux et même sur ce coup, plutôt moins bien dit-il, ulcéré. St-Ambroix est le seul village encore traversé pour une nationale. Je rétorque qu' ''ils'' ont un lourd passif -et me voilà encore en train de ''justifier'' ceux qui me font subir ces avanies, raison de tous ces blogs au départ- le village dit-il se meurt du bruit, des camions qui circulent, de la pollution... dont nous ne nous rendons même plus compte. Je pense à Bertrand, à Régis en effet qui avaient quasiment refusé de manger aux terrasses, ne comprenant même pas qu'on le puisse -habitude faisant nature, ça ne me dérange pas cependant.-

Il déplore également la délinquance, ça, c'est plus banal : il a été cambriolé, a dû revenir en catastrophe de chez lui pour le constat, 1000 kilomètres et lorsqu'il est rentré, une lettre l'attendait déjà, laconique: ''sans suite''. Il l'a mal digéré, 2000 kilomètres... pour rien.


Mais surtout il signale ce à quoi on pense peu et qui cependant explique aussi la déshérence du village, ou DES villages en général. Ecolo, résolument anti-voiture comme beaucoup de citadins qui parfois n'en possèdent même pas, le métro et les jambes pour les déplacements en ville, le TGV ou l'avion pour les vacances suffisent, il vient donc en train... Or leurs horaires coïncident exactement... avec ceux des cars. Si bien qu'après 6 heures de voyage, il doit parfois attendre 3 heures à Alès. Bilan : 6 heures Lille-Alès... et presque 4 pour Alès-St-Ambroix. Chance, son gîte n'est qu'à un kilomètre de la gare et ils sont organisés, vélos etc... Mission accomplie, j'ai tout noté, j'espère ne rien avoir oublié.

Chaleur torride, il faut retourner au Ranquet rentrer les chiens qui sont dehors, certes à l'ombre, avec deux belles niches parfaitement isolées -si Sylvie voyait ça, c'est quasiment des yourtes- et ils ont un plein seau pour boire mais tout de même. Leur laisse coulissant sur deux câbles tendus entre deux arbres de 25 mètres pour l'un et 13 pour l'autre, sur leurs 80 m² d'espace, ils ont tendance à creuser partout... de véritables trous d'obus afin de se rafraîchir, cherchant désespérément l'eau dirait-on. La jolie plateforme devant la maison est devenue un champs de mines. Ils seront mieux dedans, dans la cave-écurie qui me/nous sert de querencia en attendant que la rue D. soit vivable -je n'ai pas d'eau, quoiqu'il y ait un progrès, un filet coule, irrégulier, à la fois éjaculateur précoce et peine à jouir-. C'est presque fini, hélas presque... Fichu pour la bibliothèque -le voisin s'y est opposé- quoique j'aie l'intention de faire comme dans beaucoup de grandes villes un système d'échange de livres ''sauvage''. On laisse un bouquin sur un banc, quelqu'un en laisse un autre etc... Étant donné l'abondance, c'est tout St-Ambroix qui sera inondé si je m'y mets... Ou bien en vendre ? Pour me faire un peu d'argent afin d'aménager la galerie ? Je n'aime pas cette idée -vendre des livres- mais on n'échappe pas à l'argent, ô Bertrand, ô Gérald qui voulez être ''dehors''... ou bien si ''on'' y échappe, c'est parce que quelqu'un d'autre assure à votre place et tant qu'à faire, je préfère que ce soit moi. 
 

SOUVENIRS FUNESTES
 Finalement je reste, une dame d'un certain âge -68 ans d'après ce que je comprends- vient d'avoir un malaise juste à côté, blême, presque ''partie'' à un moment... ses enfants me disent qu'ils viennent d'Aubenas... avec une voiture non climatisée, il est à présent 16 heures, parce que son mari a des problèmes d'allergie ! Elle a déjà fait deux infarctus. Impensable égoïsme du mari et légèreté des enfants. Il leur faudrait deux voitures, une climatisée pour elle, et l'étuve pour lui. Ils habitent juste devant l'hôpital mais ici... il n'y a rien avant Alès et encore... Cela les bloque pour faire des ballades, même avec leurs enfants. Téléphone assez longuet du fils aux pompiers... et on leur envoie ceux d'ici qui, après un examen dans le camion, décident de la conduire à l'hôpital. On est en août et ils doivent être en service restreint, je crains le pire... Souvenirs d'un autre mois d'août où Lydie est morte lorsqu'elle aurait pu être sauvée. Du coup, pas le courage de revenir au Ranquet. Après tout, les chiens sont à l'ombre et ont de l'eau. Tout à l'heure peut-être.

Énervement des gens, la chaleur, les gosses crient, les mères aussi, les chiens tirent la langue... des ''vacances'' pénibles qui cependant leur laisseront peut-être un bon souvenir après coup, comme la guerre. Mon affiche est à l'ombre, elle est beaucoup lue... mais je n'ai pas toujours le courage de me lever pour leur donner mon papier. Quant à la pétition... J'attends qu'ils viennent. Lydie... il me faut penser à autre chose. Je RESTE. Une dame passe, me sourit, je la connais mais d'où ? Peut-être une copine d'enfance. Impossible de me souvenir. Parfois c'est le lendemain que ça revient.




La fin août est le mois des chiens, il faut croire, la plupart des gens, y compris les touristes en ont au moins un en laisse... Parmi eux, depuis que je suis arrivée, deux ''rott'' impressionnants sans muselière, au bout de la laisse du premier, un maître idoine, un mètre quatre-vingt, cent kilos, cheveux raz, ça s'harmonise... mais pour le second, il s'agit d'une minuscule jeune fille modèle Maï-Linh et là... Pourrait-elle le retenir s'il se fâchait, car c'est tout de même un...? Un labrador coupe-t-elle avec un aplomb de femme politique. Je ris. Euh... un labrador qui a une curieuse bobine tout de même, on s'y tromperait, quoi. Un classique, le labrador n'est pas ''classé'', le rott si et certains vétos ne sont pas trop regardants. ''C'est sans doute un croisé''... nuance-t-elle ''et parfois ça donne des chiens comme ça''. Soit, je n'ai pas envie de désobliger le ''labrador'' qui pendant tout ce temps me renifle consciencieusement les jambes puis le derrière, et là, rott ou pas, je proteste vigoureusement, je n'insiste pas... et le ''couple'' repart, très fier l'un de l'autre, la petite juchée sur des échasses et le monstre dandinant côte à côte -75 kilos m'a-t-elle précisé avec un orgueil de mère.- Touchant... Une gitane, m'a-t-il semblé à son accent, qui peut-être vit au ''Daudet'' et doit sans doute se prémunir, avec "Minou", car l'hippopotame répond au doux nom de Minou, rien risque. On la comprend mais..

Chaleur... je vais aller à la piscine peut-être puisque la Cèze est polluée... pas envie d'un autre staphyllo. Du reste il a plu avant hier, raison de plus... Non, finalement, les gens arrivent à présent en nombre, ce serait dommage. 


LES FEMMES
Tutut est devant moi, nullement agressif aujourd'hui, il a même dû oublier son clash d'hier... il est avec d'autres gamins, une petite bande torse nu en tongs et short multicolore qui revient de la piscine, il a l'air d'avoir dix-sept ans -et n'en est peut-être pas très loin- il picole parfois voire plus si affinités, fait à ces occasions du ramdam -léger- le soir dans des troquets... et a déjà trois enfants.. A le voir, on croirait un gosse. Qu'il est.
Comme en Afrique -et peut-être partout-, ici, chez les pauvres, ce sont les femmes qui assument tout. Les hommes, peu présents, sont infantilisés. Un groupe de jeunes, des gitans peut-être, passe, les mecs baraqués suivant les femmes, dont l'une en tête, très frêle, conduit une énorme poussette archaïque où s'agite un beau bébé noir rieur. Elle lui fait escalader le trottoir péniblement et c'est alors que quelque chose dans l'engin craque, plus moyen d'avancer, elle se baisse, regarde, une pièce de fer solidement rivée harponne à présent le bitume. Elle tente aussitôt de la tordre ou de l'arracher mais le sol étant en pente, il faut coincer la roue... et le frein ne marche pas, elle essaie alors de la bloquer avec son pied pendant qu'elle tire sur la ferraille mais dans cette positon, n'a plus de portée... Elle est penchée, ahane -l'autre femme a toutefois réussi à bloquer la roue avec sa propre poussette-, en vain... En sueur, elle cherche alors à enlever l'écrou avec, en fait de tournevis, une clef de voiture et ses ongles, et au bout de quelques efforts épuisants, y parvient enfin. La voilà qui brandit en riant le tube tordu... Pendant tout ce temps, aucun des deux hommes qui attendaient derrière n'a même eu l'idée de l'aider, pas plus qu'elle, de le leur demander.


LE DESSOUS DES CARTES
Un ennui dont je me doutais cependant ; le collègue de Guy passe et s'étonne : ''mais ce n'est pas fini? Je croyais. On me l'avait dit.'' Zut, qui ce ''on'' ? Il a un geste vers le troquet puis se ravise. ''Je ne sais pas en fait, j'en parle avec plein de gens, c'est juste un bruit...'' Raison de plus pour ne pas quitter la place. Mais il faut que j'aille voir le copain d'hier. Triste. Je n'aimerais pas qu'il parte. Comment ici nos édiles peuvent ainsi recevoir un cadeau en répondant par une telle rebuffade ? C'est comme pour nous en somme, le chemin défriché ensuite "interdit". La méconnaissance des choses et des gens peut faire accomplir d'énormes impairs. C'est aussi une question psychologique. Redite, à moins que ce ne soit voulu. Les gens trop libre, "on" n'en veut pas. Ils dérangent. Mais il ne faut pas m'emballer, je dois savoir avant. Je ne suis pas sûre à 100%. A 90 seulement. En revanche, pour certains qui veulent profiter de nous, là, je suis sûre. Du reste, ils ne le cachent même pas, mon statut ambigu de galeriste a fait que j'ai eu droit autrefois à des réflexions de "collègues" tout à fait claires, une notamment. "Ça, ça paie bien, c'est pour ça que je le fais sinon, tu penses bien.. ça, ça ne paie pas" etc... Entre soi, pas de chichis et faire revivre un village, non mais tu y crois, ces ploucs? Manque de psychologie là aussi, ce n'est même pas bien calculé, il faut cerner à qui l'on parle avant de s'étaler.

LA PEUR, NON DE MA VIE, MAIS UNE BELLE
Je "rentre", épuisée, il est 8-9 heures, il fait encore très jour. Un événement imprévu : un gus en voiture qui zigzague sur le Portalet m'a carrément foncé dessus. Une trouille comme jamais, le choc frontal semblait inévitable... et au tout dernier moment, il a braqué, passant sans doute à un centimètre de mon pare-choc avant dans un crissement de dérapage contrôlé, un as à sa manière. Une image d'horreur, sa voiture -noire- déjà enfoncée m'a-t-il semblé, fonçant et se déviant volontairement vers moi qui rasais le trottoir... puis le hurlement des freins et la voilà en face où par chance il n'y avait personne. Le choc l'eût sans doute bien esquinté : la Peugeot a autrefois "encaissé" un gros sanglier qui boulait à fond de la montagne sur la route d'Anduze sans -trop- broncher. C'était comme un film.  Devant chez Manu, une petite foule de jeunes estomaqués, ils ont dû voir et entendre. Ahurie d'être indemne, je m'arrête et tourne rue Désiré, essayant de me calmer... J'appelle les  gendarmes: ce fou, il faut l'arrêter avant la cata... Du coup, je vais par défi prendre une pizza et ensuite cherche à aller chez Manu aux nouvelles -et surtout prévenir les gens-. Il vient de fermer, à cette heure, un samedi, c'est exceptionnel. Tant pis, c'est chez le parisien que je vais envoyer mes messages. La patronne à laquelle j'ai donné "cris et chuchotements" ne l'a pas lu, encore une erreur de ma part : il ne faut jamais donner ou prêter un livre même si on vous le demande sauf exception de chalands particulièrement impécunieux. Les gens -surtout non cultivés- parfois se méprennent, croyant qu'on leur demande une faveur (!) lorsque c'est l'inverse... telle Mirtylle qui à Anduze, des épreuves déjà envoyées au tirage qu'elle m'avait demandées, en fait de merci, m'avait dit : "je te corrigerai les fautes." Bien évidemment, le manus était passé au crible de l'agrégée de grammaire patentée de l'éditeur plusieurs fois.
 

La dame est un autre cas. Trente pages, et elle n'a pas même ouvert, un truc à lire pendant que le café passe le matin... Je réalise qu'il y a décidément des gens qui lisent mal, à chaque fois c'est une re découverte. Celle-ci m'avait fait illusion cependant, elle voulait faire revivre le village, Paris c'était trop dur, trop bruyant etc... Tant pis. Un livre pour rien -car elle va surement le perdre, c'est évident, si ce n'est déjà fait-. Pas un gros.


Puis je file reprendre mes affiches avant de rentrer. Je suis calmée. Reste la question, pourquoi ce gus m'a-t-il foncé dessus? Un hasard? Volontairement? A-t-il un contentieux à régler avec moi? A-t-il voulu me faire peur? Ou plus simplement, avait-il fumé... autre chose que des Malboros ? 
 

Il arrive cependant que, sans y voir malice, des gens m'invoquent comme celle qui va régler leur compte à quelques petits -ou moins petits- filous. En fait, je me borne en général à leur donner le numéro de téléphone de Marie ou quelques conseils pratiques si je peux, par exemple pour l'aide juridictionnelle. Mais c'est régulier, qui me demande un tuyau contre un mari violent.. ou un compagnon incapable de s'occuper des enfants lors des week ends où il en a la garde... tel celui qui les a laissés dans la rue devant le domicile de la maman tout une après-midi, parti avec des copains pour une virée  imprévue, il y a aussi une affaire de patron véreux... une entreprise saccageuse, des chemin accaparés etc... Bureau des doléances multifonction, me suis-je ainsi fait des ennemis? Malaise, léger... Sans doute est-ce un hasard. C'est allé trop vite et je n'ai pas pu distinguer le conducteur.
Note : les " affaires"  qui ne concernent pas directement ce blog n'y sont évidemment pas mentionnées.





LA SOCIÉTÉ NOUS A B., ON LA B.
Et là, devant la Mairie, je rencontre un couple de jeunes qui lisent ;  sympas. Lui toutefois, aigri par son renvoi in extremis d'un stage où il avait donné toute satisfaction, juste avant le CDI obligé, un classique, ce qui du coup lui a fait perdre ses droits, le "cas Dominique" en somme si j'ai bien compris... n'a quasiment rien perçu pendant six mois pendant lesquels il a dû vivre de l'aide de son amie, jusqu'au procès qui va durer des mois ou des années dit-il... qu'il gagnera peut-être, ou dont il tirera quelques miettes, mais il en a assez, des papiers, des papiers... 

De plus, le temps lui manque, il travaille au noir -durement- et le revendique, que faire d'autre à part mendier? il est bon ouvrier, tout baigne et de toutes manières n'a pas le choix. La société l'a b., comme il dit, à présent, c'est lui dit-il qui la b.. Il n'a pas saisi que c'est justement en l'obligeant à la "flouer" que la société l'a b. comme il dit.




Il escompte bien continuer. Il me regarde comme une privilégiée et sa position est claire, désabusée, à chacun ses emmerdes, les siennes sont pires etc... je lui réponds sec que je ne lui demande rien et que son combat contre une injustice quasi "légale" n'est pas contradictoire avec le mien contre une injustice illégale et que c'est parce que les victimes sont isolées, désolidarisées, qu'on peut les dégommer unes à unes. Je lui parle de Domi, qui était dans le même cas que lui... de mon article, de la fin "heureuse" de son histoire. Je me propose d'en faire un sur son affaire -je ne comprends pas tout, qu'il m'explique-.

Mais ni Domi ni ses confrères en exploitation ne l'intéressent, pas plus qu'un article. Il répète qu'on l'a "b". et qu'à présent il fait de même et ne pense qu'à ses affaires, le reste il s'en fout etc... illustration parfaite de l'attitude de ceux qui, croyant se révolter, se comportent comme le veut le système, isolés, non solidaires, rigides, quasi obsessionnels et surtout malgré les apparences, mal à l'aise, à la fois honteux et ulcérés qu'on ait refusé de les intégrer, qu'on les ait "b"., ils se soumettent et se trompent de cible. Ainsi celui-ci conclut-il en déplorant les charges des patrons qui causent des licenciements en chaîne!

 

Note: il est possible aussi qu'ayant un peu dérivé, il ne tienne pas à voir son histoire mise en lumière, ce sont les plus désespérés dont on ne parle pas, ils ne le souhaitent pas. Considérant -à tort- que pour mériter que l'on s'intéresse à eux et à l'injustice qu'ils ont subie, il leur faut être nickels, ils redoutent qu'on ne les accable encore plus, par exemple qu'on invoque leur dérive comme cause de leur exclusion quand c'est au contraire l'exclusion qui les a conduit à ces consolations toxiques. Pascal et Domi, ayant, eux, résisté, ne craignaient rien d'une médiatisation, au contraire. 

Il faudrait l'aider. Mais il répète avec une insistance suspecte qu'il est très bien comme ça etc... Pardi, et surtout il ne lui faut pas s'engager, sinon les prestations, couic, il y aura toujours un papier qui manquera, c'est sûr.

On lui a "volé" son âme ou plus exactement la misère à laquelle on l'a conduit l'a contrait à la brader.


Sa compagne semble différente. Mais visiblement, ils n'ont qu'une envie, se retrouver seuls et peut-être boire un petit coup en privé. Ceux qui vivent des situations de pseudo exclusion -ou qu'ils croient telles- ne sont bien qu'entre eux, une caste bien plus fermée que le Lyon's car ils ont honte devant ceux qu'ils jugent plus chanceux et dont ils redoutent la mésestime. Même entre eux, ils se voient peu, ne se connaissent pas, ne cherchent pas à s'ouvrir aux autres.



 Aucun des deux par exemple n'avait entendu parler de Dédé ou de Pierrot dans une situation assez semblable pourtant, qui vivent à un jet de pierre. Les ouvriers sont -relativement- solidaires dans leur usine, les profs, dans leurs lycées, pas les chômeurs isolés contraints à la débrouille, à la semi illégalité, indifférents aux drames de leurs collègues et qui parfois même au contraire se tirent dans les roues. Se croyant marginaux, ils sont en fait indispensables, épurant aussi les besoins de la société -surtout des femmes- qui ne trouvent jamais une entreprise pour réparer UN robinet, UN pan de fenêtre, UNE vitre... Dix, oui. Pas un. Toujours la même formule agaçante : "Vous n'avez pas de mari?" Et allez. Une fois j'ai répondu, exaspérée : "si, mais purement décoratif." 


Dimanche 22 août

Relâche ! Le choses de la vie quotidienne, laissées en suspens, sans intérêt ici... et même en général. Il le faut.

Lundi 23 août
DADOU
Un événement imprévu, étonnant. Unique, du moins à ce que j'ai vu -mais je n'ai peut-être pas tout vu-. Un ''copain'' -pour faire simple car le terme n'est pas tout à fait adéquat- passe devant mon affiche. Dadou. De santé précaire malgré les apparences, lourdement chargé, il s'arrête pour souffler... Et je me lève pour m'enquérir de sa rate qui le préoccupe toujours, il est un peu hypocondriaque. On bavarde comme d'hab… Et je sens un léger malaise. Que se passe-t-il ? Ses analyses ne sont-elles pas bonnes, car il passe son temps dans des laboratoires et les cabinets médicaux et c'est son principal sujet de conversation. Si si... Ça va... Rien au sujet de son foie et de sa rate, mais il finit par m'avouer qu'il a peur. De quoi ? Mais de quoi ? Il se justifie laborieusement : ''Je n'ai pas que des amis et... ils sont en poste et très vindicatifs, je risque pas mal d'ennuis" bref, il ne tient pas à en faire les frais lui aussi... évidemment lorsqu' ils n'y seront plus, ça changera tout mais pour l'instant etc... On se quitte donc vite fait ; chose exceptionnelle, il n'a même pas pensé à me parler de lui, c'est la première fois. Stupéfiant. Dire que je ne me souciais que de sa rate. Finalement, le totalitarisme, c'est cela, un visage non pas hideux, la gueule de cinéma à l'hubris inquiétante mais tout simplement un pauvre homme auto terrorisé sans aucun objet qui cependant se montre plutôt dynamique et généreux d'habitude, volontiers contestant et bien plus ''hard'' que moi, lucide, sans illusions. Il est le seul cas à ma connaissance, du moins direct. Fragile ? non, malheureux, si, mais ça n'a rien à voir. Il est français, célibataire, travaille, tout baigne pour lui à part sa rate, il n'y a donc aucune raison, du moins que je ne sache, à cette pusillanimité. C'est une intimidation qui ne dit même pas son nom et qui n'a pas de cause, qui se suffit du silence et de la discrétion. A vide, le must, en somme. Encore est-il honnête: il aurait pu feindre de détester le bleu de ma fresque par exemple... Le cas est unique, mais peut-être ne sais-je pas tout. A contrario, il m'arrive aussi d'interpréter... et j'apprends parfois après coup qu'un tel qui ne m'appelle plus du tout -sans doute est-il gêné, ne veut-il pas prendre parti- est en fait hospitalisé depuis tout ce temps pour une affaire grave.
Malaise. Il est vrai qu'il n'est pas tout à fait d'ici dit-il pour se justifier [d'un bled à trois kilomètres, ça ne compte pas] alors forcément, il lui faut s'intégrer, montrer patte blanche. Ça devrait me faire rire, ce n'est pas le cas. Sans doute le décalage entre son allure, ses précédents propos et son attitude. Il a l'air si pitoyable, je le sens limite de l'agressivité si je le pousse. A moins que je ne sache pas tout sur lui... je réfléchis et soudain, c'est le déclic ! en effet, le malheureux a un problème, rien d'illégal bien au contraire, il est nickel sur le coup; mais il a sans doute besoin de tous et notamment des administratifs, un ''papier'', cela change tout. 
 
Que les ''victimes'', ce qu'il est incontestablement, mais pas du système en le cas sont fragiles! Pour obtenir gain de cause, paradoxalement, on leur en demande des tonnes. Ils sont coupables d'être victimes, ils emmerdent par leur seule présence, et parfois revendiquent, c'est logique. La société leur ''doit'' -en le cas, pas de l'argent mais autre chose- et elle n'a pas forcément envie de s'acquitter ou avec réticences. Les lenteurs administratives en quelque sorte. Une relation ''douteuse'' et c'est est fait croit-il de ce qui va le tirer du pétrin. Triste. Ce sont les plus démunis au sens large du terme -ici, le cas est un peu particulier mais ça revient au même- qui se doivent d'être les plus ''cleans'' donc parfois les plus lâches. Lui n'y est pour rien, pas de marginalité ici, de ''black'', de factures en instances, d'appartement foireux... non, juste une terrible malchance qui lui est tombée dessus et le poursuit, contre laquelle il se bat jusqu'à présent en vain.
 

Des belges, écœurés de l'affaire, je ne pense même pas à leur donner la pétition, encore estomaquée par la réaction de Dadou. Mine de rien, en ''fantasmant'' à mon sujet sur des ennemis nombreux et dangereux qu'il agite comme un fanion, inexact, ça j'en suis sûre, il finit par créer le malaise. [Je lui ai répondu assez sec que le rapport des forces n'était peut-être pas tout à fait ce qu'il croyait... il lui en faut une couche de plus, il n'a pas le net et en ces cas la délicatesse, l'understatement ne paient pas.. S'exprimer sur le mode ''je sais beaucoup de choses mais ne peux pas tout te dire...'' est malsain, ou il dit, ou il ne dit pas parce qu'il n'a rien à dire, mais l'allusif est délétère. Il y a gros à parier qu'il veut simplement se justifier, plus mon adverse sera forte, plus son attitude semblera naturelle. C'est ainsi que l'on crée ou suscite ce que l'on prétend éviter. En toute bonne foi, parfois. 
 




Par exemple, ceux qui ne cessent d'avertir ad pejorem les dissidents -dans des pays où le risque est bien plus important qu'ici- font ainsi le jeu de la répression, le pouvoir n'a même plus à bouger le doigt pour être obéi, ''ça'' marche tout seul par des messieurs bons-offices interposés. 
Mais malgré moi, je me demande à présent, qui? Personne, évidemment mais je regarde les gens autrement. Ça va passer dans cinq minutes... C'est ça la problème, on est tout de même affecté.

PRIVATISATION ET EDF
Et évidemment, après, le ressac bienvenu, des gens des Pyrénées qui ont des problèmes du même ordre et me disent que je leur donne une idée, planter devant la mairie de leur bled et faire appel aux médias. Leur cas est burlesque, la mairie, délaissant les services classiques d'EDF, a fait installer par des privés à sa solde des poteaux et des lignes qui dysfonctionnent tout le temps, faisant claquer ordi sur ordi et quelques appareils électriques, Pannes successives assez longuettes, ils en ont assez de la bougie. Et on les rembarre comme je le fus... Depuis un an, ils en sont au même point. Ils me donnent du courage... et d'eux mêmes signent la pétition. Ça va mieux à présent. J'ai mis Dadou-Cassandre aux oubliettes.

Et puis un gus pittoresque, un parisien installé depuis peu à F., un endroit privilégié, exceptionnel, proche, vient carrément s'asseoir à ma table... depuis que ''ça'' dure -apparemment il a tout suivi bien que je ne le connaisse pas- il a une idée, pas mauvaise du reste et même excellente. A voir en effet. On va se revoir dans quelques jours.


 LA GUERRE DES BOUTONS

Quelqu'un a piqué mon affiche pendant que je parlais à des gens, triple zut, elle doit être à la Mairie, ce n'est pas possible autrement, personne n'est passé sauf le maire m'a-t-il semblé... Je vais y aller. Si ça continue, je ''crève'' l'abcès une bonne fois.

Note après coup. Évidemment je ne le ferai pas. Le can't, toujours. Je devrais titrer ce texte "soyez nature, gueulez!"

Robin était à Londres et va revenir, c'est à la fois bien et mal. Ne parvenant à se mettre au diapason, son quant-à-soi le défausse, se mettre en évidence, lui qui l'a toujours été familialement et en même temps protégé, il ne le supporte plus, du moins de cette manière-là. La guerre des boutons version Kafka par moment c'est aussi ça, le stress évidemment ou du moins ce stress-là, ce n'est pas son truc. Son truc, c'est la Palestine évidemment. Du coup, il veut faire comme si tout était normal, la routine, des vacances (!) et dénie que ça ne le soit pas. Ce n'est pas qu'il m'en veuille mais enfin un peu. Je ne suis plus moi, mais l'ai-je jamais été, accaparée, quasi obsédée, avec des hauts et des bas... et ce n'est pas un des moindres aléas qui m'a, qui nous a été infligé depuis que je suis revenue, une maison démolie, un chemin ''interdit'', une facture indue prélevée sur un compte, celui-ci bloqué par moments, un procès fresque burlesque et pour finir cette occupation à la fois passionnante et éreintante, il ne reste plus rien de moi, de ma vie normale. Rien. Je l'ai choisi me reproche-t-il, qu'ai-je eu à revenir dans un bled dont j'étais partie depuis si longtemps et qu'au fond je n'avais jamais vraiment habité ? La vie est plus simple ailleurs etc... soit. Au Liban? Euh..
 


Il est vrai, ce village à présent m'a absorbée corps et biens depuis deux ans comme un gouffre dont on ne sait sortir, plus on s'agite et plus on s'enfonce même si ça marche, c'est le phénomène du ghetto. Au fond, ceci est dérisoire, combien de livres aurais-je pu écrire? de tableaux? Combien de gens intéressants, rencontrer? Ce n'est pas la forme aujourd'hui, malgré ou à cause de la venue des copains... je me sens intellectuellement vide, trop absorbée, avalée par ce village et c'est bien aussi, certains comptent sur moi -et d'autres, en tout petit nombre, me vouent sans doute aux gémonies-. Est-ce le gus d'avant hier et la manière dont il a foncé sur moi qui m'a troublée? Non, en principe je résiste bien aux stress violents. C'est normal qu'il y ait des hauts et des bas. Sans doute n'osai-je pas passer à la vitesse supérieure. Me mettre ainsi en avant pour ce qui au départ semble perso par moments me pèse aussi... J'ai plutôt l'habitude de conférences, de jury de thèses, un autre monde, la ''vraie'' vie, mais au fait, où est-elle, la ''vraie'' vie? N'est-elle pas ici ? Aussi… Redite, aucune cause n'est trop petite pour un humaniste, même pas la mienne actuellement.

 
Une affaire marrante -et pas si marrante au fond-
HISTOIRES DE POUBELLES
C'est la rencontre avec Jacques, de M. -un village environnant très touristique-, de mon âge à peu près, qui me la fait connaître. Il lit, me cherche des yeux, je me lève et lui donne l'adresse des blogs, mais il veut savoir tout de suite. Je lui explique donc en deux mots. Il s'intéresse beaucoup à l'histoire car il a en ce moment un problème assez proche avec la Mairie de son bled... Comique, enfin en un sens. Son voisin a installé depuis quinze ans ou davantage, à la limite de ses terres c'est à dire tout près de chez lui, une décharge sauvage de ferrailles et autres objets d'art qui ô stupeur, a reçu plusieurs fois, il y a longtemps des chargements de déchets d'hôpitaux venus d'Allemagne vite enfouis dans des fosses hâtivement creusées sans protection. [Je ris : s'agirait-il de ceux que nous avions ''arrêtés'' autrefois, avec des ''piquets'' de grève, du temps de la ''décharge'' de St B.? En tout cas, les dates coïncident.]



Ça s'aggrave encore, le tas grossit démesurément, il proteste, la Mairie ne veut rien entendre car le patron, un classique, est un bon copain du maire avec lequel il a autrefois fait quelques affaires sur lesquelles je ne m'étendrais pas, rien de très-très grave, mais enfin, plus illégal, ça ne se peut pas, on se marre, ça fait très Clochemerle version maffia car tout cela est connu et accepté par les ''mcéois'' comme quasi normal voire valorisant, forcément ça rapporte bien et le gus est généreux. Lui aussi fait venir du monde en quelque sorte. Ses deux professions étant très lucratives, il est vite devenu un membre éminent et incontournable de l'establishment mcéois. Du coup, le maire, malgré les stocks de déchets qui s'amoncèlent, ne moufte pas et tente même de diviser les mécontents, allant jusqu'à les briefer chez eux contre Jacques, ''Monsieur Dupré, il est pas d'ici, c'est un intello, il comprend pas les choses et il est un peu...'' Lorsqu'on lui a rapporté sans malice ces propos ambigus, Jacques s'est enquis, ''un peu quoi ? Un peu juif ?'' Non non, pas de racisme à M., ''un peu écolo seulement.'' Ah bon. Une tare? Pour les ''mcéois'', on le croirait.




Seulement voilà, à présent, le déchargeur, sûr de l'impunité, exagère, Jacques, pugnace, perd patience et au fond le maire aimerait bien se débarrasser de ce ''dépôt'' pas très attractif pour le tourisme mais n'osant affronter son compère, il se défausse sur le lampiste ''un peu écolo''. Montjoie, Saint-Denis, sonnez trompettes, l'autre a aussitôt rassemblé sa meute et du coup, Jacques a reçu des menaces de mort, de la part de gitans dont à M. certains jouent volontiers les seconds couteaux. Au fond, malgré son sourire et la manière légère dont il en parle, il ne manque pas de cran et l'affaire finalement n'est pas aussi drôle qu'elle paraissait. Mourir pour préserver un site d'un margoulin-pollueur-comparse-d'un-petit-maire-ex-hors-la-loi ? Je ne sais pas, ''Clochemerle'', ''Caltaniseta'' et ''Les Visiteurs'' à la fois. A suivre.

Aline vient aux nouvelles, elle craint que son mari ne m'ait froissée lorsque je lui ai envoyé mon blog sur les gitans et qu'il m'a répondu que la France était le seul pays qui ne filtrait pas les entrées des gens sur son territoire. Je ne suis pas froissée, goddamned, j'ai entendu bien pire à Vitry, je me suis bornée à lui répondre que, pour les peuples racisés et surtout les africains, nous sommes le pays des Droits de l'homme et qu'il fallait nous en montrer dignes, noblesse oblige en quelque sorte. L'expulsion des roms, sur ce coup, dont même le New-York Times a parlé, c'est la honte, quoi. Elle est assez d'accord, dans certains couples, on a parfois deux bords opposés et au fond c'est bon signe même si ça chauffe.







Mardi 24 août
LE KING
Un peu de temps perdu pour aller acheter la cuve de récupération d'eau. Ça m'en économisera pas mal, pas forcément pour boire, à moins de faire l'acquisition d'un système de filtration comme Sylvie, dont il semble qu'il ne soit pas tout à fait fiable... bien que l'eau soit délicieuse, rien à voir avec celle que l'on boit dont le goût de javel auquel on a fini par s'habituer petit à petit est infect. Un hic, il est hideux. Vert caca, il faudra le peindre. Ça prend tournure.

Je vois le maçon toujours égal à lui-même, qui n'a toujours pas effectué les réparations de l'escalier, il me dit qu'il viendra samedi prochain, le 5 septembre. Mais je dois l'appeler avant, il fait le complexe du Prince à sa cour, on doit le ''mériter'' en somme, le prier, je lui fais remarquer que lorsque je vais faire cours, je ne demande pas à mes élèves de m'appeler avant... Et il rétorque alors, toujours à sa manière coq à l'âne pour déstabiliser l'adverse, par une question ''n'y a-t-il pas chez moi des types qui squattent?'' il a vu du linge sécher etc... Je lui réponds aussi sec que ça doit être mes amants qui sont nombreux et j'ajoute que je ne m'occupe pas de ses femmes, qu'il ne se soucie donc pas de mes mecs. 

Relations bizarres, sympathie et exaspération des deux côtés mais moi je ne le cache pas. Un jeu assez étrange de deux adversaires de force égale qui en un sens s'estiment malgré tout, bien que le rapport de forces soit presque toujours à la clef. Redoutable manipulateur sous ses dehors bonasses, il adore naviguer dans les récifs qu'il évite relativement car il en fut un qu'il n'évita pas et surtout faire se télescoper des navires parfois de plus fort tonnage... 
 
 
Son talon d'Achille, il tend à sous estimer l'adverse, surtout s'il s'agit d'une femme. Je fais l'inverse, comme toutes, ce qui me rend parfois plus avisée mais aussi me bloque. Pas toujours. Un personnage intéressant pour un auteur, un acteur qui a bien fignolé son personnage, le ''king'', ainsi aime-t-il être appelé, payant volontiers la tournée dans les bars, tutoyant tout le monde, donnant des conseils, rendant service et recrutant parfois. Amateur de bonne chère, de vins fins et de femmes, il pose toujours, lorsque quelqu'un l'interpelle, il n'entend pas, obligeant l'autre à s'approcher ou à crier, parfois, il ne sort même pas de sa voiture, j'ai dû un jour l'exiger. Et lorsque tout va trop bien avec un ouvrier -ce qui parfois ne lui convient pas- il s'arrange pour rétablir la situation, envoyant par exemple le quidam chercher quelqu'outil dont il affecte avoir besoin ''et vite car j'ai à faire'' ou le changeant même de chantier. A la base, il est toujours en retard aux RV, c'est un principe. Ou il a ''oublié''. Et lorsqu'il consent à une date, c'est toujours sur le mode allusif des altesses, ''je serai au Rex dimanche.'' A quelle heure? ''Dans la journée, j'y passe toujours...'' (!!) Comme Yann, lorsqu'il est avec quelqu'un, il aime beaucoup en saluer un -ou plusieurs- autre ou mieux, faire en sorte qu'un client -au sens romain du terme- suscité par geste vienne vers lui et alors il bavarde longuement avec le quidam de tout autre chose en laissant le premier en plan. Le téléphone également lui permet de se positionner en Napoléon et il arrive fréquemment que, pendant une conversation qui soudain l'embarrasse, il s'en saisisse pour appeler quelqu'un ou consulter sa messagerie, ''mais je vous écoute''... Cela vaut sans doute pour les deux clients, le second n'ignorant rien des vastes sollicitations de celui qui lui a fait l'honneur de l'appeler tout de même, une pierre deux coups. Autre principe, il ne répond jamais directement aux questions, il faut insister, sans s'énerver mais ferme et même alors on n'obtient en général qu'une onomatopée amphibologique, "mmm".. "peut-être".. "c'est à voir".. ou, soudain devenu modeste, se défausse sur quelqu'un "faut voir avec P., moi je suis que le maçon". Il ne parle pas, il mmmte. Il se sert aussi d'amis, de clients les uns contre les autres

 

Mais lorsqu'il sent que ça risque de faire un clash, et il décrypte assez bien les signes et ajuste vite son comportement au chaland en face de lui, alors, il a un truc imparable, c'est l'hôpital qu'il va appeler, il est malade, ses analyses. Le voir agir est une délectation.

De fait, il a réussi -sans forcer- à recruter une de ses ''victimes'' -indirectes certes- contre qui la défendait, le must. En a-t-il tiré bénéfice ? Ce n'est pas sûr, peut-être tout de même car il se peut aussi qu'il ait agi pour la beauté du geste, contrairement à ce qu'on dit, il ne tient pas tellement à l'argent. Au fond il est un romancier en actes, un auteur qui, n'écrivant pas, agit, observe, crée in vivo on propre roman dont il est le héros qu'il cisèle avec soin. Sans doute jubilait-il de voir et de participer par dessous au combat de la chèvre contre Dom Juan... et fut-il charmé qu'il nécessitât sa participation active. L'infléchit-il discrètement à sa manière pour qu'il fût plus équilibré? Ce n'est pas improbable, mais je le surestime peut-être. Si c'est le cas, le fit-il par souci de justice, par jeu ou par intérêt perso, car son entrée en lice le posa assez haut ? Cela peut être les trois. Je verrais plutôt le jeu car malgré son travail éreintant, au fond, il s'ennuie et adore se plonger dans les histoires des gens; savoir tout, même de l'anodin, c'est ensuite pouvoir agir à meilleur escient.Tout est bon. 



Il n'empêche qu'il est venu lui-même s'assurer de la solidité d'un échafaudage sur lequel je travaillais à 5 m du sol et dans un escalier, qui avait été posé par deux de "ses" hommes... Descendez que je voie ça ! et l'ayant trouvé mal assujetti, il l'avait refait proprement, là, ça va, rien risque.. et qu'il fut un des rares -voire même le seul- à se soucier des chatons abandonnés que j'avais recueillis et à leur apporter des boîtes de pâtée. J'ai tenté, sans grand succès de témoigner en sa faveur pour une affaire qui n'a rien à voir ici, soulignant le courage et le savoir-faire de celui qui avait su redresser un énorme mur en pierres penchant horriblement vers le vide et en sauver un pan. Pour ce faire, il a néanmoins risqué non seulement sa vie mais aussi celles de "ses" hommes, jeunes, eux. Il a pourtant une cote d'enfer parmi eux car devant les bourdes parfois faramineuses des apprentis, il est tolérant et se montre toujours prêt à les aider sur tous les plans. Il est le père, c'est ainsi qu'il se veut. Étrange personnage, séducteur, intéressant qui eût été un auteur remarquable et à défaut joue sa vie comme un roman.
 

LA MÉMOIRE DU VILLAGE

Paul est passé et me réitère sa solidarité, il se dit détenteur de la mémoire du village, une ''jeune'' mémoire tout de même mais bon... Selon lui, les manouches tiennent le village -je n'en suis pas sûre- qui est extrêmement gitanisé et ils obtiennent ''tout'' en échange de leurs voix. Il semblerait qu'ils se soient implantés ici parce qu'un maire autrefois, craignant d'être en ballotage aux prochaines élections, lequel ? serait allé les recruter aux Saintes et leur aurait promis un terrain et quelques avantages appréciables. C'est ainsi dit-il qu'ils sont arrivés en masse et se sont pour la plupart sédentarisés. Je ne suis pas trop d'accord, ils sont traités avec un immense mépris pourtant, "caraque", à l'origine ce n'est pas péjoratif et provient sans doute du turc "noir", est à présent une insulte, tout comme "ouali" qui signifie "femme" en sanghô est devenu synonyme de "putain" dans la bouche des colons puis des africains eux-mêmes, si bien qu'ils emploient à présent le mot français. Gratuité de l'eau, de l'électricité? Peut-être, pas sûr que cela perdure à présent, mais vivre près d'une station d'épuration qui pue n'est pas le must. Il me répond qu'ils sont culturellement habitués et tolèrent la mésestime, désireux "de b qui les a b.", toujours la même formule et que finalement ils vivent ici sans trop bosser et fort bien, occupant des ''charges'' quasiment familiales à la mairie. Il faut nuancer, ces charges n'ont rien d'exaltant et il semble que certains soient exclus et d'autres privilégiés, c'est toujours la même histoire. Et de toutes manières leur salaire est très faible. Oui répond-il ''mais justement, il y a d'autres avantages occultes.'' Soit. Sans doute doit-il y avoir les deux et ne faut-il pas généraliser. Je campe ferme sur ma position, c'est un peuple racisé et les quelques miettes que l'on concède à certains ne remplacent pas leur dignité éprouvée, il n'est que d'entendre avec quel mépris certains parlent d'eux et mesurer avec quelle force Roger par exemple récuse sa gitanité cependant connue et évidente, un déni ambigu du reste. Hier, lorsque j'y ai fait allusion, il m'a rembarrée comme jamais, ''je suis français, j'ai une maison à moi, je suis propriétaire, les gitans d'ailleurs on l'est presque tous'' etc... J'ai dû lamentablement me justifier, ''mais je ne disais pas ça en mal etc..'' 

Plus grand monde. En un sens, ça repose aussi. Moins de ''beaufs'', quoi...

Mercredi 25 août

Le blog ''tziganes'' marche du feu de Dieu, un bon signe, les gens se sentent un peu culpabilisés sans doute, visites massives de Hongrie, les hongrois ne doivent pas être très fiers... dans ces cas, on applique volontiers une autre appartenance à celui qui fait trop mauvais genre, comme les parents, de l'enfant prix d'excellence, disent chacun ''mon'' fils et du délinquant, ''ton'' gamin, c'est systématique. Je gage que la Hongrie n'a pas fort à revendiquer d'une telle paternité d'origine... Les curés remonte dans mon estime à la vitesse V, un certain prêtre avoue avoir prié pour qu'il meure, trop mignon le bébé.. et même le pape a poussé son coup de gueule. L'art de se faire des amis, quoi...



DES CONFRÈRES EN FACTURES D'EAU INEXPLICABLES
Un couple, elle beaucoup plus jeune que lui, accablé de chaleur... et d'autre chose. Ils mettent du temps... mais finissent par cracher le morceau : eux aussi ! ''On'' leur a parlé de mon cas etc... Viennent-il exprès ? Ils ne me le diront pas, il est clair qu'ils se méfient... comme si nous étions des ''challengers''. Une facture d'eau ? Mmmm oui. Inexplicable ? Mmmm oui. Payable ? Mmmm oui. Avec délai ? Mmmm c'est à voir... Sauf que là il y a une variante, on leur a nettement fait comprendre qu'ils n'étaient pas d' ''ici'', juste depuis dix ans, ça ne compte pas. Écœurés et fatalistes, ils ne semblent pas disposés à se battre vraiment à moins qu'on ne les porte, ils ne sont pas d'ici ! Je crois toutefois que ça leur a presque fait plaisir que, à moi qui suis incontestablement d'ici, ''ça'' soit arrivé et encore plus hard qu'à eux. ''Mais qu'est-ce que c'est que ces élus qui nous pompent de la sorte sans qu'aucune discussion ne soit possible ?'' 
 

Je dois bien avouer que j'en suis responsable, j'ai voté pour eux... certes sans enthousiasme mais enfin, ils semblaient tout de même bien sympas, un ou deux à part, des copains en somme, différents de ceux d'avant, les beaufs. J'avais toutefois observé -andouille oui, mais jusqu'à un certain point- qu'ils ne m'avaient jamais vraiment soutenue du temps qu'ils étaient en poste, certes dans l'opposition mais tout de même, pour cette facture de piscine olympique. Soit, ce n'était pas l'affaire du siècle et sans doute avaient-ils d'autre chats à fouetter. Bizarre pourtant, ce sentiment de malaise qui m'a envahie juste au moment de monter les marches, irrépressiblement. A quoi bon ? Valent-ils vraiment mieux ? Oui. Mais la décharge qui a tout pollué vers St B? On n'est pas responsable de son père et j'ai la chance que Lydie n'ait jamais démoli la maison d'un voisin ni saccagé un site, soit, qu'aurais-je fit dans le cas inverse, il est vrai que pour nous la question ne se posait pas. Mais l'argent dans une famille soude les êtres surtout lorsqu'on n'est pas fonctionnaire et qu'on a quelque inquiétude pour l'avenir. Un moment d'hésitation, et puis go, ç'aurait été zutant de revoir les mêmes à la fin. J'ai voté contre plus que pour, comme beaucoup. 

  Anna Babourovna, journaliste russe assassinée à 24 ans avec un jeune 
avocat qui défendait des tchétchènes victimes de la guerre -torture- 

PRÉMONITIONS
Un instinct, un éclair... c'est comme si j'avais intuitionné la suite à venir en une seconde. Plus rien ensuite, ils avaient à faire et il ne fallait pas déranger les artistes, juste les aider discrétos... le chemin défriché, les ''vieux'' -dont certains chasseurs, noody is perfect- qui tous les jours ou très régulièrement venaient ''apprécier'' les progrès, et la murette que nous ne voyions même plus soudain réapparue, ma joie, lorsque j'ai retrouvé les piquets mis par Brichet de m'apercevoir que la partie communale était bien plus vaste qu'on ne pouvait croire. Ça m'a boostée, et du coup, ce qui n'était pas prévu, j'ai remonté le chemin perpendiculaire car lorsqu'on en ''barre'' un, c'est deux, trois, dix que l'on condamne, réaction en chaîne, et d'autres, rendus inaccessibles peuvent alors être alors bouchés sans même que l'on ne s'en aperçoive. C'était le cas, celui-ci aussi était ''bouché'' mais beaucoup plus haut, ce qui n'empêche nullement l'eau de couler tout de même. Ça prenait tournure. Et les réflexions des gens un peu naïves, quoique, ''on voit que la mairie a changé''. En un sens oui puisque je ne l'aurais sans doute pas fait avant, du moins avec un tel acharnement. Et puis le mur décroché, l'exaspération reliée aux atermoiements, la peur surtout pour les gens, certes ''ils'' ont d'autres chats à fouetter mais tout de même... Et voilà. Le chemin ''interdit'' juste au moment où il devenait presque praticable, et enfin, le soulagement, la maison reconstruite, l'usure que me causa le chantier où il fallut m'imposer durement... ''c'est pas vous qui payez'', argument massue, tiens donc !... ''en un sens, si... et surtout c'est moi qui prendrai le mur sur la figure si ça foire''... finalement, ce n'était pas si mal au fond, ça m'a appris à me battre pour moi car syndicalement ça allait... Et l'épisode burlesque au milieu, les scories, bizarrement, ça n'avait guère d'importance, c'était même plutôt marrant mais, sans doute la fatigue, c'est celle-ci qui m'a en fait le plus affectée même si elle m'a permis de retrouver des gens perdus de vue depuis des lustres... Une excellente chose au fond. J'ai perdu 8 kilos, ne pouvant plus m'alimenter, puis, dès la fin de l'audience, lorsqu'il s'avéra que ça s'arrangeait pour moi, le nœud se desserra, je me suis précipitée au bistrot d'en face juste après et dévoré. La vie, quoi... Au début, je ne savais pas encore que mon compte avait été saisi. Je l'ai découvert en allant à Anduze et en trouvant l'électricité coupée. Qu'est-ce à dire ? Le prélèvement n'était pas passé, j'aurais dû vérifier mon compte, ce que je ne fais pas. Absurde. J'ai eu un peu de mal à y croire, mais c'était exact, Robin se renseigna et confirma. Que faire ? Rien. Sur le coup. Et voilà, une série en somme... mais la vie est belle, les ''Chants'' marchent assez bien et mon autre livre aussi, Noces kurdes apparemment arrive sur le net en premier, une joie inattendue, le livre, un bide bien qu'à mon sens le meilleur, démarrerait-il avec retard, il faut dire que c'est un texte à diffusion lente. Tout n'est pas si noir mais reste la question, comment tout ceci s'est-il enchaîné ; le hasard ? ça c'est certain... la nécessité ? admettons.. mais ensuite ?

 

ECRIRE, LE DÉBUT ET FA IN DE LA RÉPRESSION

La coquille est magnifique et je la laisse évidemment. Plus ça va, plus j'ai envie... non pas envie, mais le désir irrépressible de l'écrire, je veux dire d'en faire une œuvre en quelque sorte. Je sais que je ne le ferai pas. Une catharsis pourtant, qui m'aiderait bien. ''Scènes de chasse en Bavière'', oui, mais on est dans le Midi civilisé pas dans la Bavière reculée et bigote, dans un village petit bourgeois, je ne suis ni gitane ni homosexuelle ni pauvre à l'extrême comme le héros et les gens m'aiment bien. Presque dans la norme en quelque sorte si norme il y a, mais il n'y en a pas réellement, c'est juste une idée. C'est donc pire pour ceux qui seraient exclus socialement par exemple comme dans le roman... La différence est que ce n'est pas tout le village qui me pourchasse comme un cerf à l'hallali et qu'au contraire les gens sont tous plutôt sympa avec moi, sauf notre coco unique mais baste. C'est énorme, bien que le soutien des ''gens'' soit essentiellement un soutien ''inversé'' puisqu'au bout du compte, c'est moi parfois qui les tient. Bon c'est ainsi, normal, je ne vais pas m'en plaindre, si ça se renverse souvent, c'est parce qu'ils sont encore plus démunis que moi. Aujourd'hui, si je ne pouvais pas coucher cela sur le papier -le clavier plutôt- ça irait mal. Magie de l'écrit: c'est écrit donc ça ne blesse -presque- plus et on met à distance l'émotion et on s'en sert pour agir, ou d'autres. C'est mieux lorsque c'est lu, évidemment, car ça peut filer pour d'autres. Transfert d'une souffrance qui éclate en se transportant. J'ai de la chance au fond, je résiste plutôt bien.

 
Jeudi 26 août

Les animaux... Tess mord toujours consciencieusement tout intrus, jugeant que vivre -bon- et couvert -excellent- obligent tout chien qui se respecte à donner de la dent lorsqu'il le faut.. et Vôtan, lui, aboie lorsqu'il languit, inefficace, je ne suis pas une baleine qui entend à 700 kilomètres sous l'eau. Quand j'arrive, il a un air de parfaite innocence. Ces poilus sont de forts alliés des "étourdis" qui pompent sur ma maigre préretraite -encore des papiers...- 4000 euros pour de l'eau que je n'ai jamais consommée, ce qu'ils n'ignorent pas. Seigneur, protège-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge, ça vaut pour mes poilus...



TORTURES OU QUASIMENT
Un monsieur m'aborde : mais vous êtes Madame Larrivé?.. Oui, incontestablement. Je suis sous l'affiche et lui aussi... et cela fait deux mois tout de même. Il ne l'a apparemment pas lue. Il a été un élève de Lydie, me dit son nom et là ça revient tout de suite, le désespoir absolu de ma mère, des heures de discussions à son sujet, que faire, pourquoi ne veut-il pas bosser, il faudrait peut-être... etc... Un gitan. Mais il m'a dit qu'il savait lire et écrire tout de même et -peut-être, car je n'ai pas tout compris- qu'il avait passé son certif, ce qui est énorme. Je m'en souvenais. Il n'a jamais voulu aller plus loin. 


Il se souvient d'un autre instit depuis tragiquement décédé -suicide- qui le frappait ainsi que bien d'autres, cela m'a été dit assez souvent, terrorisant les élèves. Lydie disait à mi-mot qu'il "exagérait un peu"  sans précisions mais elle reconnaissait qu'il obtenait parfois des résultats là où elle échouait. Pedro me dit qu'un jour, il l'a suspendu par les bretelles et l'a laissé au dessus de la cuve des WC -archaïques- de l'école et une autre fois, il lui a mis de force les bras dedans, de la torture, ni plus ni moins... Un autre m'avait signalé que le même bourreau lui avait tordu le bras, et un autre encore qu'il tapait sur les doigts des gosses avec un règle carrée jusqu'à les faire hurler.






Personne ne l'a dénoncé, ils redoutaient qu'ensuite ce ne soit pire. Mais Pedro, l'ayant rencontré après qu'il ait quitté l'école, lui a mis un coup de poing à assommer un bœuf et c'est un costaud. Bravo. Sa femme s'est aussi a disparu, elle en bavait trop. Elle non plus n'a rien dénoncé.

ALZHEIMER
Une dame très âgée, bien qu'elle n'en ait pas l'air extérieurement, élégante, légèrement maquillée, parfaitement coiffée, une expression impeccable de femme instruite, on la sent juste un peu décalée par moment, passe devant l'affiche et comme tous les jours, la lit, la ''découvre'' et s'indigne de ce que je subis. Alzheimer. Tout à l'heure elle va repasser, peut-être la re découvrira-elle avec la même indignation intacte. C'est curieux, elle me rassure, avec elle j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Un jour pourtant, elle s'est souvenue, étranges caprices d'un cerveau dysfonctionnant et elle m'a dit, légèrement réprobatrice, "dites donc, vous, vous faites beaucoup voir..'' Oui, en effet. C'est le must, ne pas se faire voir. Raser les murs. Ne pas se faire remarquer, étant entendu que ça ne peut être qu'en mal... et même si c'est en ''bien'' ça pourra devenir forcément mal par définition ou susciter des jalousies. La province dirait Racine -ce n'est pas une gloire ce qu'il a écrit sur nous-. La peur du regard de l'autre, on l'a tous mais on surmonte plus ou moins... la trouille de ce qui va être dit sur nous, de ce qu'il se peut qu'il soit dit, de ce qu'on a sans doute dit, et surtout de ce qu'on n'a pas dit. Pas bouger Médor. Plus ''ils'' sont durs et méprisants vis à vis des ''gens-qui-parlent'', des ''ils'', et plus ''ils'' redoutent ces ''ils'' qui en fait sont ''eux'', c'est logique. Jeu de transfert constant qui verrouille tout et rend malheureux donc vulnérable. Au fond, tout cela part d'un complexe d'infériorité qui peut dériver vers une pseudo parano. ''On'' ne vaut tellement rien qu'il faut faire comme si on était mort, ainsi, personne ne pourra rien dira contre vous. Pas de visites, il faudrait pour cela avoir une maison nickel et ce n'est jamais le cas... et si ça l'est, c'est cela peut-être qui risque d'être reproché, vous vous en croyez... 
 

On ferme donc sa porte comme ça c'est réglé. Tranquille, quoi... Même les pit siders copient. Parfois en pire, comme celui du chemin. J'étais comme ça, un peu, Frédérique m'avait briefée, ''ici ce n'est pas Marseille, il faut.. il ne faut pas...'' Pas question dans mon cas, à demi étrangère, de bouger, de me montrer différente. Et puis, ça a changé lorsque j'ai pris de la distance avec elle, une distance petit à petit définitive. Car il y a la gentillesse des gens, évidente, paradoxalement, tous ces gens qui se font peur mutuellement, en fait, sont bienveillants et longanimes jusqu'à l'héroïsme et jamais ne parlent, jamais, des choses importantes. Jean a eu une vie pas tout à fait conforme, que voilà une litote, sans que jamais Lydie n'en sût rien... Elle fut la compagne de Gustau sans que jamais je n'en sache rien. Yvette a caché juifs et proscrit en 44 sans que jamais personne ne moufte y compris parmi ceux qui n'étaient pas de son bord politique.. et je n'en savais rien. Et on dit que ''les gens parlent'' !


Note après coup. Le seul qui "en" parlait un peu était un ancien camarade de maquis de Guy, marseillais, qui buvait volontiers, lorsqu'il était gris et qu'il venait dans la région égrener avec mon oncle leurs souvenirs de jeunesse. Nous l'attendions avec impatience car devant lui, Guy se lâchait un peu.

Une femme, anglaise, lit et soudain son visage s'éclaire : c'est vous ? elle m'a lue. Joie. C'est Mme Viguier qui lui a passé mes livres. J'exulte.




Un couple de touristes. Je n'ai pas pensé à leur faire signer la pétition. Ils se rendaient au festival du documentaire à côté d'Aubenas, il y a quelque chose sur la Russie. Triple zut, j'aimerais bien...
LES VIEUX, LES FEMMES ET LES OUTSIDERS

Un groupe de jeunes d'ici, l'un d'eux a déjà lu mes blogs, vient-il exprès? peut-être, sa grand-mère a un problème identique au mien, elle n'habite pas sa maison -handicapée et assez âgée, elle vit chez ses enfants- mais a pourtant des factures d'eau faramineuses. C'est quasi fantomatique, inexplicable, elle revient et le compteur, tout fermé, tourne, tourne et tourne. Pas de fuites ni de squat. Elle est tout de même allée protester à la Mairie où on lui a dit de payer tout de même sinon ennuis infinis... et qu'après, on la rembourserait au cas où... Au cas où (?) Quant à venir vérifier, ils n'ont pas le temps, avec tous ces gens qui râlent. Ça devient grand guignolesque. Il va me mailler et j'ajouterai l'affaire sur le blog.





RE SACCAGE
Un monsieur que je connais avec lequel nous avions déjà longuement parlé, un sportif, il est à vélo par cette chaleur, interrompt délicatement la dame-Alzheimer qui se fait réexpliquer pour la énième fois l'affaire ''stupéfiante ma chère, c'est à n'y pas croire'', est assez mécontent, une litote parce qu'en zone protégée, un entrepreneur riverain a déversé plusieurs chargements de gravats issus de chantiers de route, bitume etc.. donc pollués. Un voisin avait déjà prévenu que ses camions déchargeaient -faiblement- la semaine précédente. Ça devait être un coup d'essai, il ne s'est rien passé donc maintenant, go, c'est la totale. Apparemment, ça s'est fait assez rapidement, pendant qu'il était en vacances -il est le riverain le plus proche-. Le maire est venu et a demandé au gus d'enlever... Certes, mais il eût été mieux qu'il l'appelât avant pour qu'il ne benne pas. Un coup de fil. Ils attendent toujours la cata avant de bouger... le cul sur un chaudron, ils espèrent que le feu va finir par s'arrêter sans qu'ils ne bougent. Ainsi pour moi, tout aurait pu se régler facilement, le mur reconstruit -je n'en aurais pas exigé plus- et barka... tout le monde peut faire une boulette de même cette facture, une erreur encore, soit puisqu'il y a tant à faire. Et une fois les choses poussées à l'extrême, l'erreur devient faute, et tout s'aggrave pour TOUS. Ils se, non, ils nous discréditent. Un gus m'a dit, il n'était pas d'ici pourtant, suis-je si connue ou sont-ce eux qui le sont ? ''Vous avez voté ma chère amie, assumez !'' Je lui ai répondu que certains artefacts n'étaient pas prévus ni même envisageables, il en rit encore. Soit, je suis conne, j'admets. 
 

UNE RECRUE A PARTIR DE LA CAUSE ANIMALE 
Vu Lys, d'un village à côté... De plus en plus souvent, les gens me connaissent ou connaissent l'histoire, ce ne sont pas toujours les mêmes, Lys avait lu mes blogs ou certains de mes livres, c'est pareil puisque j'ai envoyé sur le net tous ceux que j'ai eu le droit d'y mettre, je ne crois pas que ça change quelque chose aux ventes et si c'est le cas tant pis.. mais elle ignorait l'affaire, ou plus exactement elle la connaissait mais ne savait pas qu'il s'agissait de moi. Plutôt branchée protection animale et chats, je ne l'avais pas inclue dans le listing. En fait, même s'il ne se fût pas agi de moi, elle eût pris position, les gens qui actent pour les animaux ont l'habitude de comment dire, la violence, l'injustice faite aux plus faibles et ils y réagissent. Le reproche qui leur est si souvent fait, ils feraient mieux de s'intéresser aux hommes est fautif, en général, ils sont multifonction, j'en ai la preuve ici, quant à ceux qui les taclent, ils ne bougent souvent ni pour les hommes ni pour les bêtes. Un vrai humaniste ne trouve jamais une cause trop petite pour lui et ne va en aucun cas vilipender qui se bagarre sur d'autres axes, menant d'autres luttes, sur des sujets différents. 


J'avais été surprise -quoique pas vraiment- de voir Josette Roucaute, une héroïne de la résistance, notre icône nationale, ex déportée à Ravensbrück, s'occuper en vraie mère poule de son petit caniche capricieux, une militante de cette eau-là qui avait résisté à la torture, tenu le choc dans le camp puis mené une carrière politique assez réussie. En fait c'est normal. Elle est seulement une femme normale. Son engagement pendant la guerre était normal... je veux dire ''évident''. La suite, plus cool -les vitamines de Kiki-, aussi.

Donc la rumeur à vingt kilomètres disait, il y a une femme à St-Ambroix qui a eu 4000 E de facture d'eau et son salaire saisi pour une petite maison qu'elle n'avait jamais habitée parce qu'elle avait été sinistrée par un gus à côté... et qui plante devant la mairie tous les jours. En fait, le départ de ce blog est là en partie résumé, en partie seulement car on ne parle pas du chemin... sauf qu'il s'y est ajouté d'autres choses. On a causé chiffons, chiens et chats, elle a fait adopter l'un de ses protégés par une star de la politique... marrant, je ne le voyais pas ''minou minou'' celui-là, elle me dit que j'ai du cran, je ne crois pas mais bon... J'ai oublié de lui donner la pétition. Cris est passé au même moment et il s'inquiète pour la voiture, la batterie est déficiente. Ça va, je démarre au quart de tour depuis qu'il l'a rechargée et comme on est en hauteur, rester longtemps avec une batterie presqu'à plat n'est pas vraiment gênant.



Jean-Claude est passé aussi. On a parlé de Tchernobyl, de l'union soviétique, de l'atroce sacrifice des ces types qui ont recouvert le réacteur incandescent et à qui nous devons la vie. La chute de l'URSS, un drame pour les vieux cocos. Lui s'est remis, il faut dire qu'il n'est pas vieux, justement... Il observe que le gus qui a benné dans le site protégé est coutumier de ce genre de prouesses. Pas un fan d'écologie, genre ''je travaille, poussez-vous, j'ai à faire'' je vois tout à fait. Beaucoup de gens ont pris l'adresse net, mais dans l'ensemble, c'étaient des touristes. Ils sont de plus en plus différents, plus calmes, plus instruits, plus réflexifs. Une femme me donne le nom d'un journaliste de RMC qui anime une émission sur les cas burlesques comme le mien. Je l'ai oublié mais je le retrouverai sur le net. Une autre me parle de Julien Courbet. ''Sans aucun doute'' ne me plaît pas, même si ça a l'avantage d'exister et rend surement service aux gens dans la détresse la plus totale mais toutes ces affaires terribles, quelque fois sordides, ces gens dans des situations invraisemblables, ces larmes, ces cris, ce pathos, non. Inévitable sans doute, il faut de l'audimat, il est vrai que cela marche, la plupart obtiennent justice en une seule émission. Mêmes des banquiers craquent tout de suite, la peur de la mauvaise réput, des médias qui la répercutent à l'infini, de perdre peut-être leur fond de commerce. Mais non, décidément, ça ne me tente pas et de toutes manières il faudrait que j'aie en plus des triplés tétraplégiques ou handicapés mentaux, ou les deux, voire un mari qui me cogne, et ça ne le fait pas. Je ne cadre pas et tant mieux.



Et soudain, je me souviens, Anita. On s'est connues enfants. Chez Mademoiselle Siol, au piano où allait Frédérique. Ça se remet en place. Puis au Ranquet.. Ça y est, mais elles sont parties. Je l'ai tellement enviée autrefois, elle était une beauté époustouflante, une toute petite fille brune aux cheveux frisés, aux traits parfaits, souriante et un peu fragile. Elle n'a pas changé.


Vendredi 27 août


DE PETIT GIBUS A POUTINE

Petits ennuis matinaux finalement marrants. Il semblerait que je sois plus importante que je ne crois et copiner avec moi aussi, ainsi qu'un article également, sur un sujet, notons le, qui n'a strictement rien à voir avec la mairie de St-Ambroix et les élus du village qui n'ont pas le pouvoir de faire ou ne pas faire en le cas..   

 


Parler à une auteur serait-il acte grave ? Ça peut se jouer guerre des boutons, je te prêterai pus mes billes, ou liberté d'expression bafouée mode poutinesque, les fouilles-merdes au goulag, au choix.


Ainsi, Djamil, qui, voir l'article de ''La marseillaise'' cité en fin de blog, cherche depuis 10 ans à devenir français [il est ici depuis 40 ans, ses enfants sont français, il a toujours travaillé ainsi que sa femme, accidentée du travail... et son père est un ancien combattant décoré de 40, un de ceux qui ont fait ''El Alamei'']... bref, Djamil, malgré toutes ces références dont peu de français pourraient se targuer se heurte à l'administration ''à front de toro'' qui lui réclame toujours un "papier", serre le tout dans un tiroir... jusqu'à ce qu'il en faille un autre, personnage de l'article, est perdu.

 
Et voilà que ce matin il reçoit comme d'habitude une lettre lui disant que son dossier est à refaire entièrement, sans explication, adressée par la mairie bien qu'elle n'en soit sans doute que le transmetteur. C'est là qu'il se pointe, exaspéré et la suite..
La guerre des boutons en effet. 
L'article, le voici.
Des amis de la France depuis 3 générations:
Zola et Kafka réunis

Djamil est né en 48 en Kabylie de parents "français musulmans" donc en France de parents français... Son père, combattant multi médaillé de 40, car pour aller se faire trouer la peau, la France ne mégote pas, vient en France en 45 et travaille 30 ans au fond de la mine tandis que sa mère reste au pays : Djamil ne le voyait que 15 jours par an. Le jeune homme arrive à son tour en France en 71 à 22 ans, déjà marié. Il travaillera d'abord aux usines Renault puis ici à la SMAC et enfin au nettoyage à Pechiney notre usine à merde bien connue internationalement.

Sa femme le rejoint en 74 et sa mère en 76, peu après le décès de son mari. Ses enfants y naissent : ils feront tous de bonnes études. Vie de séparation, de labeur où l'épouse arrive quand le mari meurt, où le fils suit le chemin du père -mais dans son cas la séparation sera moins longue puisque sa femme le rejoindra 3 ans après-. Une maison, les enfants qui étudient tous -ils auront de bonnes situations- tout baigne : lui à Péchiney, elle, aide-soignante à l'hôpital de St Ambroix.

Et un jour, c'est le drame : voulant rattraper une patiente de 120 kg, elle se claque les cervicales et devient à 50 ans tétraplégique malgré ou à cause de l'opération. Elle vit à présent en fauteuil et ne peut rien faire seule. Il s'occupe d'elle et de tout, toujours jovial cependant et plein d'humour...

Depuis 2001, il veut une carte d'identité française. Et là, après Zola, c'est Kafka. Il a rassemblé "tous les papiers" comme il dit, qu'il garde soigneusement dans une chemise, bien qu'il ne lise pas facilement le français, il a subi enquêtes etc.. et depuis 2001 le récépissé indique dossier complet. Alors ? Alors rien. Tel document est périmé (forcément, à force de traîner dans les tiroirs), ils ont égaré des photos, ou le dossier entier (il l'a refait SEPT OU HUIT FOIS)... le nom de son père ne s'écrit pas avec i, ou l'inverse, l'acte de mariage doit être rédigé à droite, pas à gauche ou l'inverse... En 2009 nouveauté, on veut des photocop de son passeport... et de celui de sa femme, bonne pioche car elle ne peut se déplacer ! Impossible de dissocier les deux affaires lui dit-on.

Ils habitent ici depuis 25 ans, paient des impôts, leur parents ont combattu pour la France mais rien n'y fait, ils sont citoyens de seconde zone. Il a écrit aux présidents un à un, qui chaque fois lui répondent qu'ils adressent la lettre à la sous préf... qui lui demande alors un nouveau "papier" inédit, ils sont créatifs."



Question grave, ne pourrait-on mettre les artefacts entre parenthèse afin d'œuvrer ensemble pour la justice et pour le bien des gens plutôt que de se la jouer petit Gibus poutinesque?






Samedi 28 août
D'AUTRES VOIES
 Robin arrive. Inch'allah. Vu un monsieur, un professionnel de la justice, par hasard, devant la Mairie, il a du mal à me croire, comme toujours, du coup ma facture ne me quitte pas, elle a piètre allure. Organisé en diable, il me dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Un peu obsessionnel, comme souvent ceux qui font profession de droit. Pas inintéressant, il a fondé une assoc avec un percepteur à la retraite (!) exigeant des explications de la part de leur mairie en raison précisément de l'augmentation énorme du prix de l'eau. Eux aussi. Il semblerait que le percepteur ait refusé de payer l'assainissement et l'ait bloqué chez un huissier. Est-ce légal? à voir en tout cas. 

Des gens sympas, qui signent d'eux mêmes, des amis d'une femme que je connais -le monde comme on dit est petit-, une anglaise installée pas loin, une lectrice. Puis est passé en coup de vent le copain qui a eu une idée, ce n'était donc pas bidon revenu de Paris où il a accompagné son amie, rendez-vous demain. Parfois deux personnes valent mieux que vingt autres pour ces coups du moins. Mais j'avais à faire et ça m'a pris du temps.

Petit contre temps en effet, j'avais promis à un copain de mettre à jour son antivirus périmé, croyant à trois minutes de travail. Ce qui n'était pas prévu, c'est qu'il ne l'avait jamais fait ! Une demi heure de "scan" quatre fois de suite... deux virus trouvés -il a de la chance- et j'y suis encore, il va falloir les mettre en quarantaine et jusqu'à présent je n'ai pas réussi. Un gars cool, quoi, un jeune de surcroît qui surfe -assez peu heureusement- depuis six mois sans antivirus.. c'est à dire depuis que sa copine est partie. Je me suis prise au jeu. Encore deux "scans" !! Il est onze heures et Cris m'attend mais il faut finir. Le blog sur le génocide des roms (lien) a atteint en trois jours 336 visites, un record après grève de la faim (lien). Cela permet de cerner les erreurs -pire que des fautes, comme dirait Talleyrand*- de la politique de Sarko. Là, c'en est une à la mesure sur le plan international de ma facture de 4000 E sur le plan local. Le net donne une indication assez fiable.
 *"Une merde dans un bas de soie" avait dit de lui Napoléon, je crois.




Ça signifie que les gens sont choqués indignés par leur expulsion et ça remonte le moral même pour eux j'espère. 

Note après-coup. Ce blog devint un blog star et atteint actuellement 20 000 je crois -à vérifier- et me coûta de fait une recherche assez longue -un mois à peu près 10 heures/jours- qui m'obligea à mettre en veilleuse les autres dont celui-ci. Pas grave et même très bien finalement.

Du coup, j'ai fait une petite recherche sur le sanskrit... la langue des roms encore parlée -de moins en moins-, l'hindi dont il est issu étant la base -la troisième la plus parlée dans le monde associée à l'ourdou- que les érudits avaient il y a des lustres mis en forme pour donner le sanskrit dit "langue parfaite", un cas exceptionnel d'une langue à la fois traditionnelle par sa base et recréée de fait, comme l'hébreu moderne en Israël. 


Imaginons qu'on se retrouve en face de gens qui parleraient encore -en partie- le grec classique ou le latin, de véritables "fossiles" linguistiques vivants, phénomène unique ou quasiment, le sanskrit, même en Inde, n'est plus parlé que par de rares familles brahmanes et cette langue des textes sacrés qu'étudient les paléographes ne l'a jamais vraiment été par le peuple. Une aubaine littéraire pareille, que fait-on avec ceux qui nous l'offrent sur un plateau ? Et bien, on les vire ! Dehors les métèques.

Dimanche 29 août
Relâche ! Ca devient comme un boulot. Je m'arrête le dimanche, d'autant que le village est totalement désert. Un village mort.

Lundi 30 août
Temps plus froid, ouf... Relâche encore mais les tracts sont prêts ainsi que de nouvelles affiches. Demain rendez-vous avec le copain. Robin est arrivé ce soir. Le bonheur, pour l'instant. Mal aux dents, terriblement, il paraît que c'est psycho somatique. Les blogs "montent" en visite : normal en septembre, les vacances sont finies.  Ça monte encore sans arrêt pendant tout l'hiver. 


Mardi 31 Août

Jour de marché. Peu intéressant, comme d'habitude. Mais deux membres dont l'un important de l'ancienne équipe -par qui mon affaire est survenue au départ- s'intéressent à mes déboires et l'un m'a même demandé de singner (je laisse la coquille) la pétition que j'avais oubliée. De plus en plus marrant, si ça continue, c'est le maire qui va la signer lui-même. J'ai retrouvé mon affiche volée... saccagée à coup de couteau. Rattrapable, ça fait même genre.

Mercredi 1 septembre
JOJO

Un message élogieux au sujet du blog sur les roms disant que "je suis belle mais un peu "estabosida"... je ne sais pas ce que ça veut dire mais bon... Demain, c'est l'audience de Jojo, notre Gibie aux prises à des shadoks et des hénormes, la société française d'asphalte, qui à lui aussi a démoli un mur qu'on lui impose à lui de reconstruire. Il faut y être impérativement. Il déprime un peu, juste devant la ligne d'arrivée. Le syndrome de la solitude du coureur de fond, toujours. Sa maladresse est totale : il n'a, m'a-il dit, pas "tout" listé à la juge de ce qu'il subit et a subi de la part de la SFA "pour ne pas avoir l'air du gars qui jérémiade de trop"...  il se réserve de le dire "si besoin est, mais plus tard" ! Il n'a pas compris qu'il n'a pas un autre coup dans le chargeur, que la juge n'est pas une copine qu'il va revoir et qu'il ne faut surtout pas cacher ce qui peut apporter de l'eau à son moulin. LES PAUVRES ONT PEUR DES RICHES ET LES VICTIMES DE LEURS BOURREAUX. On en revient toujours là, ELLES SE TAISENT PAR HONTE DE CE QU'ELLES ONT SUBI. Et plus c'est énorme, plus elles font silence car elles redoutent qu'on ne les croie pas. Qu'il s'agisse d'un terrain saccagé, d'une maison effondrée ou d'une agression, y compris sexuelle, c'est le même problème simplement avec des degrés différents. Je râle: comment a-t-il ainsi pu cacher ses dols ? il n'est peut-être pas trop tard, il faudrait l'écrire et l'apporter tout à l'heure au tribunal. Mais c'est pour demain et il n'aura pas le temps de transmettre à sa partie adverse qui risque de demander le renvoi. Aider ceux qui s'aident si peu, mission difficile.
Jeudi 2 septembre

Audience au tribunal pour Jo. Arrivée à 8 heures 40, en avance pour une fois. Personne, puis les gens arrivent en masse, le brouhaha, les avocats en toge, des quidams inquiets, côté avocats, ça bavarde, rigole, une dame en vêtement noir, pas tout à fait une toge, elle n'a pas d'hermine au bout de l'écharpe, gentille,  passe,  cherche quelque chose, on la salue partout dans la salle... enfin, une toute jeune ouvre la porte comme au théâtre, je la distingue mal, tous se lèvent mais non, elle fait asseoir, elle aussi cherche quelque chose... puis ça y est, un gros dossier est posé,  à nouveau un "debout-assis" et elle ouvre la pile, appelle. Des avocats arrivent, chuchotent, on n'entend rien, bla bla bla... ils s'en retournent, parfois disent deux mots à quelqu'un dans la salle et sortent ou se réinstallent pendant que la présidente appelle encore... si bien qu'au bout d'un moment de ce ballet mal chorégraphié, il est très difficile d'entendre et même de voir quoique ce soit si on n'est pas aux deux premiers rangs et encore... Et le fait est que son avocate n'a pas entendu le nom de Jojo... mais les deux autres avocats de la partie adverse, si, et les voilà qui discutent sur l'estrade avec la présidente, puis elle survient, trois mots et go, fini, expertise assez rapide, il s'en est bien tiré quoique... La SFA qui lui a saccagé son terrain et son mur, à présent, se retourne contre la société sous traitante qui a benné ses déchets -quoi?- dans le puits... tels "deux mis en cause" qui chacun rejettent la faute sur l'autre... C'est plutôt marrant au fond. 
 
Je demande en sortant les consultations juridiques on me dit que ça sera ce lundi -une fois ou deux par mois- mais qu'il faut arriver vers 7 heures voire avant et attendre dehors en file parce qu'il y aura surement un monde fou -c'est la rentrée- et qu'ils ne peuvent prendre que 18 personnes. Au delà, on s'en retourne même si on a fait des kilomètres à l'aube dans  le meilleur des cas, en voiture, et dans le pire, en mob, train-bus ou auto-stop et si on a attendu debout dans le froid deux heures devant le tribunal, rendez-vous dans 15 jours.  


Une image de la société assez éprouvante que reflètent ces procès où parfois s'étalent la misère à la fois matérielle et intellectuelle et morale -la méchanceté; et l'âpreté au profit si minime soit-il-. On voit de braves gens pas très au point comme Jojo -ou moi dans une certaine mesure-... harassés, des retors... et d'autres qui se battent pour un vélo... Et entre tous, on ne sait parfois pour qui voter.
 

UN SALAUD ORDINAIRE, NUL 
N'EST MÉCHANT VOLONTAIREMENT


Il arrive même qu'on ait une envie de rire irrépressible, telle la fois où un type était très attendu "non paiement de pension alimentaire pour ses enfants", le sale gus, un flag qui allait, comme la présidente avait prévenu, retarder toutes les autres affaires prévues, la tuile, quoi.. Et on vit arriver un pauvre type frêle l'air d'un ado, menotté, rasant les murs s'il l'avait pu... A la barre, d'une voix à peine audible, il avait reconnu les faits et s'en était excusé, il était au chômage et venait d'être expulsé de son appart etc... Et c'est là que son avocat avait plaidé "mon client est très pudique, il ne vous dit pas tout... il s'est mis en ménage avec une femme qui a déjà trois enfants dont il s'occupe parfaitement... et depuis leur expulsion, ils vivent en mobil home à six car ils en ont eu un ensemble... et euh... ils vont en avoir un autre dans quelques mois..." C'est là que la toute jeune présidente, les yeux écarquillés, l'avait coupé en lançant au gars accablé: ô, Monsieur !!! Vous n'êtes pas raisonnable !" et que j'avais dû sortir pour ne pas éclater de rire en public. J'ai encore entendu l'avocat dire "si vous le mettez en détention, ce sont quatre enfants qui vont se retrouver à la DDASS et bientôt un cinquième!" Un fou rire malvenu certes, comme jamais, la juge nous avait dit, "ça peut être rapide ou durer une heure et en ce cas les autres affaires seront reportées, désolée"... Là, elle avait eu un geste fataliste vers nous genre "allez-y, vous voyez bien que ça se complique"... Certes, à côté de ce drame injugeable, qu'étaient de petites histoires un peu ridicules?



Le pauvre "flag" était un bon père si l'on veut.. dépassé par les événements (!) au chômage mais avec cinq petits, et dans une caravane... ne pouvant évidemment plus faire face à ses propres -premiers- enfants et le "salaud" attendu se révélait être une victime pitoyable. Son ex femme, bien-mise, aimable, employée à la sécu, semblait finalement aussi navrée que lui. Obligée soulignait-elle de porter plainte par les services sociaux qui lui avaient accordé une pension d'urgence, elle n'était pas là de gaité de cœur elle aussi.

  Il y a des aficionados qui ne décollent pas. Un spectacle gratuit. Voyeurisme ? Pas forcément.

 Vendredi 3
EN VRAC

Une amie passe, triste. 4000 euros valent-ils de perdre une amitié ? non. Mais l'honneur, si.
Samedi 4 septembre
Réveil matinal par Djamil... qui veut savoir l'adresse de Sarko  pour envoyer la lettre que je lui ai faite avant hier ! Ensommeillée, je lui dis "Palais de l'Elysée" mais il veut savoir s'il n'y a pas un nom de rue, on ne sait jamais, ça peut se perdre...
 

Juste après, clash -sans intérêt- avec le maçon. Il a néanmoins réparé ce qui avait été abîmé soit par les travaux, soit par l'effondrement de la maison. Sans enthousiasme, c'est le moins que l'on puisse dire. Passé la journée à "mouiller" les escaliers dont les bords cassés venaient d'être réparés, ils avaient été fracassés par des pierres tombant depuis le dernier étage pendant qu'ils travaillaient sur la toiture car ils n'avaient pas mis de protection. Du coup, je n'ai pas pu aller à la manif, je râle... La porte est enfin mise, et les soudures qui TOUTES ont lâchées ont été refaites. Ainsi que les écoulements dont plusieurs avait été ratés -tout est inondé au rez de chaussée-. Le chauffe eau-marche, un petit miracle, pendant les travaux sur la toiture, les apprentis projetaient des tuiles... parfois dessus lorsqu'ils rataient leur jet et j'avais in extremis mis une protection et protesté... "Mais il est foutu, ce truc" avait rétorqué en ricanant un tout jeune stagiaire qui ne fumait pas que des marlboros ... le même avait cassé ce que je supposais être de l'amiante -c'est plus facile pour le mettre dans le sac à gravats- et lorsque je l'avais engueulé, m'avait assuré que ce n'était absolument pas dangereux, de fausses idées qu'on nous met en tête à cause de la télé etc... Sans commentaires. Félix certes est excellent, d'autres aussi, mais certains ouvriers, les très jeunes souvent font un peu n'importe quoi et je suis sympa. La maison prend tournure enfin. J'ai lâché la mairie mais demain il faut que j'y retourne. Bizarrement, tout va bien. Est-ce de voir ces travaux enfin se terminer?  



Dimanche 5 septembre 

Minuit, chez Manu. Crevée par les travaux et pourtant je n'ai pas fait grand chose, c'est Cris et Robin qui se sont cognés tout. Les évacuations ont été laissées telles que par nos joyeux lurons de maçons c'est à dire bouchées-irrattrapables... et c'est nous qui avons dû les refaire -repercer-. On en a raté encore une, tout a été à nouveau inondé dans la galerie, plus que jamais ce coup-ci car on avait vidé des seaux et des seaux dans l'évier du troisième étage. Je n'ai fait que nettoyer, grosse tâche tout de même. La peinture -refaite! - a cloqué, il va falloir tout reprendre au plafond. 
DES GENS MESURES ET SANS ARRIÈRE PENSÉE
Des jeunes, des footballeurs, légèrement éméchés, sympas, me parlent du chemin et de ma facture d'eau. L'un d'entre eux est spécialisé en espace verts, sympa... En gros, ils sont tous d'accord mais un peu désabusés. Ils déplorent la passivité des "gens" -encore les "gens"!- et pensent -à tort- que c'est seulement parce que je suis auteur que ça va s'arranger. L'un d'eux connait bien le maire et pense qu'il est écolo passionné du pays... et au fond d'accord avec nous au sujet du chemin entre autre. Soit. Mais les actes ne suivent pas voire suivent a contrario. "Je dis-je dis-et je fais pas".
 
Il faut leur montrer que ce n'est pas "moi" qui aie agi seule... ou que même si au départ, ça s'est un peu passé comme ça, cela me dépasse et les concerne eux finalement bien plus que moi. J'ai l'impression d'être une gamine utopiste et qu'ils sont eux des adultes désabusés, inversion assez régulière des didascalies. 

Le scoop, l'un d'entre eux est gitan et, enfin, j'ai trouvé, parle sinti. Génial. La maison est presque réparée.  

Ils sont de plus en plus éméchés, je rentre, Bertrand et Katy viennent demain et il faut encore nettoyer et s'occuper des chiens. 




Lundi  6 septembre

Un peu de spleen. Robin part tout à l'heure. Il est bien peu resté cette fois. Expos, Paris, Deauville, sa vie est à présent bien tracée comme la mienne ici et je n'y ai pas plus place que lui à St Ambroix. Un peu plus tout de même car ici ce n'est vraiment pas marrant. Mais ça me laissera les mains plus libres. Dommage, tout allait si bien. Le temps perdu ne se rattrape jamais, contrairement au cliché.
 
Impossible de joindre l'expert, décidément, sa messagerie est saturée, ses mails ne disent rien etc... Serait-il en dépression ? En faillite ? Il est sympa d'habitude, il doit y avoir quelque raison grave. Je ne suis peut-être pas la seule à avoir des hauts et des bas et être ingénieur des mines ne protège pas de ces aléas. Je vais re essayer. Presque pas dormi. Pas fatiguée pourtant.
VITESSE LIMITEE.. A 30 KM/H 
Contretemps, Bertrand et Katy sont passés mais ils ne comptaient pas rester, contrairement à ce que je pensais, et Robin et moi avons dû filer à Alès pour le train. Malgré les grèves, il y aura demain le TGV prévu donc inutile pour lui de sauter dans celui-là si bien qu'on est retournés ensemble et lorsqu'on est arrivés, ils étaient quasiment prêts à partir, juste ennuyés de ne savoir où poser les clefs. On les a vus à peine vus 5 minutes. Un détail, si la SNCF comme autrefois répondait au téléphone, on aurait économisé 40 kilomètres dont trois de bouchons à l'entrée d'Alès où la limitation, à laquelle je me tiens par principe, est à 30 km/h, moins que la vitesse de course normale de Vôtan en demi élan. Bof, si ça sauve des vies et c'est trop marrant de voir les gus furax, coït interrompu en BM rutilante 16 chevaux sous la pédale queue à queue quasiment au pas sur 3 kilomètres, parfois doublés par des joggers hilares.

 
On va voir si le système de récup d'eau fonctionne, de la pluie est annoncée, quasiment un déluge. Et en ce moment, il pleut en effet, juste un peu... ET LA CUVE EST DÉJÀ REMPLIE !! Le maçon jurant ses grand dieux et diables que ça ne pourrait pas marcher [forcément, ce n'est pas lui qui l'avait réalisée!] avait fini par me faire douter. Le bricolage astucieux de Cris a parfaitement réparé la boulette. Moralité, souvent, King varie -ou se trompe- et bien fol est qui s'y fie... Reste que je l'ai conçue ridiculement faible, 300 litres, il en faudrait une autre au moins. 600 litres, combien de temps tient-on avec, douche, lavage, et cuisine -avec un filtre évidemment-? Pas longtemps d'après Mr Bnj mais ils ont cinq enfants. Il faut économiser. Douche après savonnage, lavage rapide du linge, vaisselle sommaire, le soleil désinfecte et supplée aux lessives etc... N'empêche, qu'on se le dise, ça marche à condition de prévoir une gouttière assez profonde et de l'installer juste où il faut, tout un art qui tient compte de la pente de la toiture et de son exposition, du vent et de la force variable de la pluie... Là, ça colle, pas une goutte de perdue, sauf en bout et c'est volontaire -car on va mettre une autre cuve de ce côté-là-. 

Une heure du mat, le Ranquet, crevée à présent, mais... Robin me parle d'un article de Midi-Libre, une interview de la fille vietnamienne de Chirac sur les roms, des propos particulièrement odieux,  il faut voir ça. 

Je l'ai rajouté sur le blog "http://tziganes2.blogspot.com" avec un droit de réponse, je dirais plutôt un "devoir" de réponse assez virulent. J'espère qu'ils le feront passer. Ça m'a pris une heure. J'ai si sommeil que je crains de m'endormir en voiture en retournant à St-Ambroix. Demain, lever matinal, TGV et grèves obligent. Trop fatiguée pour même être triste. Un avantage.


Mardi 7 septembre

J'ai repris les déclarations de la fille de Chirac contre les roms en les modifiant un peu. Repos aujourd'hui, à part trois nouveaux blogs juste ulpoadés.

http://zonetemporale.blogspot.com
http://lesexedecassandre.blogspot.com

Voici l'article [mes modifications mineures sont en italique]  
 "Les roms vietnamiens n'ont pas leur place dans l'avenir de la France, ils ne sont pas intégrables. Dans le 91... je vois ce qui se passe... tous les matins, dans leurs gourbis, les hommes obligent leurs femmes, leurs enfants et leurs petit-enfants à faire la cuisine pour des bouis bouis infects et attendent qu'ils rentrent le soir. Est-ce que c'est la France, ça ? La dignité ? Est-ce qu'on doit fermer les yeux ? Ils vivent comme des rats.. Moi je soutiens fermement Sarkozy sur cette question.... Et aussi sur la déchéance de la nationalité... Une personne d'origine étrangère qui tire sur un policier doit perdre sa nationalité immédiatement, c'est pareil pour la polygamie, en République, ça n'existe pas. Je ne veux pas qu'on mette les enfants au premier plan... en Italie on brûle leurs maisons et personne ne dit rien. Arrêtons de salir notre pays. Moi, mes icônes, ce sont sœur Emmanuelle, mère Thérésa et l'abbé Pierre et je dis aux catholiques touchés par les roms vietnamiens ''allez sur le terrain et faites la charité''.

Notez que ces propos ont autrefois réellement été tenus au sujet des asiatiques du 13 ème. 




EN ATTENDANT LE DÉLUGE
Prévision d'un nouveau déluge. La manif a fini au troquet sous la terrasse de la Rotonde, retour d'Alès périlleux, des flaques énormes ... et une andouille de parisienne qui me précédait de s'arrêter au milieu, vers les Rosiers -note, là où la flaque est la plus profonde-! que faire, avancer ou non ? C'est ainsi qu'on noie le moteur. J'ai pu passer -la voiture est haute- mais pas celui qui me suivait. Ici, ça s'était calmé. Le soir, ça a repris. A présent, plus grand chose sauf des éclairs de ça de là. J'observe que le Ranquet bénéficie d'une sorte de micro climat, à force de faire des allers-retours, c'est incontestable, la pluie y est moins drue et il fait plus chaud -mais ça je le savais depuis toujours-. Les montagnes ? Le flan abrité ? Dormi comme une souche à 5 heures après les blogs, pendant une heure, exceptionnel, la réaction au stress sans doute. C'est Fred depuis Paris qui m'a réveillée, inquiet. Les chiens, ou plus exactement Tess, ont eu un peu peur. Les chats ne bougent pas du canapé. 

Il paraît que c'est pour cette nuit, je doute, mais il est vrai que ça arrive brutalement, il n'y a pas deux inondations identiques, j'en ai déjà connues deux. En 58, il ne pleuvait même pas lorsqu'on est sortis de la maison de fonction dans l'école à Camont et j'avais de l'eau jusqu'à la taille, mais j'avais dix ans seulement, de l'eau marron clair et, stupeur, chaude ! A Anduze par contre, en 2002, il délugeait littéralement. On verra. On ne peut rien faire de toutes manières. Je vais débrancher les téléphones et dormir, dormir, dormir enfin... Ça va mieux. Demain, ça reprend, après ces curieuses "vacances" sportives. Les canalisations sont réparées. Il reste les peintures à refaire.





Mercredi 8 septembre
SAKINEH
On a échappé au déluge. Rien fait, repos. Sauf un blog, une urgence, en somme, pour Sakineh, l'iranienne accusée d'"adultère": le ramadan finit vendredi et c'est après le jeûne que les exécutions commencent. Compte à rebours... Réexamen de son "cas", oui c'est une  avancée mais ça ne signifie pas qu'elle soit sauvée et ça  peut aller très vite... http://sakineh2.blogspot.com 

Un blog strictement utilitaire, a minima, assez pénible à faire parce qu'il faut perser, je laisse la coquille, c'est "peser" en fait, peser donc ses mots relativement pour ne pas l'enfoncer encore plus dans le gouffre où elle se débat comme vingt autres personnes en attente d'exécution. Flatter aussi celui qui détient sa vie entre ses mains, éviter de le braquer. [Exemple, la journaliste qui a fait passer une photo que l'on pourrait croire d'elle, sans voile -ce n'est pas le cas- risque de lui coûter encore 100 coups de fouet pour "indécence".] 

Notamment je ne peux raconter l'histoire telle qu'elle s'est réellement passée, encore plus effroyable et burlesque que ce que l'on devine entre les lignes, personne ne le peut. Elle est in extenso sur mon livre "Femmes d'Iran" sans le nom et c'est intentionnellement que je n'en fais pas mention sur le blog, ça ne l'aiderait pas, je le crains, en ce moment du moins.

Jeudi 9 septembre

11 heures. 11 visites seulement sur le blog de Sakineh, un peu déçue... quoiqu'il n'a finalement que 5 heures d'existence, ça peut flamber dans la journée. Il faut seulement craindre que les gens, lassés, ne croient comme Gérald que c'est gagné et ne décrochent, il y a tant à faire... Et c'est là qu'elle risque d'être exécutée, certes pas lapidée -après avoir promis devant tous les médias que ça ne se pratiquait plus et ne se pratiquerait plus jamais, il leur sera difficile de retourner en arrière- mais pendue... [en principe à une grue]... ce qui, même moins spectaculaire, n'est pas forcément mieux. Le levage à l'iranienne génère une mort lente, contrairement à la  projection à l'anglaise par une trappe qui s'ouvre, brisant net les cervicales du condamné.





Ce que l'on "voit", même horrible, est parfois moindre que ce que l'on ne voit pas.
Le sang gicle, la scène où tous, hystériques, participent, est d'une horreur insoutenable [ça évoque vaguement les corridas], le/a lapidé/e hurle... tandis qu'un pendu, devant une foule tétanisée, hissé à 20 mètres, ne le peut pas. Et peut-être souffre tout autant.

Je retourne rue Désiré et à la mairie. Les "vacances" sont finies. C'est presque une détente à côté.

VICTIMES NON SOLIDAIRES, ON N'EST PAS 
DES FIGUES DU MÊME PANIER
Un "détail" rigolo... enfin si l'on veut: Albert, de l'AVI, association d'aide aux victimes familiales, un jeune homme courageux qui, après avoir été violé dans son enfance, abîmé dans tout son être, tente d'aider ceux qui sont dans des cas analogues m'envoie un mail assez sec -le cas de Sakineh ne l'intéresse pas-. Mal ciblé donc. C'est le premier que je lui fais cependant quand lui m'en inondait autrefois -de forts intéressants du reste-. Les victimes sont parfois assez peu solidaires c'est le moins que l'on puisse dire, comme la vietnamienne taclant les roms qui "n'ont pas leur place en France". Elle, si, bien sûr. 


De même Albert, violé, que personne n'a aidé autrefois, deux ou trois tentatives de suicide par la suite, s'enferme, non pas dans "son" cas car il l'a tout de même étendu aux autres, mais uniquement aux autres semblables et si possible des mecs [ça je l'avais déjà remarqué sur son site et avec ses mails]... et il ne fait pas le lien entre ses bourreaux et ceux de Sakineh.

Je serais curieuse de connaître ses motivations. "L'Iran, c'est loin?" Non, je ne crois pas, même très peu instruit -comme le montrent ses messages- il est loin d'être idiot. Alors ? "Moi seul ai le droit d'aider les autres et à bas la concurrence déloyale?" [J'écris facilement et cela peut susciter des rancunes, à l'exemple de ce vieil instit fana de son blog, branché hélas surtout copains, famille, village qui se délecte à chercher mes fautes... et a jubilé jusqu'à l'extase lorsqu'il a déniché "gourd" à la place de "gourg", me traitant aussitôt avec une joie non dissimulée de "gourde", OK. Il voulait m'a-t-il dit ensuite, car je ne me suis nullement fâchée -c'est un vieux monsieur- devenir écrivain mais les circonstances etc...] 

Non, je ne crois pas, Albert n'est ni envieux ni mesquin. Mais peu sûr de lui, peut-être, hyper susceptible; a-t-il été blessé d'être inclus dans une "liste" alors que lui me faisait en principe des courriels perso? Un peu gamin, il m'avait -pour une fois en mail groupé- envoyé la vidéo d'une prestation télévisée assez maigre -puisqu'il ne prononçait pas deux phrases à la suite- visiblement mal à l'aise devant un interlocuteur bien mieux armé que lui, me demandant ce que j'en pensais, j'avais applaudi comme il convenait en lui recommandant seulement d'éviter de se laisser interrompre quitte à hausser la voix et en ce cas, ne jamais regarder son  "interrupteur" ... -pour éviter le phénomène bien connu d'hypnose- mais la caméra ou le public, ignorant le trublion qui s'agitait juste en face de lui pour le déstabiliser. Il m'avait à l'époque remerciée de mes conseils. Oui, que les victimes sont peu solidaires entre elles parfois. Mais c'est la quadrature du cercle car si elles l'étaient, elles ne seraient sans doute plus victimes ou pas aussi longtemps. 




LES MALENTENDUS DU NET
Le net est parfois source d'histoires bouffonnes, si j'avais "rencontré" virtuellement le vieil instit -rencontre improbable car je ne suis pas de son bled et les randonnées troisième âge avec pique nique-sauciflard, bon..- c'est en raison d'une erreur de nom. J'avais été invitée à Decazeville pour "Femmes d'Iran" par un homonyme, son nom est très banal et son prénom aussi, mettons Jean Dupont, et j'y avais été reçue avec tapis rouge, conférence, succès, la "Dépêche du midi" etc... En plus, payée... et, au meilleur hôtel, malgré mon chien -c'était à prendre ou à laisser-, il m'avait réservé une chambre avec wifi et une petite cour-jardin privative, gentille attention. Un excellent souvenir, il m'avait lue, comprise, questionnée intelligemment pendant la conférence etc... 

Bref, j'avais donc envoyé peu après un message à celui que je croyais être Jean Dupont, qui m'avait aussitôt répondu sur un ton curieux -condescendant- ne collant pas, pas du tout au personnage. Leur adresse net est quasi identique à un tiret près.
 

Méfiance donc lorsqu'on s'appelle Jean Dupont... et paradoxalement évitez de faire dans l'originalité par exemple de mettre un undercore, un tiret ou un point entre vos noms.. Ici, si mon ami n'avait pas mis un tiret entre J et D, je n'aurais pas atterri sur l'autre... Ensuite, quand j'ai compris, pour le retrouver, j'ai dû carrément aller sur le site de la mairie de Decazeville où il est adjoint à la culture. Ne faites pas non plus dans le "code", genre le nom de... votre moto, comme Jojo !! les "listes" les ignoreront automatiquement et vous exigerez un pénible effort de mémoire à vos correspondants pour vous retrouver, surtout lorsqu'ils ont 300 contacts voire 3000 ou bien vous les obligerez à tâtonner comme je l'ai fait hier pour Sakineh [étant donné l'urgence, il fallait ratisser le plus large possible] : deux heures de boulot, pas marrant. 

Bon, mais finalement ça s'était arrangé avec l'autre [bien qu'il m'ait traitée de gourde]. Erangement, je ne puis même écrire son nom, pas par discrétion... mais parce que c'est aussi celui d'un adjoint de l'ex mairie de St Ambroix ! -par chance celui-là n'est pas branché net... - un nom décidément très porté: un, très sympa -presqu'un aficionado-; un, moyen, instit à la retraite susceptible; et un autre, passons. Attention à ne pas envoyer des courriels à qui on ne veut pas, dans certains cas, ça peut être gênant et vérifiez bien tous vos "Jacques Dupond" ou "Pierre Dupuis" avant de cliquer. 



Un scénario de film : imaginons que j'aie envoyé mes mails au "JD" de St Ambroix -s'il était connecté et, étant donné l'homonymie, ce qui est très probable, avec une adresse à peu près semblable à celle de mon ami- et que celui-ci ait laissé s'établir la confusion... bref, ça pourrait être un scénar marrant... un peu ennuyeux -pour moi-. 


Le chemin de St Victor, avant qu'il ne s'effondre "tout seul" (!)

GARY, CÉVENOL AVANT TOUT
Ça m'était arrivé une autre fois mais par ma faute ce coup-ci : j'avais inversé deux adresses qui m'avaient été données par deux "Jean" au cours d'une signature (!), le premier, un beau mec qui me draguait un peu, et le second, passons... très différent. Je/nous n'avions détecté la méprise qu'au bout de six (!) courriels -il s'agit d'un écrivain de talent mais avec un caractère épouvantable-. Quelque chose ne "collait" pas avec le "Jean" à qui je croyais "parler", le ton, la manière d'être un peu brute, presque déplaisante, le sentimentalisme nationaliste sirupeux ["vive les Cévennes et à bas les métèques"] l'engagement idéologique fana... Bizarre, combien pouvait-il être différent à l'écrit! Ce n'était pas possible à ce point, j'ai finalement surfé sur son site et découvert... un petit gus au visage chafouin dont je ne me souvenais même plus... Ce n'était pas lui ! Il avait dû être aussi gêné de mon ton que moi du sien. C'était Cyrano de Bergerac à l'envers, j'en ai fait une nouvelle que l'on peut lire dans shwoong, en imaginant une suite. 



Épilogue cocasse : lorsque j'ai voulu naïvement le prier de m'excuser, lui indiquant que je croyais parler à l'autre, il s'est carrément fâché, comment, n'était-il pas digne que je lui adressasse des messages, ne le valait-il pas largement comme auteur ? En ce cas, il me priait de ne plus avoir contact avec lui, jamais, d'ailleurs je n'étais même pas vraiment "cévenole" -une métèque- et c'était par pure courtoisie qu'il avait daigné me répondre, lui, qui, depuis "dix générations" etc... Il me l'avait joué amant jaloux, en somme... "Métèque" ! Je lui avais répondu -ce fut mon dernier courriel- que la consanguinité ne donnait pas de fameux résultats au bout de dix générations, justement. Un écrivain peu connu mais remarquable... sauf qu'il dit toujours -un peu- la même chose, la beauté de la nature le matin, à l'aube, le soleil qui se lève sur les montagnes bleues, les animaux qui bruissent, le genre de littérature qu'on aime bien en exil et qui vous fait pleurer. Comme il n'a pas un bon diffuseur et qu'il a mal ciblé son public, lui qui pourrait faire un tabac à Paris plafonne à cent lecteurs et encore.


Car ici, il suffit d'ouvrir la porte. 



Vendredi 10 septembre

Cris a trouvé un système pour amener rue Désiré l'eau de la réserve jusqu'en bas, toujours futé. Un simple siphon, et une pince pour clamper le robinet. Je vais aller l'installer -un jeu d'enfant- et nettoyer la galerie avec de l'eau de pluie, gratuite, si ça fonctionne. Ce que je veux faire depuis un an, enfin...

Fin du ramadan, je préfère ne pas y penser trop. Les exécutions reprennent en Iran. J'ai envoyé un message sur le site de Sakineh (voir à "la règle du jeu") La fatigue est terminée. Je ne sais même pas à quoi elle était due. Le chagrin ? Les rhumatismes ? L'absence de sommeil ? Le stress de ces injustices subies ? D'avoir parlé à tant de gens ? Sans doute tout cela. Et ce n'est pas fini ! 
PRÉPARATION DU PROCÈS
Deux "corvées" : il va falloir peindre la fresque.. et envoyer les papiers au greffe, j'y répugne malgré moi : comme à l'école, je n'aime pas "cafter" et c'est bien l'impression que j'ai, même si je la sais fautive! J'ai un peu peur depuis la sciatique : ma jambe gauche a morflé et lâche parfois, tiendra-t-elle sur l'échafaudage ? 5 mètres tout de même au dessus du sol, et dans un escalier !  

Lundi 20 septembre 

Onze jours de "repos"... avec ce résultat -entre autre-. Il faut bien sortir un peu et ces histoires glauques requièrent de temps en temps d'en sortir, le blog sur les rroms flambe. Ce blog-star qui a pris 700 visiteurs en 7 jours m'a contrainte de travailler l'histoire des roms, fort intéressant voire passionnant. Donc un boulot imprévu, bénéfique, en tout cas pour moi et j'espère pour eux. O la boulette de Sarko, cette affluence, c'est un signe. En voici un autre associé sur les dalits, des aborigènes dont les Adivasis, peut-être les ancêtres des romsles menacés de génocide par la déforestation de leur forêt. http://desespoir3.blogspot.com
Un peu bâclé par rapport à l'autre, deux heures évidemment...-
Je reprends le collier ce soir avec le livre-blog -toiletté- à mettre en page. Raz le bol de cette affaire mais il faut en finir.  

24 septembre 

Le blog sur les roms (lien) a pris 800 visites en 10 jours. Jamais vu. Un excellent signe, pour eux. Et il ne cesse de grimper. Folle de joie. Fin de cette série d'article. Suite de l'affaire sur un autre blog spécifique sur la justice cette fois (lien)


Suite dans les blogs d'origine 
http://aujourlejour6.blogspot.com  
[c'est seulement un blog-images d'art de secours que je n'ai pas intégré au blog principal] 






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