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samedi 13 mars 2010

Extraits. Morosité. Des femmes battues, humiliées qui retournent une fois pansées chez le cogneur

Pas facile aujourd'hui. Dany, la copine de Monique, enceinte jusqu'aux yeux, toujours triste, résignée, celle qui a réussi à virer son mari, qui ne cesse de lui tourner autour, un tout jeune type qui a l'air gentil pourtant [sauf lorsqu'il me regarde en ce moment.] Non il ne la cogne pas précise-t-elle comme s'il s'agissait d'une rareté mais il l'exploite et ne fait que boire et jouer. Elle est épuisée, c'est son quatrième, elle a l'air plus âgée que lui mais ce n'est pas le cas. Elle a peur pour ses enfants, quand il est ivre et de surcroît en colère contre elle, on ne sait jamais, il l'a déjà menacée de s'en prendre à eux. Porter plainte, prendre un avocat, demander des témoignages, au moins celui de Monique, son quartier c'est Naples? Elle ne le fera pas c'est probable. Le gars est passé en voiture sur les chapeaux de roues et me fixe de loin avec une haine prégnante. Fatiguée moi aussi. Heureusement, elle part, elle doit préparer le repas... espérons que ce n'est pas pour lui.

Cette soumission transformant les victimes en complices de leurs agresseurs est le plus haïssable de ce qu'elles subissent; difficile de les défendre car c'est les exploiteurs que l'on défend avec, on ne sait plus où on en est

Cela s'ajoute à l'affaire Nina. Elle qui "tenait" le bon bout, attestations etc.. au dernier moment, n'a pas osé aller au tribunal, "elle ne pouvait pas, elle n'avait pas peur, pas du tout" (!) mais tout de même c'est son mari... elle n'arriverait pas à parler, on allait se moquer d'elle, elle ne fait pas le poids etc.. "les juges sont toujours du côté des riches." De quoi devenir fou, comment pourraient-ils la défendre si elle ne se présente pas? "Il est trop fort, il va se venger." Elle a fait de cet insignifiant une sorte de Prince Noir, mieux vaut être humiliée par un grand, ça atténue. Cela revient de manière récurrente, loufoque. "Il a le bras long si tu savais etc.." Et pourtant ses rodomontades, il est facile de les démonter sur le net; rien à faire, elle n'y croit pas ou un instant seulement et peu après dénie, résultat de 15 ans de bourrage de crâne intensif qui s'est exercé aussi sur son entourage qui ne la soutient pas vraiment. Idiote? Non, même sa sœur instit tempère et ne "me" concède qu'un peu d'exagération, pour elle aussi, il vaut mieux que son cogneur de beauf soit prestigieux. Une secte. Une toile d'araignée qui la détruit, les détruit. Avec leur consentement. 

Comme Dany, elle semble conditionnée à une sorte de paranoïa fataliste : la vie est dure, tout le monde est cruel envers eux, ils seront toujours en bas et les autres, en haut. Une part est juste mais ils en rajoutent des tonnes et s'enterrent vivants, inversant les cibles, vitupérant contre les "fonctionnaires", les juges "toujours en grève et du côté des puissants", les profs qui ne foutent rien, ils plient devant des bourreaux survalorisés. Peut-être pour Nina se cache-t-il là des questions financières (Dany elle n'a rien à attendre) ? Ce serait au moins un point si elle songeait à négocier sa discrétion contre une indemnité. Pas sûr. Et elle va se plaindre mais cette fois à sa voisine qui opine dans les lamentos, des heures, sans aucune idée concrète pour l'aider. On dirait qu'elles se se font une parure de leurs misères. Masochistes? Les hommes aussi. Pire peut-être car ils masquent leur détresse par des fanfaronnades, ce que les femmes ne font pas.

Luis me dit que je prends des risques. "Tu te fais trop voir c'est pas bon". Il ne faut donc pas "se faire voir", ça dérange, on doit être invisible. Le fait est: c'est toujours moi en effet qui suis en évidence et au dernier moment, certaines victimes qui lâchent.. ou pire, se retournent pour un crouton. Signe d'un système totalitaire que ces gens qui par peur n'imaginent d'autre révolte que des jérémiades à vide, qui n'ont pas même l'idée que la justice, les autres, subissant aussi ou non, peuvent les défendre.. et même se trahissent. Nina était exaspérée et moi aussi, un travail -pas énorme- mais pour rien. NON JE NE LE FERAI PAS a-t-elle martelé ajoutant cependant "du moins pas pour l'instant". Question d'habitude, se libérer est angoissant comme tout ce qui change. Tout compte fait, il faut parfois se battre pour des gens et contre eux, et en même temps (et contre eux, la lutte est bien plus épuisante) et éviter de devenir comme ceux qui disent "laisse tomber, en fait elles/ils sont très bien comme ça" y compris devant des cas extrêmes.. parce qu'ils n'ont pas envie de mouiller leur chemise. Indiscutablement c'est vers cette posture que je glisse. Déception. Peut-être suis-je inadaptable ici voire ailleurs, sauf dans un endroit où quoiqu'on fasse on passe inaperçu (comme dirait Luis, "ne pas se faire voir"). Trente ans d'absence pèsent.. et puis je n'ai jamais été ici qu'en transition, en vacances, sauf maintenant et ça ne me réussit pas vraiment; avant 3 ans on a peu de souvenirs.

 Cela aussi il faut l'accepter ou partir. Comme les immigrés, entre deux cultures, ici je regrette Paris et à Paris, les Cévennes. Des regrets limite de mauvaise foi, au bout de quelques jours, j'oublie ce qui est nible dans l'une ou l'autre région et ça oscille. Je ne suis finalement bien que sur l'autoroute. Mon cordon ombilical. Mais où est la lumière? Elle aussi varie. Cette grève m'aura appris, beaucoup. J'ai l'impression d'avoir perdu ma virginité. Non, il faut le voir à rebours: j'ai plutôt eu la chance de ne jamais avoir baigné là dedans. Quand on vient en vacances, tout est beau, on ne se rend pas compte.

jeudi 11 mars 2010

Une Marilyn de village. Un cas (unique) de harcèlement sexuel (et non seulement de "genre")

Cette fois ça fait presque rire. C'est le top: une jeune femme et ses deux copines, agitées. Très belle genre grand format, tous les mecs la reluquent, elle a la tête de plus que tout le monde il faut dire. Résumé: elle élève seule ses deux gamins après un divorce pénible mais qui l'a libérée, bosse dur, aide ménagère (mais c'est irrégulier) plus un potager et vit dans un tout petit bled.. Malgré son allure (c'est le jour du marché "je me suis fringuée" dit-elle) elle me montre ses mains, celle d'une paysanne.. et elle a quelques soucis avec la mairie mais ici plus graves..

En vrac, ça ne varie pas trop, ils lui ont coupé l'eau pour 15 E qu'on ne lui avait pas demandés (?) (elle a été rétablie mais il lui a fallu insister), l'empêchent de se garer devant chez elle (en rase compagne précisent les copines) parce qu'elle "gêne", ce qui l'oblige à porter commissions, cageots ou gamins sur une côte abrupte, l'ont menacée d'un contrôle de la DDASS pour des évacuations "non conformes", une installation électrique idoine etc.. elle a peur qu'on ne lui retire ses gosses, son mari est là pour appuyer  etc.. La merde, quoi.

Pourquoi? Ils m'en veulent. Ça on voit ! mais pour quelle raison? Gênée, elle prend ma question pour une inquisition contre elle, mais les copines rigolent. Silence. L'une commence à parler, du coup elle l'interrompt. L'histoire est encore plus louche et presque marrante, mais tragique aussi, que toutes les autres. Elle commence par se justifier (!) comme si une telle série de malchances ne pouvait que venir d'elle, réaction banale des victimes, mais elle a l'esprit vif et ne s'attarde pas en développements infinis comme souvent, ses gosses l'attendent, elle n'a pas le temps"Voilà... Vous savez, après mon divorce [...] je me suis sentie comme une gamine, comme si je vivais enfin ma jeunesse à retardement.. mon mari était jaloux parce que je suis.. pas trop mal, il m'empêchait de sortir, de travailler.. et là.. j'ai fait un peu n'importe quoi. Je m'étais mariée à 17 ans vous comprenez, je n'ai pas de diplômes.. Non, je n'en suis pas fière mais c'est ainsi, je me suis libérée, défoulée, c'est peut-être pas bien mais c'est comme ça... et évidemment je l'ai payé. C'est normal. Mais à ce point tout de même, non.

Elle a volé des fringues dans une boutique? ou peut-être quelques babioles à une personne âgée ? puisqu'elle dit et répète qu'elle n'en est pas fière mais qu'elle a payé. Une peine avec sursis? Ferme? elle n'a pas le comportement d'une ex taularde.. Veut-on la chasser parce qu'elle fait tache? Il est clair que sans ses copines elle ne serait pas venue donc qui sait, il y a peut-être du plus lourd? "Quoique vous ayiez fait, comme vous dites, vous avez payé et rien ne justifie ce que vous vivez, rien, même si vous sortez de prison". 

Choquée, elle se récrie et finalement tout le monde se marre. "Qu'allez-vous imaginer! Non! Je n'ai jamais volé ni rien de ce genre, mais je suis... bon...  pas mal faite (elle semble encore s'en excuser) et voilà.. vous comprenez? Autour de moi il y avait du monde.. (oui c'est normal et même sans ça.) Bien sûr, les mecs..  mais.. disons que je n'ai pas toujours dit non vous voyez ce que je veux dire? je me sentais enfin libre, vous comprenez?" Je commence. "Vous voulez  dire que vous avez eu des amants?" Ses copines s'esclaffent de plus belle, moi aussi. "Excusez-moi, vu la manière dont vous présentez les choses, je croyais que vous aviez escroqué ou estourbi un vieux".. En confiance, elle ajoute "Non, ça jamais ! Mais.. j'ai pas toujours dit non.. et pas à qu'un il faut dire".. (et alors? vous n'avez fait de mal à personne, au contraire, non?) Elle opine, soulagée. "Ça non!".. "Bon, alors où est le problème?".. "Le problème c'est qu'il y en a que j'ai pas voulu quand même.. alors qu'il y en avait beaucoup avec qui.. vous comprenez?"... De quoi tomber de sa chaise: "Mais vous pouvez avoir couché avec tout [le village] sauf UN, ce qui ne fait pas grand monde d'ailleurs, sans que vous y soyiez obligée pour tous! Même si vous étiez prostituée." Les copines opinent, apparemment c'est la confirmation de ce qu'elles lui répétaient elles l'ont entraînée pour ça. "C'est pourquoi toutes ces emmerdes?" Elle hoche la tête. Ce n'est pas si drôle au fond.   

Voilà. On a ici le cas -ce sera le seul- de harcèlement sexuel. Chacun est différent. Mais Gina est marrante, bien entourée, et malgré son incroyable candeur moraliste de petite fille qui détonne avec son allure, une battante, ses gosses la portent dit-elle.. finalement, ça ne se termine pas trop mal malgré tout, une marade (quelques idées des copines). C'est ainsi : il fallait lui dire et répéter que son corps lui appartenait, qu'elle pouvait refuser et sec s'il y avait insistance, que c'était du harcèlement sexuel donc une forme de tentative de viol tout à fait justiciable etc.. et ceci même si sa vie comprenait de nombreux épisodes amoureux.. bref, qu'elle n'avait pas "péché" comme on tentait de l'en persuader (!) et même que ctait plutôt "bien" si ainsi elle avait repris confiance en elle etc etc.. Fatiguant? Non lorsque c'est admis immédiatement, et ici elle n'est pas seule.

On a parfois l'impression de plonger dans un roman de Jane Austen, voici donc en 2008 une jeune femme apparemment intelligente et vive, indépendante, courageuse, qui n'ose avouer qu'elle a (ou a eu) de nombreux amants et qui en est tellement culpabilisée qu'elle admettrait presque qu'un recalé possédant un certain pouvoir tente tout simplement de la forcer. Le temps a reculé de quelques années ou siècles. Mais là ce n'est pas perdu, elle est prête à se battre, elle voulait confirmation; ses amies jubilent et elles partent en bavardant joyeusement "on te l'avait bien dit, il faut que..." Le boulot est mâché, au fond elle avait peut-être seulement besoin d'une brève thérapie qu'un bouquin lui aurait tout aussi bien apportée. Coucher n'est pas mal; et "non" c'est "non", pas "peut-être".

Note: immigrée, quasi analphabète, elle a bossé depuis (?) 10-13 ans ce qui explique son innocent puritanisme, l'impression d'avoir déchu. La scolarité obligatoire? Ma foi, sans plus. (!) Moralité: être top physiquement n'est pas toujours un atout.

mardi 9 mars 2010

Ceux qui ne comptent pas






Ce qui me manque le plus est de ne pouvoir me laver. Je mesure le courage qu'il faut aux SDF pour parler aux gens tout en étant sales. Je suis allée me doucher vite fait au Ranquet. Une fois propre, la vie revient, on est comme tout le monde, plus assuré vis à vis des gens que l'on suppose également propres eux aussi.

LA PEUR

Le problème lorsqu'on se lance dans ce genre de combat dans un village est non pas l'attaque frontale qui au fond crève l'abcès... mais les scories : ceux, typiques, qui sont mal à l'aise parfois parce qu'ils ont peur. (Il arrive même, le cas est rare et ici fut unique, que certains en profitent pour vous lancer une petite pique, on se sait jamais, le toro est dans l'arène et ça peut marcher.) La peur. Peur de vous. Peur à cause de vous. Ou peur pour vous, les amis souvent, cas le plus fréquent. Peur on ne sait de quoi. Ridicule certes mais...

Pendant la guerre, ce devait être le drame des juifs et des proscrits comme l'écrit Gustave Nouvel dans les lettres à Lydie -ma mère, qu'il aimait-, et les mêmes qui redoutent -quoi?  ici, rien ou si peu- devaient alors être littéralement terrorisés. Quoique la sensation de peur n'est souvent pas proportionnelle aux risques réels. Mais pour un pauvre, 50 E qu'on peut lui accorder au service social, c'est énorme. Comment auraient-ils réagi ? Comment aurais-je réagi ? Les gens du village, c'est moi, c'est tous. Plusieurs réactions, je cerne ainsi mieux les gens : la solidarité active, souvent mais pas toujours le fait d'amis ou  plutôt de ceux que j'ai parfois dépannés -pas nécessairement idéologique- la gentillesse superficielle -le plus fréquent-, l'indifférence -rarissime-, ou parait-il, mais ce ne sont que des on-dit, pas forcément exacts ou exagérés, l'attaque indirecte.

L'attaque indirecte? Peut-être. Il vaut mieux se trouver du bon côté en somme, et certains redoutent des retombées. Il y en a de plus avisés toutefois qui hésitent et redoutent un renversement ;  ils ne savent pas très bien comment ça va tourner. Comme l'écrit Gustau [résistant, mort sous la torture] dans une de ses lettres à Lydie [ma mère.] "Les mêmes qui nous tirent dans le dos un jour viendront se recueillir sur nos tombes avec des fleurs"... J'y pense à chaque fois que je vais au Puits de Célas [un puits de mine où il a été précipité ainsi que d'autres] lors des cérémonies.

Paradoxalement mon histoire elle-même, la série qui m'a éreintée, bien qu'en grande partie fortuite, ce fut le hasard puis la nécessité, dans sa démesure même, joue parfois contre moi : ce que je subis, peut-être le redoutent-ils pour eux-mêmes. J'apprendrai par la suite que mon cas n'est pas rare.

Le pire est sans doute des gens en grande détresse dont certains se disent-ils que ces histoires ne les concernent pas vraiment, ce sont des affaires dont ils se sentent éloignés. Une femme, nullement agressive m'a dit en d'autres termes que si on me pompait 4000 E, c'est que je les avais, ainsi qu'une maison et qu'au fond j'étais chanceuse. Exact. Mais elle ne réalisait sans doute pas que le même système arbitraire qui fait des lampistes et des "lampeurs" pourrait se retourner contre elle en pire et lui prendre par exemple son enfant. Quand on est dans la nécessité absolue, parfois, on ne se rend pas compte. Cela vaut pour moi. Je le savais, ce sont les scories obligatoires seulement plus visibles ici où tout le monde se connait et où les gens sont parfois "nature" et ça, tant mieux....

[ ....]
Note. Ceci a été écrit au début; par la suite, mon opinion s'infléchit considérablement vers le pessimisme en raison de mésaventures au fond sans importance, et sans doute surtout de la faim; le cerveau dysfonctionne, on tourne à la parano, on dramatise. Et on sent l'acétone (on pue) ce qui est inéluctable et pénible. Plus de recul, de patience, d'empathie pour les autres ou moins, aucune longanimité, on prend tout dans la figure et ce qui à l'analyse n'est pas grave paraît géant. Ce fut le plus dur. Avoir faim c'est être seul. De belles expériences aussi tout de même, elles aussi peut être magnifiées dans leurs effets car tout s'amplifie lorsqu'on est dénutri, un sourire vous fait fondre, un regard ou un geste peut vous conduire au fond du gouffre.   

.. Il arrive aussi que des gens apparemment équilibrés et plutôt (ou presque) bourges biens-sous-tout-rapport refusent de signer une pétition ou une attestation (ou ne songent même pas qu'ils pourraient le faire) parce qu'ils considèrent que leur parole ne vaut rien, ils sont trop "petits". Exemple un pote toujours prêt à m'aider en tout (presque trop).. qui refusa carrément, je l'ai viré, humiliée jusqu'aux tréfonds, il est revenu pour me donner la page avec sa signature, aussitôt déchirée (fous le camp, j'en veux pas): "ne le prends pas ainsi, je pensais que par rapport à [un ami mien selon lui prestigieux] moi simple petit ouvrier ça comptait pas." Hurlement, propos comiques, plus de nuances "on a fait la révolution pour quoi à ton avis? Pour un juge, un élu, [..] te vaut exactement".. Il a fallu l'en persuader. Et pourtant il n'est pas idiot. 

 Malentendus, constants, d'où agressivité. Effarant : il ne "comptait" pas.. à ses propres yeux. Bosseur, serviable, astucieux, intelligent, pas mal fait de sa personne.. mais non, ouvrier, il ne comptait pas. Peut-être faut-il d'abord apprendre aux gens qu'ils comptent? Mon meilleur ami ici ex aequo avec le soi disant "important".. Que dire alors des autres, potes secondaires, relations, inconnus ou à demi oubliés, peut-être ennemis politiques (?), rare mais il doit y en avoir tout de même? Mon agressivité est peut-être inadaptée, quoique au fond ça l'a fait réfléchir.. et qui sait? valorisé. Il compte. Parce que finalement, à force de penser qu'on ne compte pas, on finit en effet par ne pas compter. C'est peut-être là le nœud du problème. 

La philo m'a appris que tout le monde comptait, même moi. Il y a qui n'ont pas eu besoin d'un doctorat ou agreg pour ça et tant mieux, ça leur a économisé du boulot mais d'autres qui sont restés dans l'idée qu'ils ne comptaient pas, y compris lorsqu'il s'agissait de syndicalistes dévoués. Paradoxe intéressant: les femmes semblent moins atteintes -donc plus courageuses, plus "signeuses"- car elles "ont" leurs gosses, et ça, ça compte, donc elles comptent, elles "règnent". Les hommes se perçoivent souvent comme simples pourvoyeurs, ils apportent leur paie, culpabilisés peut-être par sa faiblesse et ne s'occupent de rien d'autre, un petit gouzi gouzi et c'est marre. Et à l'usine, non, ils ne règnent pas! La classe ouvrière est moins machiste que les bourges, même si les femmes y sont plus exploitées, ont une vie plus rude : elles comptent.. Les autres sont souvent des potiches.

lundi 8 mars 2010

Extrait : Djamil, ouvrier modèle, 40 ans en France, fils d'un combattant... et toujours pas français!

Samedi 10 juillet

DJAMIL ET MONTE CASSINO

L'affaire [ma grève de la faim] commence à se connaitre, on vient devant la Mairie me demander où ça en est... Et comme d'hab, d'autres histoires, poignantes ou drôles. Un monsieur dont la facture a doublé bien qu'il n'ait rien fait de particulier... et qui par ailleurs tente depuis 20 ans d'obtenir la nationalité française, en vain, il y a toujours un papier qui manque ou qui, à force de traîner dans des tiroirs, est périmé, ça fait comme les yaourts. Son père est cependant ancien combattant de 40 couvert de décorations, de ces soldats du corps expéditionnaire de Leclerc qui ont vaincu Monte-Cassino auquel les amerlocks avaient renoncé, considérant la forteresse comme inexpugnable... et ainsi fait sauter le verrou alpin pour libérer ensuite Rome en deux ou trois marches, on en parle si peu... Un exploit, lorsqu'on voit les lieux, monter chargé sur la falaise presqu'à pic, sous le feu des tours, tenter l'abordage.. tant de fois en vain, jusqu'au moment où enfin la défense fut percée... Le nombre de morts fut effarant et lorsqu'on lit leurs noms, ce sont presque tous des tirailleurs kabyles marocains habitués aux escalades de l'Atlas. 

Il y a quelque temps, dans un troquet en face la Mairie, devant des propos de comptoir anti arabes pénibles, j'avais fini par lever la truffe de mon manus... et avais mentionné -sans agressivité- le sacrifice de ces soldats marocains qui a accéléré la fin du fascisme et en partie évité les bombardements dont les amerlocks étaient fans et ils arrosaient large ! Silence gêné, puis une réflexion d'un gus emmerdé qui fera date dans l'histoire de la connerie:
-- Bon... oui, d'accord mais c'est pas d'eux qu'on parle puisqu'ils sont morts !" 
Il ne faut pas en faire un cas général certes mais ça porte un coup tout de même.




Bref, ce monsieur qui vit en France depuis 40 ans, qui y a travaillé tout le temps, élevé ses enfants qui tous ont fait des études n'arrive toujours pas à obtenir la nationalité française. Un article à faire tant c'est burlesque. C'est son but, il y tient, le racisme qui le touche de plein fouet le révolte mais sans colère pourtant. Cette nationalité, il y a droit et la veut. 

Il insiste sur l'impeccabilité de son cursus, celui de sa famille et de ses enfants ensuite, ce qui ne change rien pour les fonctionnaires zélés de la sous préf. Si on en demandait autant à bien des français, peu mériteraient de l'être.

dimanche 7 mars 2010

Extrait. Excision, souvenirs de Martigues, (Aminata Traoré)

[Je parle d'une femme âgée, veuve de mineur, dans une situation apparemment dramatique (?) qui m'a agressée verbalement -cas unique- parce que "je suis riche" -pour faire vite-.]

... Ce sont souvent les gens les plus mal en point socialement -je m'inclus malgré tout de part mon inaptitude à certaines choses, même si elle est compensée par une aptitude pour d'autres- qui parfois sont les pires -je ne m'inclus pas- par défaut de réflexion. "Les gens se battent pour leur esclavage comme s'il s'agissait de leur liberté" -et surtout pour l'esclavage des autres une fois qu'ils s'en sont sortis*-, les femmes surtout. On l'appelle à présent le syndrome de Stockholm. Il faut bien un nom.

* http://tziganes2.blogspot.fr/2012/09/pour-la-premiere-fois-des-habitants.html




EXCISION


Souvenir de combats sur l'excision, de cette conférence à Martigues sur les droits de l'homme où on m'avait invitée pour "Noces kurdes" et du bottage en touche de cette belle femme noire, ministre de la santé venue en star, arrogante, qui refusa de donner sa position sur la "question" -j'étais blanche et "spécialiste" (!) de la question kurde, je débordais du sujet, de mon sujet-... pour gloser, elle, presque une heure, sans doute pour occuper le temps... sur l'injustice impensable qu'il y avait à ne pas considérer l'École Normale Supérieure de Bamako au même titre que celle de la rue d'Ulm ou même de Cachan voire Fontenay, pur scandale etc... Une vague envie de lui répondre que s'il n'y avait pas d'équivalence, c'était parce qu'elles n'étaient effectivement pas équivalentes, mais j'aurais aggravé mon cas. N'empêche, lorsque je suis partie en colère, des femmes noires m'ont suivie discrètement jusqu'à mon stand pour dénoncer (mais en "privé) l'excision et parler de leurs luttes; aucune pourtant n'avait osé répondre à la place de leur ministre qui résolument refusait même de me voir, moi la toubab contestataire. Les politiques, toutes couleurs confondues de Bamako à Saint-Ambroix se ressemblent.
Excisées, elles l'étaient pourtant ces femmes, comme leur ministre sans doute, comme 93 % des femmes maliennes, mais motus. Plus de plaisir, accouchements souvent mortels, les tissus trop rigides, des bébés morts au passage de temps en temps etc... mais motus. Ici, le peu de pouvoir qu'on a concédé à "beaucoup-de-bruit-pour-rien" [note, une femme issue de l’immigration pauvre qui a été nommée "chef" des HLM du village, qui tyrannise tous ses ex "collègues" plus démunis encore] la met au rang de cette belle ministre africaine en boubou qui défendait ceux-là même qui l'avaient, elle, excisée. Élection obligent.

[Note. Aminata Traoré, à ne pas confondre avec l'auteure d'une autobiographie, justement contre l'excision! si elle n'a pas pris position sur ce point douloureux, en a par ailleurs pris par la suite une bien plus utile en faveur.. du sanglant dictateur Zimbabwéen Robert Mugabé (celui qui a conduit son pays à la ruine et le peuple à la faim) que Kouchner qualifiait d'"escroc assassin", bottant encore une fois en touche [art qu'apparemment elle possède à fond] ; tout comme l'excision "économique" (sic) est bien plus grave que tout ce que ces "donneurs de leçons" invoquent pour donner de la femme africaine une image misérabiliste bla bla bla.. la faillite du pays serait due non à la corruption de son Président mais aux pays occidentaux, à leurs propres manquements et de toutes manières ceux qui se sont engagés dans la guerre contre l’Irak n'ont aucune leçon à donner au peuple d'Afrique qui bla bla bla.. Un art en effet, le coup de l'excision économique, il fallait y penser.]

samedi 6 mars 2010

Extrait (mot de passe). Abus de pouvoir et autres définitions

Abus de pouvoir, concussion, 

abus de biens sociaux, définitions (lien)

La concussion est une malversation d'un fonctionnaire qui ordonne de percevoir ou perçoit sciemment des fonds par abus de l'autorité que lui donne sa charge, y compris si le bénéficiaire de ceux-ci n'est pas lui-même personnellement ou administrativement. Cela est compris dans la notion plus vaste d'abus de pouvoir qui est le dépassement des limites légales d'une fonction, c'est à dire le fait de se servir et d'étendre les prérogatives d'une fonction administrative à des fins non prévues par celle-ci. Mais la loi comporte ici une sorte de vide : s'il existe effectivement un "abus de biens sociaux", il faudrait aussi qualifier un "abus de biens publics" qui serait le fait pour un élu, un haut fonctionnaire etc.. de se servir des deniers publics à des fins personnelles directement ou indirectement. Des exemples : lorsqu'un élu ordonne de saisir un administré pour des sommes quelconques qu'il sait indues, c'est de l'abus de pouvoir. Lorsque cet ordre survient peu après un litige perso avec celui-ci, c'est aussi de l'abus de pouvoir mais aggravé par l'usage d'une fonction publique à des fins privées. Mais lorsqu'il engage ensuite des fonds publics pour ester contre l'administré avec lequel il est en litige, c'est là qu'il commettrait un abus de biens publics si la notion existait, et c'est le cas le plus fréquent, voir le lien avec agoravox, abus de pouvoir des maires.

vendredi 5 mars 2010

Extrait. Les généraux de la militance et la piétaille, l'élite et la lie.



Extrait de "Journal d'une grève de la faim au jour le jour". 

  
BERTRAND, INVERSION DE

LA CHARRUE ET DES BŒUFS


... Des gens qui signent aussi [la pétition]... beaucoup certes. Bertrand [un militant du revenu minimum d’existence pour tous venu me voir, attiré par un article] propose de faire l'intermédiaire et de me relayer sur la table, [où sont les tracts] avec d'autres copains à tour de rôle. Ouf. Merci.


Note après coup : en fait, ce sera un échec, mon histoire, ma grève de la faim semblant pour lui plus un tremplin propulseur de son groupe qu'autre chose et l'intellectualité extrême de ses tracts "rendre les choses transparentes et l'invisible visible, être contre c'est supposer que l'on puisse être pour, il faut donc être ailleurs.." -Illich, OK-.. rebutait les gens, Saint-Ambroix n'est pas Paris.


Le problème des militants pro est qu'ils prennent parfois les choses à rebours. A partir d'une idée générale ou d'une théorie -parfois justes- ils initient ou rejoignent un groupe qui les promeut ; et pour le faire prospérer, se mettent en chasse de gibier.. c'est à dire des gens qui pâtissent sans souci réel de ceux-ci en tant qu'individus alors que la démarche des quidams de base est à l'inverse de partir des faits, des gens, souvent rencontrés par hasard et de participer si peu que ce soit à leur résolution au coup par coup -élaborant parfois au fur et à mesure une théorie-... Partir de la pratique pour fonder au fur et à mesure la théorie. Il y a là toute la différence entre opportunisme et sincérité, même si entre les deux s'étire un arc en ciel de nuances intermédiaires. Certes les "bons" militants savent s'adapter mais la majorité d'entre eux, suiveuse plus que créatrice, plaquant le cliché sur le réel, écrase souvent ceux qu'elle prétend défendre. Et tend parfois à exiger dogmatiquement des victimes qu'elles suivent telle voie et surtout pas telle autre politiquement non conforme, comme les médecins de Molières qui préfèrent à un patient qui guérit hors des règles celui qui meurt dans les règles.


Note après coup. 

Cela est à pondérer, il y a en fait de multiples variables, tous ne sont pas tirés au cordeau et ceci concerne surtout les suiveurs toujours un peu dogmatiques, mais ici, la lassitude devant ceux qui ont cherché inconsciemment -ou pas- à m'utiliser en prétendant me venir en aide a fini par m'agacer.


Par la suite, apôtre de la transparence, il sera le seul de tous ceux que j'ai vus ou interviewés à me demander de ne surtout pas parler de lui. Mais seule la vérité est révolutionnaire, Illich.



Toute structure militante, politique ou informative, même si elle se donne pour mission de promouvoir la justice, contrôler la démocratie, soutenir les exploités etc... le syndicalisme par exemple, se montre inéluctablement inopérante lors d'une lutte nécessaire spontanée, non prévue par sa déontologie, ce qui est le cas de toutes celles qui sont intéressantes, mouvance sociale oblige. Une structure militante veut maîtriser l'événement et non s'y soumettre, ce qui la rend à la fois "active" -à vide- et inutile. Très vite elle dérive en spectacle-esbroufe, s'usant en des actes symboliques sans portée, diffusion de tracts -que peu lisent- réunions le samedi, meeting -et préparation!-, grèves d'une journée... sans agir sur les urgences au quotidien, ne pouvant s'adapter aux événements -qui ne s'encadrent jamais parfaitement à ses prospects, ce qui est le fait de tous-. Si bien qu'oubliant son engagement initial, sa priorité devient elle-même en tant que structure. C'est ainsi qu'elle se discrédite, se folklorise y compris vis à vis de ceux qu'elle est censée "défendre". Aucune structure n'échappe à l'autarcie qui la coupe de ceux qui l'ont fondée et de ceux pour qui elle est théoriquement constituée. Exemple, la plupart de ceux qui ont signé la pétition sont des gens sans ligne pré tracée, cap à tenir, arrière pensée; ils l'ont fait en un mouvement évident et spontané de solidarité et/ou de confraternité dans l'exploitation. De cela, les militants ne semblent parfois pas capables. C'est pour cela qu'ils sont coupés de l'ensemble jusqu'au rejet : ils ne sont jamais où on les attend, là où ils seraient nécessaires, et occupent un espace où ils encombrent, surnuméraires, superflus et redondants.

D'où la futilité-rigidité de leurs engagements préformés... et leur indifférence pour des choses graves DEVANT EUX auxquelles, même symboliquement, ils ne réagissent pas... Ce que je leur reproche comme à tous les politiques même les meilleurs, c'est, devant quelqu'un qui par exemple fait une grève de la faim, de se demander ''qu'est-ce que ça va nous apporter... ou nous coûter ? si... si ça marche ? Si ça foire ? Silence et attente, on verra bien après -or, dans le cas d'une grève de la faim, un jour, une heure, une minute comptent.


Ils semblent incapables de faire CE QUE FONT SANS Y PENSER LES GENS SIMPLES, ''NORMAUX'', j'emploie le mot à dessein, formatés de telle manière que l'événement imprévu -jamais tout d'une pièce- ne les atteint plus ou trop tard... de privilégié la ''ligne'' c'est à dire l'idée sur le réel au point de ne MÊME PLUS VOIR LE RÉEL, obnubilés par l'idéologie et la "stratégie" qui va avec. Pour des marxistes dits matérialistes soi-disant dialectiques, c'est un comble ! une erreur philosophique devenue faute éthique. Et en principe, ce ne sont pas des cons.



Entre celui qui ne ''signe'' pas une pétition parce qu'il a peur pour son job ou son permis de construire et le militant toujours sur la brèche qui fait de même, il n'y a sur le plan pratique AUCUNE DIFFÉRENCE, même si les raisons du premier sont mesquines et celles du second, fautives mais de bonne foi. Exemple : depuis mon ''histoire'', je reçois toujours des mails groupés d'amis parfois très proches, militants très pointus -que je n'ai plus le courage de lire en entier- sur telle question, le PLU, une charte citoyenne votée, merveille, à l'unanimité (!) une lutte pour le statut des communes etc... et, sauf un cas, ABSOLUMENT RIEN, MÊME PAS DE QUESTIONS... SUR LA GRÈVE QUI ICI AGITE UN PEU TOUT LE MONDE, MÊME LES PLUS DÉSENGAGÉS... et cependant il y a lurette que je leur ai fait passer à tous le blog, en réponse justement à des messages groupés. Un silence assourdissant. J'ai même eu droit au menu alléchant d'une fête quelconque.


Sur le plan de la lutte pratique, je m'en passe, 250 signatures à ce jour et encore j'oublie souvent de donner la pétition mais l'image qu'ils donnent est celle d'une structure frigide absorbant en vain l'énergie des meilleurs d'entre nous... les rendant incapables de s'engager en dehors de procès bureaucratiques symboliques systématisés, structure qui accapare et castre les plus combatifs. Pendant qu'on débat en commission et/ou signe -ou pas- une charte, qu'on pinaille sur tel article, on occulte les petites ''affaires'' et leurs victimes pour le plus grand confort de ceux qui en bénéficient. Injuste et surtout contre productif: tout comme le public -c'est à dire moi actuellement- est davantage révolté par les petits tireurs de sac qui nous pourrissent la vie que par les combines d'un ministre... [ici cette "affaire'' est un paradigme] ils passent pour des guignols, incapables de télécharger deux fichiers à la fois.



Le public est par définition ''people'; ces tracts distribués en pleine cagne le mardi par des dévoués rouge vif, je parle de leur tête, combien et qui les lisent ? Les militants! ça tourne à vide, ils se lisent eux-mêmes et encore pas toujours. L'avantage de ma situation est que je suis devenue "idiote" et que dans ce stress intense, je me fous également -provisoirement- de telle charte car CE QUI ME TOUCHE DE PRES, MOI ET BIEN D'AUTRES me/nous bouchent l'horizon. Les militants au contraire, les yeux fixés sur une ligne de fuite reculant sans cesse, trébuchent sur une ornière qui bée à leurs pieds... et se brisent les pattes. Qui trop embrasse mal étreint.



Une signature, un mot, un coup de fil -là je rêve-... Trop tard, c'est trop tard, les engagements juste avant la ligne d'arrivée sont suspects et il est hors de question que quiconque récupère ce que j'ai fait avec l'aide de braves sans malice comme moi qui ont vu leurs factures d’eau tripler et à qui on a dit comme à moi ''cela sera payé d'une manière ou d'une autre, il n'y aura aucune dérogation, pour qui vous prenez-vous.. etc" alors même que les compteurs sont en panne (le mien notamment, c'est attesté.)

jeudi 4 mars 2010

L'eau de la Cèze. Extraits

C'était une après midi d'été chaude et belle. J'avais défriché le chemin de la Roque (lien avec "saccage en Cévennes") comme tous les jours assidument, Vôtan [un de mes chiens] m'accompagnait et voulut se baigner. En bas, en apparence claire, l'eau coulait, profonde à cet endroit (3 m). Je cédai. Il plongea avec une joie non dissimulée.. et du coup je le suivis. Une petite douleur soudain en haut de la cuisse, vers l'aine, rien de grave, je m'étais griffée avec les broussailles comme chaque fois. Je continuai à nager. Première erreur, ne pas être rentrée immédiatement me doucher. Rafraîchie, au contraire, je poursuivis le boulot. Arrivée chez moi, j'avais comme un œuf.. de poule, aussi dur! à l'endroit de la douleur, et de la fièvre. Pas de panique, je fis ce que d'après certains médecins il faut faire et d'après d'autres il ne faut pas faire: j'exprimai l'abcès après l'avoir chauffé d'un cataplasme de lait et de mie de pain... d'où sortirent des choses absolument dégueulasses, (sans douleur, au contraire) jusqu'à ce qu'il disparaisse et ce fut long. La fièvre tomba tout de suite, RAS. Le lendemain, T. me dit que j'avais sans doute attrapé un staphylocoque, c'était fréquent (et pas toujours aussi dangereux que ceux que l'on trouve à l'hôpital, qui sont résistants aux antibio). Peu après, j'appris qu'une jeune touriste avait eu la même malchance, mais elle, au visage, près de l'œil -dangereux à cet endroit- !  

 La Cèze est donc polluée même à la Roque où elle est profonde, triple zut. Un indice: Vôtan qui malgré mon interdit continuait à s'éclipser discrétos et à se baigner en a attrapé un aussi, peu après, pas grave non plus mais tout de même il fallut une intervention chirurgicale... et Tess, qui a horreur de l'eau, jamais. D'où vient la pollution? Des évacuations parfois de particuliers, des riverains qui trouvent pratique d'envoyer leur chose à la rivière? Des piscines qui pompent l'eau... et la renvoient, plus commode également qu'une filtration? Des stations d'épuration qui n'épurent pas grand chose en cas d'inondation? Mystère.   

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2013 J'ai la réponse, 3 ans après!!! Look! (lien)  


mercredi 3 mars 2010

2 ans après. Potemkine version St Ambroix. Extraits.




Extraits du toujours sage Midi Libre

















Cela tourne de plus en plus à La Fontaine en Cévennes, ce qui est normal: ceux-là même qui n'osaient prendre position devant quelques injustices flagrantes, [exemple une facture d'eau de 4000 E pour 2 mois (!) dans une maison inhabitée car "en péril".. du fait du père du maire ayant démoli la sienne un peu "hard"] de peur que... [?] se trouvèrent "fort dépourvus quand la bise fut venue" c'est à dire lorsqu'elles les touchèrent eux de plein fouet. Mais il en faut, il en faut comme dirait Zazie. Disons aussi que ce qui se comprend en 3 minutes, pour certains prend un an mais on y arrive tout de même. Chi va piano va sano et chi va sano va lontano. Voir l'article Potemkine version St Ambroix (lien.)

lundi 1 mars 2010

Le principe de la tyrannie est que les hommes se battent pour leur esclavage comme s'il s'agissait de leur liberté. Extrait + vidéo

Cet article est un mixte d'un extrait du "Journal au jour le jour d'une grève de la faim" avec un rajout sur la pollution de la Cèze que j'ignorais alors. L'analyse qui suit peut s'appliquer aussi bien au vécu de la grève de la faim qu'à celui de la perdurance des canalisations de merde à la rivière dans un village proche -en amont!!- depuis "toujours", fait connu de beaucoup mais pas de moi jusqu'à la fin Décembre 2012.


Ici, on chie


Là on nage

Un constat désespérant parfois. La raison en est l'intox facile à instiller à ceux qui n'ont pas d'instruction, qui se débrouillent mal, que la société a laissés au bord du chemin c'est à dire ceux qui auraient le plus besoin d'être informés et soutenus, à qui on laisse croire que se battre ne sert à rien, qu'ils perdront toujours, que "les autres" sont et seront toujours plus forts, et les juges et la justice, de leur côté..



Un monde d' "autres" tout puissants assombrit leur univers et les démolit: ce sera pire ensuite, mieux vaut ne pas bouger.. voire tacler ceux qui se battent. Ce qui n'empêche des propos extrêmement virulents et justifiés mais sans portée. Il arrive aussi, lorsque quelqu'un tente de faire basculer le système en dénonçant des faits, par exemple un journaliste, qu'il soit débouté. "Ne dites rien SVP, j'aurais des ennuis, on saura que c'est moi", ceci même lorsqu'il s'agit de faits que n'importe qui peut constater, exemple des égouts qui se déversent dans une rivière. Il arrive aussi et c'est pire que dans une même famille, une mère par ailleurs aimante trahisse sa propre fille, briefée par un "puissant" contre lequel celle-ci ferraille, "dans son intérêt" croit-elle car "elle risque les pires ennuis".*
 
Michelle Ribot, futur prix Goldman?
 Il n'en demeure pas moins que parfois, miracle, lorsque, le dos au mur, un/e ose s'insurger, au moment où il gagne -par exemple en justice- tous se solidarisent (lien avec "le pot de terre contre le pot de fer"). Le bon sens, l'idée de justice, insuffisants pour se positionner a priori, lorsque celle-ci a tranché, se détachent enfin, clairs, opératoires

La justice et l'éducation sont donc les domaines les plus importants de la société.. et les plus dépourvus de moyens.           

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* Un cran de plus et on débouche sur le totalitarisme pur: ainsi a-t-on vu lors de certains procès, des parents témoigner -mensongèrement- contre leurs enfants, les Greenglass, frère et mère contre Ethel Rosemberg etc...