Nombre total de pages vues

samedi 29 janvier 2011

Le blog sans images partie 10

LA MÉMOIRE DU VILLAGE 

Paul est passé et me réitère sa solidarité, il se dit détenteur de la mémoire du village, une ''jeune'' mémoire tout de même mais bon... Selon lui, les manouches tiennent le village -je n'en suis pas sûre- qui est extrêmement gitanisé et ils obtiennent ''tout'' en échange de leurs voix. Il semblerait qu'ils se soient implantés ici parce qu'un maire autrefois, craignant d'être en ballotage aux prochaines élections, lequel ? serait allé les recruter aux Saintes et leur aurait promis un terrain et quelques avantages appréciables. C'est ainsi dit-il qu'ils sont arrivés en masse et se sont pour la plupart sédentarisés. Je ne suis pas trop d'accord, ils sont traités avec un immense mépris pourtant, "caraque", à l'origine ce n'est pas péjoratif et provient sans doute du turc "noir", est à présent une insulte, tout comme "ouali" qui signifie "femme" en sanghô est devenu synonyme de "putain" dans la bouche des colons puis des africains eux-mêmes, si bien qu'ils emploient à présent le mot français. Gratuité de l'eau, de l'électricité? Peut-être, pas sûr que cela perdure à présent, mais vivre près d'une station d'épuration qui pue n'est pas le must. Il me répond qu'ils sont culturellement habitués et tolèrent la mésestime, désireux "de b qui les a b.", toujours la même formule et que finalement ils vivent ici sans trop bosser et fort bien, occupant des ''charges'' quasiment familiales notamment à la mairie. Il faut nuancer, ces charges n'ont rien d'exaltant et il semble que parmi eux certains soient exclus et d'autres privilégiés, c'est toujours la même histoire. Et de toutes manières leur salaire est très faible. Oui répond-il ''mais justement, il y a d'autres avantages occultes.'' Soit. Sans doute doit-il y avoir les deux et ne faut-il pas généraliser. Je campe ferme sur ma position, c'est un peuple racisé et les quelques miettes que l'on concède à certains ne remplacent pas leur dignité éprouvée, il n'est que d'entendre avec quel mépris certains parlent d'eux et mesurer avec quelle force Roger par exemple récuse sa gitanité cependant connue et évidente, un déni ambigu du reste. Hier, lorsque j'y ai fait allusion, il m'a rembarrée comme jamais, ''je suis français, j'ai une maison à moi, je suis propriétaire, les gitans d'ailleurs on l'est presque tous'' etc... J'ai dû lamentablement me justifier, ''mais je ne disais pas ça en mal etc..'' 
Plus grand monde. En un sens, ça repose aussi. Moins de ''beaufs'', quoi...

Mercredi 25 août

Le blog ''tziganes'' marche du feu de Dieu, un bon signe, les gens se sentent un peu culpabilisés sans doute, visites massives de Hongrie, les hongrois ne doivent pas être très fiers... dans ces cas, on applique volontiers une autre appartenance à celui qui fait trop mauvais genre, comme les parents, de l'enfant prix d'excellence disent chacun ''mon'' fils et du délinquant, ''ton'' gamin. Je gage que la Hongrie n'a pas fort à revendiquer d'une telle paternité d'origine... Les curés remonte dans mon estime à la vitesse V, un certain prêtre avoue avoir prié pour qu'il meure, trop mignon et même le pape a poussé son coup de gueule. L'art de se faire des amis, quoi... 

DES CONFRÈRES EN FACTURES D'EAU INEXPLICABLES

Un couple, elle beaucoup plus jeune que lui, accablé de chaleur... et d'autre chose. Ils mettent du temps... mais finissent par cracher le morceau : eux aussi ! ''On'' leur a parlé de mon cas etc... Viennent-il exprès ? Ils ne me le diront pas, il est clair qu'ils se méfient... comme si nous étions des ''challengers''. Une facture d'eau ? Mmmm oui. Inexplicable ? Mmmm oui. Payable ? Mmmm oui. Avec délai ? Mmmm c'est à voir... Sauf que là il y a une variante, on leur a nettement fait comprendre qu'ils n'étaient pas d' ''ici'', juste depuis dix ans, ça ne compte pas. Écœurés et fatalistes, ils ne semblent pas disposés à se battre vraiment à moins qu'on ne les porte, ils ne sont pas d'ici. Je crois toutefois que ça leur a presque fait plaisir que, à moi qui suis incontestablement d'ici, ''ça'' soit arrivé et encore plus hard qu'à eux. ''Mais qu'est-ce que c'est que ces élus qui nous pompent de la sorte sans qu'aucune discussion ne soit possible ?'' 
Je dois bien avouer que j'en suis responsable, j'ai voté pour eux... certes sans enthousiasme mais enfin, ils semblaient tout de même bien sympas, un ou deux à part, des copains en somme, différents de ceux d'avant, les beaufs. J'avais toutefois observé -andouille oui, mais jusqu'à un certain point- qu'ils ne m'avaient jamais vraiment soutenue du temps qu'ils étaient en poste, certes dans l'opposition mais tout de même, pour cette facture de piscine olympique. Soit, ce n'était pas l'affaire du siècle et sans doute avaient-ils d'autre chats à fouetter. Bizarre pourtant, ce sentiment de malaise qui m'a envahie juste au moment de monter les marches, irrépressiblement. A quoi bon ? Valent-ils vraiment mieux ? Oui. Mais la décharge qui a tout pollué vers St B? On n'est pas responsable de son père et j'ai la chance que Lydie n'ait jamais démoli la maison d'un voisin ni saccagé un site, soit, qu'aurais-je fait dans le cas inverse, je ne sais pas, il est vrai que pour nous la question ne se posait pas. Mais l'argent dans une famille soude les êtres surtout lorsqu'on n'est pas fonctionnaire et qu'on a quelque inquiétude pour l'avenir. Un moment d'hésitation, et puis go, ç'aurait été zutant de revoir les mêmes à la fin. J'ai voté contre plus que pour, comme beaucoup. 

PRÉMONITIONS 

Un instinct, un éclair, c'est comme si j'avais intuitionné la suite à venir en une seconde. Plus rien ensuite, ils avaient à faire et il ne fallait pas déranger les artistes, juste les aider discrétos... le chemin défriché, les ''vieux'' -dont certains chasseurs, noody is perfect- qui tous les jours ou très régulièrement venaient ''apprécier'' les progrès, et la murette que nous ne voyions même plus soudain réapparue, ma joie, lorsque j'ai retrouvé les piquets mis par Brichet de m'apercevoir que la partie communale était bien plus vaste qu'on ne pouvait croire. Ça m'a boostée, et du coup, ce qui n'était pas prévu, j'ai remonté le chemin perpendiculaire car lorsqu'on en ''barre'' un, c'est deux, trois, dix que l'on condamne, réaction en chaîne, et d'autres, rendus inaccessibles peuvent alors être alors bouchés sans même que l'on ne s'en aperçoive. C'était le cas, celui-ci aussi était ''bouché'' mais beaucoup plus haut, ce qui n'empêche nullement l'eau de couler mais peut-être polluée malgré sa limpidité. Ça prenait tournure. Et les réflexions des gens un peu naïves, quoique, ''on voit que la mairie a changé''. En un sens oui puisque je ne l'aurais sans doute pas fait avant, du moins avec un tel acharnement. Et puis le mur décroché, l'exaspération reliée aux atermoiements, la peur surtout pour les gens, certes ''ils'' ont d'autres chats à fouetter mais tout de même... Et voilà. Le chemin ''interdit'' juste au moment où il devenait presque praticable, et enfin, le soulagement, la maison reconstruite, l'usure que me causa le chantier où il fallut m'imposer durement, ''c'est pas vous qui payez'', argument massue, tiens donc, ''en un sens, si... et surtout c'est moi qui prendrai le mur sur la figure si ça foire''... finalement, ce n'était pas si mal au fond, ça m'a appris à me battre pour moi... Et l'épisode burlesque au milieu, les scories, bizarrement, ça n'avait guère d'importance, c'était même plutôt marrant mais, sans doute la fatigue, c'est celle-ci qui m'a en fait le plus affectée même si elle m'a permis de retrouver des gens perdus de vue depuis des lustres... Une excellente chose au fond. J'ai perdu 8 kilos, ne pouvant plus m'alimenter, puis, dès la fin de l'audience avec mon voisin, lorsqu'il s'avéra que ça s'arrangeait pour moi, le nœud se desserra, je me suis précipitée au bistrot d'en face juste après et littéralement dévoré. La vie, quoi... Au début, je ne savais pas encore que mon compte avait été saisi. Je l'ai découvert en allant à Anduze et en trouvant l'électricité coupée. Qu'est-ce à dire ? Le prélèvement n'était pas passé, j'aurais dû vérifier mon compte, ce que je ne fais pas. Absurde. J'ai eu un peu de mal à y croire, mais c'était exact, Robin se renseigna et confirma. Que faire ? Rien. Sur le coup. Et voilà, une série en somme... mais la vie est belle, les ''Chants'' marchent assez bien et mon autre livre aussi, Noces kurdes apparemment arrive sur le net en premier, une joie inattendue, le livre, un bide bien qu'à mon sens le meilleur, démarrerait-il avec retard, il faut dire que c'est un texte à diffusion lente. Tout n'est pas si noir mais reste la question, comment tout ceci s'est-il enchaîné ; le hasard ? ça c'est certain... la nécessité ? admettons.. mais ensuite ?

ECRIRE, LE DÉBUT ET FA IN DE LA RÉPRESSION

La coquille est magnifique et je la laisse évidemment. Plus ça va, plus j'ai envie... non pas envie, mais le désir irrépressible de l'écrire, je veux dire d'en faire une œuvre en quelque sorte. Je sais que je ne le ferai pas. Une catharsis pourtant, qui m'aiderait bien. ''Scènes de chasse en Bavière'', oui, mais on est dans le Midi civilisé pas dans la Bavière reculée et bigote, dans un village petit bourgeois, je ne suis ni gitane ni homosexuelle ni ouvrière agricole pauvre à l'extrême comme le héros et les gens m'aiment bien. Presque dans la norme en quelque sorte si norme il y a, mais il n'y en a pas réellement, c'est juste une idée. C'est donc pire pour ceux qui seraient exclus socialement par exemple comme dans le roman... La différence est que ce n'est pas tout le village qui me pourchasse comme un cerf à l'hallali et qu'au contraire les gens sont tous plutôt sympa avec moi, sauf notre coco unique mais baste. C'est énorme, bien que le soutien des ''gens'' soit essentiellement un soutien inversé puisqu'au bout du compte, c'est moi parfois qui les tient. Bon c'est ainsi, normal, je ne vais pas m'en plaindre, si ça se renverse souvent, c'est parce qu'ils sont encore plus démunis que moi. Aujourd'hui, si je ne pouvais pas coucher cela sur le papier -le clavier plutôt- ça irait mal. Magie de l'écrit: c'est écrit donc ça ne blesse -presque- plus et on met à distance l'émotion et on s'en sert pour agir ou d'autres. C'est mieux lorsque c'est lu, évidemment, car ça peut filer pour d'autres. Transfert d'une souffrance qui éclate en se transportant. J'ai de la chance au fond, je résiste plutôt bien.
Jeudi 26 août

Les animaux... Tess mord toujours consciencieusement tout intrus, jugeant que vivre -bon- et couvert -excellent- obligent tout chien qui se respecte à donner de la dent lorsqu'il le faut.. et Vôtan, lui, aboie lorsqu'il languit, inefficace, je ne suis pas une baleine qui entend à 700 kilomètres sous l'eau. Quand j'arrive, il a un air de parfaite innocence. Ces poilus sont de forts alliés des étourdis qui pompent sur ma maigre préretraite -encore des papiers...- 4000 Euros pour de l'eau que je n'ai jamais consommée, ce qu'ils n'ignorent pas. Seigneur, protège-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge, ça vaut pour mes poilus...

TORTURES OU QUASIMENT

Un monsieur m'aborde : mais vous êtes Madame Larrivé?.. Oui, incontestablement. Je suis sous l'affiche et lui aussi... et cela fait deux mois tout de même. Il ne l'a apparemment pas lue. Il a été un élève de Lydie, me dit son nom et là ça revient tout de suite, le désespoir absolu de ma mère, des heures de discussions à son sujet, que faire, pourquoi ne veut-il pas bosser, il faudrait peut-être... etc... Un gitan. Mais il m'a dit qu'il savait lire et écrire tout de même et -peut-être, car je n'ai pas tout compris- qu'il avait passé son certif, ce qui est énorme. Je m'en souvenais. Il n'a jamais voulu aller plus loin. 
Il se souvient d'un autre instit depuis tragiquement décédé -suicide- qui le frappait ainsi que bien d'autres, cela m'a été dit assez souvent, terrorisant les élèves. Lydie disait à mi-mot qu'il "exagérait un peu"  sans précisions mais elle reconnaissait qu'il obtenait parfois des résultats là où elle échouait. Pedro me dit qu'un jour, il l'a suspendu par les bretelles et l'a laissé au dessus de la cuve des WC -archaïques- de l'école et une autre fois, il lui a mis de force les bras dedans, de la torture, ni plus ni moins... Un autre m'avait signalé que le même bourreau lui avait tordu le bras, et un autre encore qu'il tapait sur les doigts des gosses avec un règle carrée jusqu'à les faire hurler.
Personne ne l'a dénoncé, ils redoutaient qu'ensuite ce ne soit pire. Mais Pedro, l'ayant rencontré après qu'il ait quitté l'école, lui a mis un coup de poing à assommer un bœuf et c'est un costaud. Bravo. Sa femme s'est aussi a disparu, elle en bavait trop. Elle non plus n'a rien dénoncé.

ALZHEIMER

Une dame très âgée, bien qu'elle n'en ait pas l'air extérieurement, élégante, légèrement maquillée, parfaitement coiffée, une expression impeccable de femme instruite, on la sent juste un peu décalée par moment, passe devant l'affiche et comme tous les jours, la lit, la ''découvre'' et s'indigne de ce que je subis. Alzheimer. Tout à l'heure elle va repasser, peut-être la re découvrira-elle avec la même indignation intacte. C'est curieux, elle me rassure, avec elle j'ai l'impression que le temps s'est arrêté. Un jour pourtant, elle s'est souvenue, étranges caprices d'un cerveau dysfonctionnant et elle m'a dit, légèrement réprobatrice, "dites donc, vous, vous faites beaucoup voir..'' Oui, en effet. C'est le must, ne pas se faire voir. Raser les murs. Ne pas se faire remarquer, étant entendu que ça ne peut être qu'en mal... et même si c'est en ''bien'' ça pourra devenir forcément mal par définition ou susciter des jalousies. La province dirait Racine -ce n'est pas une gloire ce qu'il a écrit sur nous-. La peur du regard de l'autre, on l'a tous mais on surmonte plus ou moins... la trouille de ce qui va être dit sur nous, de ce qu'il se peut qu'il soit dit, de ce qu'on a sans doute dit, et surtout de ce qu'on n'a pas dit. Pas bouger Médor. Plus ''ils'' sont durs et méprisants vis à vis des ''gens-qui-parlent'', des ''ils'', et plus ''ils'' redoutent ces ''ils'' qui en fait sont ''eux'', c'est logique. Jeu de transfert constant qui verrouille tout et rend malheureux donc vulnérable. Au fond, tout cela part d'un complexe d'infériorité qui peut dériver vers une pseudo parano. ''On'' ne vaut tellement rien qu'il faut faire comme si on était mort, ainsi, personne ne pourra rien dira contre vous. Pas de visites, il faudrait pour cela avoir une maison nickel et ce n'est jamais le cas... et si ça l'est, c'est cela peut-être qui risque d'être reproché, vous vous en croyez... 
On ferme donc sa porte comme ça c'est réglé. Tranquille, quoi... Même les out siders copient. Parfois en pire, comme celui du chemin. J'étais comme ça, un peu, Frédérique m'avait briefée, ''ici ce n'est pas Marseille, il faut.. il ne faut pas...'' Pas question dans mon cas, à demi étrangère, de bouger, de me montrer différente. Et puis, ça a changé lorsque j'ai pris de la distance avec elle, une distance petit à petit définitive. Car il y a la gentillesse des gens, évidente, paradoxalement, tous ces gens qui se font peur mutuellement, en fait, sont bienveillants et longanimes jusqu'à l'héroïsme et jamais ne parlent, jamais, des choses importantes. Jean a eu une vie pas tout à fait conforme, que voilà une litote, sans que jamais Lydie n'en sût rien... Elle fut la compagne de Gustau sans que jamais je n'en sache rien, ça c'est con. Yvette a caché juifs et proscrit en 44 sans que jamais personne ne moufte y compris parmi ceux qui n'étaient pas de son bord politique et je n'en savais rien. Et on dit que ''les gens parlent'' ! 

Note après coup. Le seul qui "en" parlait un peu était un ancien camarade de maquis de Guy, marseillais, qui buvait volontiers, lorsqu'il était gris et qu'il venait dans la région égrener avec mon oncle leurs souvenirs de jeunesse. Nous l'attendions avec impatience car devant lui, Guy se lâchait un peu.

Une femme, anglaise, lit et soudain son visage s'éclaire : c'est vous ? elle m'a lue. Joie. C'est Mme Vanier qui lui a passé mes livres. J'exulte.
Un couple de touristes. Je n'ai pas pensé à leur faire signer la pétition. Ils se rendaient au festival du documentaire à côté d'Aubenas, il y a quelque chose sur la Russie. Triple zut, j'aimerais bien...

vendredi 28 janvier 2011

Le blog sans images partie 11

LES VIEUX, LES FEMMES ET LES OUTSIDERS

Un groupe de jeunes d'ici, l'un d'eux a déjà lu mes blogs, vient-il exprès? peut-être, sa grand-mère a un problème identique au mien, elle n'habite pas sa maison -handicapée et assez âgée, elle vit chez ses enfants- mais a pourtant des factures d'eau faramineuses. C'est quasi fantomatique, inexplicable, elle revient et le compteur, tout fermé, tourne, tourne et tourne. Pas de fuites ni de squat. Elle est tout de même allée protester à la Mairie où on lui a dit de payer tout de même sinon ennuis infinis... et qu'après, on la rembourserait au cas où... Au cas où (?) Quant à venir vérifier, ils n'ont pas le temps, avec tous ces gens qui râlent. Ça devient grand guignolesque. Il va me mailler et j'ajouterai l'affaire sur le blog. 

RE SACCAGE

Un monsieur que je connais avec lequel nous avions déjà longuement parlé, un sportif, il est à vélo par cette chaleur, interrompt délicatement la dame-Alzheimer qui se fait réexpliquer pour la énième fois l'affaire ''stupéfiante ma chère, c'est à n'y pas croire'', est assez mécontent, une litote parce qu'en zone protégée, un entrepreneur riverain a déversé plusieurs chargements de gravats issus de chantiers de route, bitume etc.. donc pollués. Un voisin avait déjà prévenu que ses camions déchargeaient -faiblement- la semaine précédente. Ça devait être un coup d'essai, il ne s'est rien passé donc maintenant, go, c'est la totale. Apparemment, ça s'est fait assez rapidement, pendant qu'il était en vacances -il est le riverain le plus proche-. Le maire est venu et a demandé au gus d'enlever... Certes, mais il eût été mieux qu'il l'appelât avant pour qu'il ne benne pas. Un coup de fil. Ils attendent toujours la cata avant de bouger... le cul sur un chaudron, ils espèrent que le feu va finir par s'arrêter sans qu'ils ne bougent. Ainsi pour moi, tout aurait pu se régler facilement, le mur reconstruit -je n'en aurais pas exigé plus- et barka... tout le monde peut faire une boulette de même cette facture, une erreur encore, soit puisqu'il y a tant à faire. Et une fois les choses poussées à l'extrême, l'erreur devient faute, et tout s'aggrave pour TOUS. Ils se, non, ils nous discréditent. Un gus m'a dit, il n'était pas d'ici pourtant, suis-je si connue ou sont-ce eux qui le sont ? ''Vous avez voté ma chère amie, assumez !'' Je lui ai répondu que certains artefacts n'étaient pas prévus ni même envisageables, il en rit encore. Soit, je suis conne, j'admets. 
 

UNE RECRUE A PARTIR DE LA CAUSE ANIMALE 
 
Vu Lys, d'un village à côté... De plus en plus souvent, les gens me connaissent ou connaissent l'histoire, ce ne sont pas toujours les mêmes, Lys avait lu mes blogs ou certains de mes livres, c'est pareil puisque j'ai envoyé sur le net tous ceux que j'ai eu le droit d'y mettre, je ne crois pas que ça change quelque chose aux ventes et si c'est le cas tant pis.. mais elle ignorait l'affaire, ou plus exactement elle la connaissait mais ne savait pas qu'il s'agissait de moi. Plutôt branchée protection animale et chats, je ne l'avais pas inclue dans le listing. En fait, même s'il ne se fût pas agi de moi, elle eût pris position, les gens qui actent pour les animaux ont l'habitude de comment dire, la violence, l'injustice faite aux plus faibles et ils y réagissent. Le reproche qui leur est si souvent fait, ils feraient mieux de s'intéresser aux hommes est fautif, en général, ils sont multifonction, j'en ai la preuve ici, quant à ceux qui les taclent, ils ne bougent souvent ni pour les hommes ni pour les bêtes. Un vrai humaniste ne trouve jamais une cause trop petite pour lui et ne va en aucun cas vilipender qui se bagarre sur d'autres axes, menant d'autres luttes, sur des sujets différents. 
J'avais été surprise -quoique pas vraiment- de voir Josette Roucaute, une héroïne de la résistance, notre icône nationale, ex déportée à Ravensbrück, s'occuper en vraie mère poule de son petit caniche capricieux, une militante de cette eau-là qui avait résisté à la torture, tenu le choc dans le camp puis mené une carrière politique assez réussie. En fait c'est normal. Elle est seulement une femme normale. Son engagement pendant la guerre était normal... je veux dire ''évident''. La suite, plus cool -les vitamines de Kiki-, aussi.
Donc la rumeur à vingt kilomètres disait, il y a une femme à St-Ambroix qui a eu 4000 E de facture d'eau et son salaire saisi pour une petite maison qu'elle n'avait jamais habitée parce qu'elle avait été sinistrée par un gus à côté, rendez vous compte, le père du maire, et qui plante devant la mairie tous les jours. En fait, le départ de ce blog est là en partie résumé, en partie seulement car on ne parle pas du chemin... sauf qu'il s'y est ajouté d'autres choses. On a causé chiffons, chiens et chats, elle a fait adopter l'un de ses protégés par une star de la politique, marrant, je ne le voyais pas ''minou minou'' celui-là, elle me dit que j'ai du cran, je ne crois pas mais bon... J'ai oublié de lui donner la pétition. Cris est passé au même moment et il s'inquiète pour la voiture, la batterie est déficiente. Ça va, je démarre au quart de tour depuis qu'il l'a rechargée et comme on est en hauteur, rester longtemps avec une batterie presqu'à plat n'est pas vraiment gênant.
Jean-Claude est passé aussi. On a parlé de Tchernobyl, de l'union soviétique, de l'atroce sacrifice des ces types qui ont recouvert le réacteur incandescent et à qui nous devons la vie. La chute de l'URSS, un drame pour les vieux cocos. Lui s'est remis, il faut dire qu'il n'est pas vieux, justement... Il observe que le gus qui a benné dans le site protégé est coutumier de ce genre de prouesses. Pas un fan d'écologie, genre ''je travaille, poussez-vous, j'ai à faire'' je vois tout à fait. Beaucoup de gens ont pris l'adresse net, mais dans l'ensemble, c'étaient des touristes. Ils sont de plus en plus différents, plus calmes, plus instruits, plus réflexifs. Une femme me donne le nom d'un journaliste de RMC qui anime une émission sur les cas burlesques comme le mien. Je l'ai oublié mais je le retrouverai sur le net. Une autre me parle de Julien Courbet. ''Sans aucun doute'' ne me plaît pas, même si ça a l'avantage d'exister et rend surement service aux gens dans la détresse la plus totale mais toutes ces affaires terribles, quelque fois sordides, ces gens dans des situations invraisemblables, ces larmes, ces cris, ce pathos, non. Inévitable sans doute, il faut de l'audimat, il est vrai que cela marche, la plupart obtiennent justice en une seule émission. Mêmes des banquiers craquent tout de suite, la peur de la mauvaise réput, des médias qui la répercutent à l'infini, de perdre peut-être leur fond de commerce. Mais non, décidément, ça ne me tente pas et de toutes manières il faudrait que j'aie en plus des triplés tétraplégiques ou handicapés mentaux, ou les deux, voire un mari qui me cogne, et ça ne le fait pas. Je ne cadre pas et tant mieux.
Et soudain, je me souviens, Anita. On s'est connues enfants. Chez Mademoiselle Siol, au piano où allait Frédérique. Ça se remet en place. Puis au Ranquet.. Ça y est, mais elles sont parties. Je l'ai tellement enviée autrefois, elle était une beauté époustouflante, une toute petite fille brune aux cheveux frisés, aux traits parfaits, souriante et un peu fragile. Elle n'a pas changé.

Vendredi 27 août

DE PETIT GIBUS A POUTINE

Petits ennuis matinaux finalement marrants. Il semblerait que je sois plus importante que je ne crois et copiner avec moi aussi, ainsi qu'un article également, sur un sujet, notons-le, qui n'a strictement rien à voir avec la mairie de St-Ambroix et les élus du village qui n'ont pas le pouvoir de faire ou ne pas faire en le cas..   
 Parler à une auteur serait-il acte grave ? Ça peut se jouer guerre des boutons, je te prêterai pus mes billes, ou liberté d'expression bafouée mode poutinesque, les fouilles-merdes au goulag, au choix.
Ainsi, Djamil, qui, voir l'article de ''La marseillaise'' cité en fin de blog, cherche depuis 10 ans à devenir français [il est ici depuis 40 ans, ses enfants sont français, il a toujours travaillé ainsi que sa femme, accidentée du travail... et son père est un ancien combattant décoré de 40, un de ceux qui ont fait ''El Alamei'']... bref, Djamil, malgré toutes ces références dont peu de français pourraient se targuer se heurte à l'administration ''à front de toro'' qui lui réclame toujours un "papier", serre le tout dans un tiroir... jusqu'à ce qu'il en faille un autre, personnage de l'article, est perdu.
  Et voilà que ce matin il reçoit comme d'habitude une lettre lui disant que son dossier est à refaire entièrement, sans explication, adressée par la mairie bien qu'elle n'en soit sans doute que le transmetteur. C'est là qu'il se pointe, exaspéré et la suite.. La guerre des boutons en effet, t'as causé à Hélène t'es plus mon pote..
L'article, le voici.



Des amis de la France depuis 3 générations:
Zola et Kafka réunis

Djamil est né en 48 en Kabylie de parents "français musulmans" donc en France de parents français... Son père, combattant multi médaillé de 40, car pour aller se faire trouer la peau, la France ne mégote pas, vient en France en 45 et travaille 30 ans au fond de la mine tandis que sa mère reste au pays : Djamil ne le voyait que 15 jours par an. Le jeune homme arrive à son tour en France en 71 à 22 ans, déjà marié. Il travaillera d'abord aux usines Renault puis ici à la SMAC et enfin au nettoyage à Pechiney notre usine à merde bien connue internationalement.
Sa femme le rejoint en 74 et sa mère en 76, peu après le décès de son mari. Ses enfants y naissent : ils feront tous de bonnes études. Vie de séparation, de labeur où l'épouse arrive quand le mari meurt, où le fils suit le chemin du père -mais dans son cas la séparation sera moins longue puisque sa femme le rejoindra 3 ans après-. Une maison, les enfants qui étudient tous -ils auront de bonnes situations- tout baigne : lui à Péchiney, elle, aide-soignante à l'hôpital de St Ambroix.
Et un jour, c'est le drame : voulant rattraper une patiente de 120 kg, elle se claque les cervicales et devient à 50 ans tétraplégique malgré ou à cause de l'opération. Elle vit à présent en fauteuil et ne peut rien faire seule. Il s'occupe d'elle et de tout, toujours jovial cependant et plein d'humour...
Depuis 2001, il veut une carte d'identité française. Et là, après Zola, c'est Kafka. Il a rassemblé "tous les papiers" comme il dit, qu'il garde soigneusement dans une chemise, bien qu'il ne lise pas facilement le français, il a subi enquêtes etc.. et depuis 2001 le récépissé indique dossier complet. Alors ? Alors rien. Tel document est périmé (forcément, à force de traîner dans les tiroirs), ils ont égaré des photos, ou le dossier entier (il l'a refait SEPT OU HUIT FOIS)... le nom de son père ne s'écrit pas avec i, ou l'inverse, l'acte de mariage doit être rédigé à droite, pas à gauche ou l'inverse... En 2009 nouveauté, on veut des photocop de son passeport... et de celui de sa femme, bonne pioche car elle ne peut se déplacer ! Impossible de dissocier les deux affaires lui dit-on.
Ils habitent ici depuis 25 ans, paient des impôts, leur parents ont combattu pour la France mais rien n'y fait, ils sont citoyens de seconde zone. Il a écrit aux présidents un à un, qui chaque fois lui répondent qu'ils adressent la lettre à la sous préf... qui lui demande alors un nouveau "papier" inédit, ils sont créatifs."
Question grave, ne pourrait-on mettre les artefacts entre parenthèse afin d'œuvrer ensemble pour la justice et pour le bien des gens plutôt que de se la jouer petit Gibus poutinesque?

jeudi 27 janvier 2011

Le blog sans images partie 12

Samedi 28 août
D'AUTRES VOIES

Robin arrive. Inch'allah. Vu un monsieur, un professionnel de la justice, par hasard, devant la Mairie, il a du mal à me croire, comme toujours, du coup ma facture ne me quitte pas, elle a piètre allure. Organisé en diable, il me dit ce qu'il faut faire et ne pas faire. Un peu obsessionnel, comme souvent ceux qui font profession de droit. Pas inintéressant, il a fondé une assoc avec un percepteur à la retraite (!) exigeant des explications de la part de leur mairie en raison précisément de l'augmentation énorme du prix de l'eau. Eux aussi. Il semblerait que le percepteur ait refusé de payer l'assainissement et l'ait bloqué chez un huissier. Est-ce légal? à voir en tout cas. 

Des gens sympas, qui signent d'eux mêmes, des amis d'une femme que je connais -le monde comme on dit est petit-, une anglaise installée pas loin, une lectrice. Puis est passé en coup de vent le copain qui a eu une idée, ce n'était donc pas bidon revenu de Paris où il a accompagné son amie, rendez-vous demain. Parfois deux personnes valent mieux que vingt autres pour ces coups du moins. Mais j'avais à faire et ça m'a pris du temps.

Petit contre temps en effet, j'avais promis à un copain de mettre à jour son antivirus périmé, croyant à trois minutes de travail. Ce qui n'était pas prévu, c'est qu'il ne l'avait jamais fait ! Une demi heure de "scan" quatre fois de suite... deux virus trouvés -il a de la chance- et j'y suis encore, il va falloir les mettre en quarantaine et jusqu'à présent je n'ai pas réussi. Un gars cool, quoi, un jeune de surcroît qui surfe -assez peu heureusement- depuis six mois sans antivirus.. c'est à dire depuis que sa copine est partie. Je me suis prise au jeu. Encore deux "scans" !! Il est onze heures et Cris m'attend mais il faut finir. Le blog sur le génocide des roms (lien) a atteint en trois jours 336 visites, un record après grève de la faim (lien). Cela permet de cerner les erreurs -pire que des fautes, comme dirait Talleyrand*- de la politique de Sarko. Là, c'en est une à la mesure sur le plan international de ma facture de 4000 E sur le plan local. Le net donne une indication assez fiable.

 *"Une merde dans un bas de soie" avait dit de lui Napoléon, je crois.

Ça signifie que les gens sont choqués indignés par leur expulsion et ça remonte le moral même pour eux j'espère. 

Note après-coup. Ce blog devint un blog star et atteint actuellement 20 000 je crois -à vérifier- et me coûta de fait une recherche assez longue -un mois à peu près 10 heures/jours- qui m'obligea à mettre en veilleuse les autres dont celui-ci. Pas grave et même très bien finalement. 

Du coup, j'ai fait une petite recherche sur le sanskrit... la langue des roms encore parlée -de moins en moins-, l'hindi dont il est issu étant la base -la troisième la plus parlée dans le monde associée à l'ourdou- que les érudits avaient il y a des lustres mis en forme pour donner le sanskrit dit "langue parfaite", un cas exceptionnel d'une langue à la fois traditionnelle par sa base et recréée de fait, comme l'hébreu moderne en Israël. 

Imaginons qu'on se retrouve en face de gens qui parleraient encore -en partie- le grec classique ou le latin, de véritables "fossiles" linguistiques vivants, phénomène unique ou quasiment, le sanskrit, même en Inde, n'est plus parlé que par de rares familles brahmanes et cette langue des textes sacrés qu'étudient les paléographes ne l'a jamais vraiment été par le peuple. Une aubaine littéraire pareille, que fait-on avec ceux qui nous l'offrent sur un plateau ? Et bien, on les vire ! Dehors les métèques.

Dimanche 29 août

Relâche ! Ca devient comme un boulot. Je m'arrête le dimanche, d'autant que le village est totalement désert. Un village mort.

Lundi 30 août

Temps plus froid, ouf... Relâche encore mais les tracts sont prêts ainsi que de nouvelles affiches. Demain rendez-vous avec le copain. Robin est arrivé ce soir. Le bonheur, pour l'instant. Mal aux dents, terriblement, il paraît que c'est psycho somatique. Les blogs "montent" en visite : normal en septembre, les vacances sont finies.  Ça monte encore sans arrêt pendant tout l'hiver. 

Mardi 31 Août

Jour de marché. Peu intéressant, comme d'habitude. Mais deux membres dont l'un important de l'ancienne équipe -par qui mon affaire est survenue au départ- s'intéressent à mes déboires et l'un m'a même demandé de singner (je laisse la coquille) la pétition que j'avais oubliée. De plus en plus marrant, si ça continue, c'est le maire qui va la signer lui-même. J'ai retrouvé mon affiche volée... saccagée à coup de couteau. Rattrapable, ça fait même genre.

Mercredi 1 septembre
JOJO 

Un message élogieux au sujet du blog sur les roms disant que "je suis belle mais un peu "estabosida"... je ne sais pas ce que ça veut dire mais bon... Demain, c'est l'audience de Jojo, notre Gibie aux prises à des shadoks et des hénormes, la société française d'asphalte, qui à lui aussi a démoli un mur qu'on lui impose à lui de reconstruire. Il faut y être impérativement. Il déprime un peu, juste devant la ligne d'arrivée. Le syndrome de la solitude du coureur de fond, toujours. Sa maladresse est totale : il n'a, m'a-il dit, pas "tout" listé à la juge de ce qu'il subit et a subi de la part de la SFA "pour ne pas avoir l'air du gars qui jérémiade de trop"...  il se réserve de le dire "si besoin est, mais plus tard" ! Il n'a pas compris qu'il n'a pas un autre coup dans le chargeur, que la juge n'est pas une copine qu'il va revoir et qu'il ne faut surtout pas cacher ce qui peut apporter de l'eau à son moulin. LES PAUVRES ONT PEUR DES RICHES ET LES VICTIMES DE LEURS BOURREAUX. On en revient toujours là, ELLES SE TAISENT PAR HONTE DE CE QU'ELLES ONT SUBI. Et plus c'est énorme, plus elles font silence car elles redoutent qu'on ne les croie pas. Qu'il s'agisse d'un terrain saccagé, d'une maison effondrée ou d'une agression, y compris sexuelle, c'est le même problème simplement avec des degrés différents. Je râle: comment a-t-il ainsi pu cacher ses dols ? il n'est peut-être pas trop tard, il faudrait l'écrire et l'apporter tout à l'heure au tribunal. Mais c'est pour demain et il n'aura pas le temps de transmettre à sa partie adverse qui risque de demander le renvoi. Aider ceux qui s'aident si peu, mission difficile.

 Jeudi 2 septembre

Audience au tribunal pour Jo. Arrivée à 8 heures 40, en avance pour une fois. Personne, puis les gens arrivent en masse, le brouhaha, les avocats en toge, des quidams inquiets, côté avocats, ça bavarde, rigole, une dame en vêtement noir, pas tout à fait une toge, elle n'a pas d'hermine au bout de l'écharpe, gentille,  passe,  cherche quelque chose, on la salue partout dans la salle... enfin, une toute jeune ouvre la porte comme au théâtre, je la distingue mal, tous se lèvent mais non, elle fait asseoir, elle aussi cherche quelque chose... puis ça y est, un gros dossier est posé,  à nouveau un "debout-assis" et elle ouvre la pile, appelle. Des avocats arrivent, chuchotent, on n'entend rien, bla bla bla... ils s'en retournent, parfois disent deux mots à quelqu'un dans la salle et sortent ou se réinstallent pendant que la présidente appelle encore... si bien qu'au bout d'un moment de ce ballet mal chorégraphié, il est très difficile d'entendre et même de voir quoique ce soit si on n'est pas aux deux premiers rangs et encore... Et le fait est que son avocate n'a pas entendu le nom de Jojo... mais les deux autres avocats de la partie adverse, si, et les voilà qui discutent sur l'estrade avec la présidente, puis elle survient, trois mots et go, fini, expertise assez rapide, il s'en est bien tiré quoique... La SFA qui lui a saccagé son terrain et son mur, à présent, se retourne contre la société sous traitante qui a benné ses déchets -quoi?- dans le puits... tels "deux mis en cause" qui chacun rejettent la faute sur l'autre... C'est plutôt marrant au fond. 
Je demande en sortant les consultations juridiques on me dit que ça sera ce lundi -une fois ou deux par mois- mais qu'il faut arriver vers 7 heures voire avant et attendre dehors en file parce qu'il y aura surement un monde fou -c'est la rentrée- et qu'ils ne peuvent prendre que 18 personnes. Au delà, on s'en retourne même si on a fait des kilomètres à l'aube dans  le meilleur des cas, en voiture, et dans le pire, en mob, train-bus ou auto-stop et si on a attendu debout dans le froid deux heures devant le tribunal, rendez-vous dans 15 jours.  
Une image de la société assez éprouvante que reflètent ces procès où parfois s'étalent la misère à la fois matérielle et intellectuelle et morale -la méchanceté; et l'âpreté au profit si minime soit-il-. On voit de braves gens pas très au point comme Jojo -ou moi dans une certaine mesure-... harassés, des retors et d'autres qui se battent pour un vélo... Et entre tous, on ne sait parfois pour qui voter.

UN SALAUD ORDINAIRE, NUL 
N'EST MÉCHANT VOLONTAIREMENT

Il arrive même qu'on ait une envie de rire irrépressible, telle la fois où un type était très attendu "non paiement de pension alimentaire pour ses enfants", le sale gus, un flag qui allait, comme la présidente avait prévenu, retarder toutes les autres affaires prévues, la tuile, quoi.. Et on vit arriver un pauvre type frêle l'air d'un ado, menotté, rasant les murs s'il l'avait pu... A la barre, d'une voix à peine audible, il avait reconnu les faits et s'en était excusé, il était au chômage et venait d'être expulsé de son appart etc... Et c'est là que son avocat avait plaidé "mon client est très pudique, il ne vous dit pas tout... il s'est mis en ménage avec une femme qui a déjà trois enfants dont il s'occupe parfaitement... et depuis leur expulsion, ils vivent en mobil home à six car ils en ont eu un ensemble... et euh... ils vont en avoir un autre dans quelques mois..." C'est là que la toute jeune présidente, les yeux écarquillés, l'avait coupé en lançant au gars accablé: ô, Monsieur !!! Vous n'êtes pas raisonnable !" et que j'avais dû sortir pour ne pas éclater de rire en public. J'ai encore entendu l'avocat dire "si vous le mettez en détention, ce sont quatre enfants qui vont se retrouver à la DDASS et bientôt un cinquième!" Un fou rire malvenu certes, comme jamais, la juge nous avait dit, "ça peut être rapide ou durer une heure et en ce cas les autres affaires seront reportées, désolée"... Là, elle avait eu un geste fataliste vers nous genre "allez-y, vous voyez bien que ça se complique"... Certes, à côté de ce drame injugeable, qu'étaient de petites histoires un peu ridicules?
Le pauvre "flag" était un bon père si l'on veut.. dépassé par les événements (!) au chômage mais avec cinq petits, et dans une caravane... ne pouvant évidemment plus faire face à ses propres -premiers- enfants et le "salaud" attendu se révélait être une victime pitoyable. Son ex femme, bien-mise, aimable, employée à la sécu, semblait finalement aussi navrée que lui. Obligée soulignait-elle de porter plainte par les services sociaux qui lui avaient accordé une pension d'urgence, elle n'était pas là de gaîté de cœur elle aussi.
  Il y a des aficionados qui ne décollent pas. Un spectacle gratuit. Voyeurisme ? Pas forcément.

Vendredi 3
EN VRAC

Une amie passe, triste. 4000 Euros valent-ils de perdre une amitié ? non. Mais l'honneur, si.

Samedi 4 septembre

Réveil matinal par Djamil... qui veut savoir l'adresse de Sarko  pour envoyer la lettre que je lui ai faite avant hier ! Ensommeillée, je lui dis "Palais de l'Elysée" mais il veut savoir s'il n'y a pas un nom de rue, on ne sait jamais, ça peut se perdre... 

Juste après, clash -sans intérêt- avec le maçon. Il a néanmoins réparé ce qui avait été abîmé soit par les travaux, soit par l'effondrement de la maison. Sans enthousiasme, c'est le moins que l'on puisse dire. Passé la journée à "mouiller" les escaliers dont les bords cassés venaient d'être réparés, ils avaient été fracassés par des pierres tombant depuis le dernier étage pendant qu'ils travaillaient sur la toiture car ils n'avaient pas mis de protection. Du coup, je n'ai pas pu aller à la manif, je râle... La porte est enfin mise, et les soudures qui TOUTES ont lâchées ont été refaites. Ainsi que les écoulements dont plusieurs avait été ratés -tout est inondé au rez de chaussée-. Le chauffe eau-marche, un petit miracle, pendant les travaux sur la toiture, les apprentis projetaient des tuiles... parfois dessus lorsqu'ils rataient leur jet et j'avais in extremis mis une protection et protesté... "Mais il est foutu, ce truc" avait rétorqué en ricanant un tout jeune stagiaire qui ne fumait pas que des marlboros ... le même avait cassé ce que je supposais être de l'amiante -c'est plus facile pour le mettre dans le sac à gravats- et lorsque je l'avais engueulé, m'avait assuré que ce n'était absolument pas dangereux, de fausses idées qu'on nous met en tête à cause de la télé etc... Sans commentaires. Félix certes est excellent, d'autres aussi, mais certains ouvriers, les très jeunes souvent font un peu n'importe quoi et je suis sympa. La maison prend tournure enfin. J'ai lâché la mairie mais demain il faut que j'y retourne. Bizarrement, tout va bien. Est-ce de voir ces travaux enfin se terminer?  

Dimanche 5 septembre 

Minuit, chez Manu. Crevée par les travaux et pourtant je n'ai pas fait grand chose, c'est Cris et Robin qui se sont cognés tout. Les évacuations ont été laissées telles que par nos joyeux lurons de maçons c'est à dire bouchées-irrattrapables... et c'est nous qui avons dû les refaire -repercer-. On en a raté encore une, tout a été à nouveau inondé dans la galerie, plus que jamais ce coup-ci car on avait vidé des seaux et des seaux dans l'évier du troisième étage. Je n'ai fait que nettoyer, grosse tâche tout de même. La peinture -refaite! - a cloqué, il va falloir tout reprendre au plafond.

DES GENS MESURES ET SANS ARRIÈRE PENSÉE

Des jeunes, des footballeurs, légèrement éméchés, sympas, me parlent du chemin et de ma facture d'eau. L'un d'entre eux est spécialisé en espace verts, sympa... En gros, ils sont tous d'accord mais un peu désabusés. Ils déplorent la passivité des "gens" -encore les "gens"!- et pensent -à tort- que c'est seulement parce que je suis auteur que ça va s'arranger. L'un d'eux connait bien le maire et pense qu'il est écolo passionné du pays... et au fond d'accord avec nous au sujet du chemin entre autre. Soit. Mais les actes ne suivent pas voire suivent a contrario. "Je dis-je dis-et je fais pas".

 Il faut leur montrer que ce n'est pas "moi" qui aie agi seule... ou que même si au départ, ça s'est un peu passé comme ça, cela me dépasse et les concerne eux finalement bien plus que moi. J'ai l'impression d'être une gamine utopiste et qu'ils sont eux des adultes désabusés, inversion assez régulière des didascalies. 
Le scoop, l'un d'entre eux est gitan et, enfin, j'ai trouvé, parle sinti. Génial. La maison est presque réparée.  
Ils sont de plus en plus éméchés, je rentre, Bertrand et Katy viennent demain et il faut encore nettoyer et s'occuper des chiens.  

Lundi  6 septembre

Un peu de spleen. Robin part tout à l'heure. Il est bien peu resté cette fois. Expos, Paris, Deauville, sa vie est à présent bien tracée comme la mienne ici et je n'y ai pas plus place que lui à St Ambroix. Un peu plus tout de même car ici ce n'est vraiment pas marrant. Mais ça me laissera les mains plus libres. Dommage, tout allait si bien. Le temps perdu ne se rattrape jamais, contrairement au cliché.

Impossible de joindre l'expert, décidément, sa messagerie est saturée, ses mails ne disent rien etc... Serait-il en dépression ? En faillite ? Il est sympa d'habitude, il doit y avoir quelque raison grave. Je ne suis peut-être pas la seule à avoir des hauts et des bas et être ingénieur des mines ne protège pas de ces aléas. Je vais re essayer. Presque pas dormi. Pas fatiguée pourtant.

VITESSE LIMITEE.. A 30 KM/H 
 
Contretemps, Bertrand et Katy sont passés mais ils ne comptaient pas rester, contrairement à ce que je pensais, et Robin et moi avons dû filer à Alès pour le train. Malgré les grèves, il y aura demain le TGV prévu donc inutile pour lui de sauter dans celui-là si bien qu'on est retournés ensemble et lorsqu'on est arrivés, ils étaient quasiment prêts à partir, juste ennuyés de ne savoir où poser les clefs. On les a vus à peine vus 5 minutes. Un détail, si la SNCF comme autrefois répondait au téléphone, on aurait économisé 40 kilomètres dont trois de bouchons à l'entrée d'Alès où la limitation, à laquelle je me tiens par principe, est à 30 km/h, moins que la vitesse de course normale de Vôtan en demi élan. Bof, si ça sauve des vies et c'est trop marrant de voir les gus furax, coït interrompu en BM rutilante 16 chevaux sous la pédale queue à queue quasiment au pas sur 3 kilomètres, parfois doublés par des joggers hilares. 

On va voir si le système de récup d'eau fonctionne, de la pluie est annoncée, quasiment un déluge. Et en ce moment, il pleut en effet, juste un peu... ET LA CUVE EST DÉJÀ REMPLIE !! Le maçon jurant ses grand dieux et diables que ça ne pourrait pas marcher [forcément, ce n'est pas lui qui l'avait réalisée!] avait fini par me faire douter. Le bricolage astucieux de Cris a parfaitement réparé la boulette. Moralité, souvent, King varie -ou se trompe- et bien fol est qui s'y fie... Reste que je l'ai conçue ridiculement faible, 300 litres, il en faudrait une autre au moins. 600 litres, combien de temps tient-on avec, douche, lavage, et cuisine -avec un filtre évidemment-? Pas longtemps d'après Mr Bnj mais ils ont cinq enfants. Il faut économiser. Douche après savonnage, lavage rapide du linge, vaisselle sommaire, le soleil désinfecte et supplée aux lessives etc... N'empêche, qu'on se le dise, ça marche à condition de prévoir une gouttière assez profonde et de l'installer juste où il faut, tout un art qui tient compte de la pente de la toiture et de son exposition, du vent et de la force variable de la pluie... Là, ça colle, pas une goutte de perdue, sauf en bout et c'est volontaire -car on va mettre une autre cuve de ce côté-là-. 
Une heure du mat, le Ranquet, crevée à présent, mais... Robin me parle d'un article de Midi-Libre, une interview de la fille vietnamienne de Chirac sur les roms, des propos particulièrement odieux,  il faut voir ça. 

Je l'ai rajouté sur le blog "http://tziganes2.blogspot.com" avec un droit de réponse, je dirais plutôt un "devoir" de réponse assez virulent. J'espère qu'ils le feront passer. Ça m'a pris une heure. J'ai si sommeil que je crains de m'endormir en voiture en retournant à St-Ambroix. Demain, lever matinal, TGV et grèves obligent. Trop fatiguée pour même être triste. Un avantage.


mercredi 26 janvier 2011

Le blog sans images partie 13

Mardi 7 septembre

J'ai repris les déclarations de la fille de Chirac contre les roms en les modifiant un peu. Repos aujourd'hui, à part trois nouveaux blogs juste ulpoadés.

Voici l'article [mes modifications mineures sont en italique] 

 "Les roms vietnamiens n'ont pas leur place dans l'avenir de la France, ils ne sont pas intégrables. Dans le 91... je vois ce qui se passe... tous les matins, dans leurs gourbis, les hommes obligent leurs femmes, leurs enfants et leurs petit-enfants à faire la cuisine pour des bouis bouis infects et attendent qu'ils rentrent le soir. Est-ce que c'est la France, ça ? La dignité ? Est-ce qu'on doit fermer les yeux ? Ils vivent comme des rats.. Moi je soutiens fermement Sarkozy sur cette question.... Et aussi sur la déchéance de la nationalité... Une personne d'origine étrangère qui tire sur un policier doit perdre sa nationalité immédiatement, c'est pareil pour la polygamie, en République, ça n'existe pas. Je ne veux pas qu'on mette les enfants au premier plan... en Italie on brûle leurs maisons et personne ne dit rien. Arrêtons de salir notre pays. Moi, mes icônes, ce sont sœur Emmanuelle, mère Thérésa et l'abbé Pierre et je dis aux catholiques touchés par les roms vietnamiens ''allez sur le terrain et faites la charité''.
Notez que ces propos ont autrefois réellement été tenus au sujet des asiatiques du 13 ème. 

EN ATTENDANT LE DÉLUGE

Prévision d'un nouveau déluge. La manif a fini au troquet sous la terrasse de la Rotonde, retour d'Alès périlleux, des flaques énormes ... et une andouille de parisienne qui me précédait de s'arrêter au milieu, vers les Rosiers -note, là où la flaque est la plus profonde-! que faire, avancer ou non ? C'est ainsi qu'on noie le moteur. J'ai pu passer -la voiture est haute- mais pas celui qui me suivait. Ici, ça s'était calmé. Le soir, ça a repris. A présent, plus grand chose sauf des éclairs de ça de là. J'observe que le Ranquet bénéficie d'une sorte de micro climat, à force de faire des allers-retours, c'est incontestable, la pluie y est moins drue et il fait plus chaud -mais ça je le savais depuis toujours-. Les montagnes ? Le flan abrité ? Dormi comme une souche à 5 heures après les blogs, pendant une heure, exceptionnel, la réaction au stress sans doute. C'est Fred depuis Paris qui m'a réveillée, inquiet. Les chiens, ou plus exactement Tess, ont eu un peu peur. Les chats ne bougent pas du canapé. 
Il paraît que c'est pour cette nuit, je doute, mais il est vrai que ça arrive brutalement, il n'y a pas deux inondations identiques, j'en ai déjà connues deux. En 58, il ne pleuvait même pas lorsqu'on est sortis de la maison de fonction dans l'école à Camont et j'avais de l'eau jusqu'à la taille, mais j'avais dix ans seulement, de l'eau marron clair et, stupeur, chaude ! A Anduze par contre, en 2002, il délugeait littéralement. On verra. On ne peut rien faire de toutes manières. Je vais débrancher les téléphones et dormir, dormir, dormir enfin... Ça va mieux. Demain, ça reprend, après ces curieuses "vacances" sportives. Les canalisations sont réparées. Il reste les peintures à refaire.

Mercredi 8 septembre
SAKINEH

On a échappé au déluge. Rien fait, repos. Sauf un blog, une urgence, pour Sakineh, l'iranienne accusée d'"adultère": le ramadan finit vendredi et c'est après le jeûne que les exécutions commencent. Compte à rebours... Réexamen de son "cas", oui c'est une  avancée mais ça ne signifie pas qu'elle soit sauvée et ça  peut aller très vite... http://sakineh2.blogspot.com 
Un blog strictement utilitaire, a minima, assez pénible à faire parce qu'il faut perser, je laisse la coquille, c'est "peser" en fait, peser donc ses mots relativement pour ne pas l'enfoncer encore plus dans le gouffre où elle se débat comme vingt autres personnes en attente d'exécution. Flatter aussi celui qui détient sa vie entre ses mains, éviter de le braquer. [Exemple, la journaliste qui a fait passer une photo que l'on pourrait croire d'elle, sans voile -ce n'est pas le cas- risque de lui coûter encore 100 coups de fouet pour "indécence".] 
Notamment je ne peux raconter l'histoire telle qu'elle s'est réellement passée, encore plus effroyable et burlesque que ce que l'on devine entre les lignes, personne ne le peut. Elle est in extenso sur mon livre "Femmes d'Iran" sans le nom et c'est intentionnellement que je n'en fais pas mention sur le blog, ça ne l'aiderait pas, je le crains, en ce moment du moins.

Jeudi 9 septembre 

11 heures. 11 visites seulement sur le blog de Sakineh, un peu déçue... quoiqu'il n'a finalement que 5 heures d'existence, ça peut flamber dans la journée. Il faut seulement craindre que les gens, lassés, ne croient comme Gérald que c'est gagné et ne décrochent, il y a tant à faire... Et c'est là qu'elle risque d'être exécutée, certes pas lapidée -après avoir promis devant tous les médias que ça ne se pratiquait plus et ne se pratiquerait plus jamais, il leur sera difficile de retourner en arrière- mais pendue... [en principe à une grue]... ce qui, même moins spectaculaire, n'est pas forcément mieux. Le levage à l'iranienne génère une mort lente, contrairement à la  projection à l'anglaise par une trappe qui s'ouvre, brisant net les cervicales du condamné. 

Ce que l'on "voit", même horrible, est parfois moindre que ce que l'on ne voit pas.
La lapidation, le sang qui gicle, tous, hystériques, qui participent, est d'une horreur insoutenable [ça évoque vaguement les corridas], le/a lapidé/e hurle... tandis qu'un pendu, devant une foule tétanisée, hissé à 20 mètres, ne le peut pas. Et peut-être souffre tout autant.
Je retourne rue Désiré et à la mairie. Les "vacances" sont finies. C'est presque une détente à côté.

VICTIMES NON SOLIDAIRES, ON N'EST PAS 
DES FIGUES DU MÊME PANIER

Un "détail" rigolo, enfin si l'on veut: Albert, de l'AVI, association d'aide aux victimes familiales, un jeune homme courageux qui, après avoir été violé dans son enfance, abîmé dans tout son être, tente d'aider ceux qui sont dans des cas analogues, m'envoie un mail assez sec -le cas de Sakineh ne l'intéresse pas-. Mal ciblé donc. C'est le premier que je lui fais cependant quand lui m'en inondait autrefois -de forts intéressants du reste-. Les victimes sont parfois assez peu solidaires c'est le moins que l'on puisse dire, comme la vietnamienne taclant les roms qui "n'ont pas leur place en France". Elle, si, bien sûr. 
De même Albert, violé, que personne n'a aidé autrefois, deux ou trois tentatives de suicide par la suite, s'enferme, non pas dans "son" cas car il l'a tout de même étendu aux autres, mais uniquement aux autres semblables et si possible des mecs et il ne fait pas le lien entre ses bourreaux et ceux de Sakineh.

Je serais curieuse de connaître ses motivations. "L'Iran, c'est loin?" Non, je ne crois pas, même très peu instruit -comme le montrent ses messages- il est loin d'être idiot. Alors ? "Moi seul ai le droit d'aider les autres et à bas la concurrence déloyale?" [J'écris et cela peut susciter des rancunes, à l'exemple de ce vieil instit fana de son blog, branché hélas surtout copains, famille, village qui se délecte à chercher mes fautes et a jubilé jusqu'à l'extase lorsqu'il a déniché "gourd" à la place de "gourg", me traitant aussitôt avec une joie non dissimulée de "gourde", OK. Il voulait m'a-t-il dit ensuite, car je ne me suis nullement fâchée -c'est un vieux monsieur- devenir écrivain mais les circonstances etc...]

Non, je ne crois pas, Albert n'est ni envieux ni mesquin. Mais peu sûr de lui, peut-être, hyper susceptible; a-t-il été blessé d'être inclus dans une "liste" alors que lui me faisait en principe des courriels perso? Un peu gamin, il m'avait -pour une fois en mail groupé- envoyé la vidéo d'une prestation télévisée assez maigre -puisqu'il ne prononçait pas deux phrases à la suite- visiblement mal à l'aise devant un interlocuteur bien mieux armé que lui, me demandant ce que j'en pensais, j'avais applaudi comme il convenait en lui recommandant seulement d'éviter de se laisser interrompre quitte à hausser la voix et en ce cas, ne jamais regarder son  "interrupteur" ... -pour éviter le phénomène d'hypnose- mais la caméra ou le public, ignorant le trublion qui s'agitait juste en face de lui pour le déstabiliser. Il m'avait à l'époque remerciée de mes conseils. Oui, que les victimes sont peu solidaires entre elles parfois. Mais c'est la quadrature du cercle car si elles l'étaient, elles ne seraient sans doute plus victimes ou pas aussi longtemps. 

LES MALENTENDUS DU NET

Le net est parfois source d'histoires bouffonnes, si j'avais "rencontré" virtuellement le vieil instit -rencontre improbable car je ne suis pas de son bled et les randonnées troisième âge avec pique nique-sauciflard, non..- c'est en raison d'une erreur de nom. J'avais été invitée à Decazeville pour "Femmes d'Iran" par un homonyme, son nom est très banal et son prénom aussi, mettons Jean Dupont, et j'y avais été reçue avec tapis rouge, conférence, succès, la "Dépêche du midi" etc... En plus, payée et au meilleur hôtel, malgré mon chien -c'était à prendre ou à laisser-, il m'avait réservé une chambre avec wifi et une petite cour-jardin privative, gentille attention. Un excellent souvenir, il m'avait lue, comprise, questionnée intelligemment pendant la conférence etc... 

Bref, j'avais donc envoyé peu après un message à celui que je croyais être Jean Dupont, qui m'avait aussitôt répondu sur un ton curieux -condescendant- ne collant pas, pas du tout au personnage. Leur adresse net est quasi identique à un tiret près.
Bon, finalement ça s'était arrangé [bien qu'il m'ait traitée de gourde]. Erangement, je ne puis même écrire son nom, pas par discrétion... mais parce que c'est aussi celui d'un adjoint de l'ex mairie de St Ambroix

GARY, CÉVENOL OU 
CYRANO DE BERGERAC A L'ENVERS

Ça m'était arrivé une autre fois mais par ma faute ce coup-ci, j'avais inversé deux adresses qui m'avaient été données par deux "Jean" au cours d'une signature (!), le premier, un beau mec qui ne me déplaisait pas, et le second, passons... très différent. Je/nous n'avions détecté la méprise qu'au bout de six (!) courriels. Il s'agit d'un écrivain de talent mais avec un caractère épouvantable. Quelque chose ne "collait" pas avec le "Jean" à qui je croyais "parler", le ton, la manière d'être un peu brute, presque déplaisante, le sentimentalisme nationaliste sirupeux ["vive les Cévennes et à bas les métèques"] l'engagement idéologique quasi fanatique... Bizarre, combien pouvait-il être différent à l'écrit! Ce n'était pas possible à ce point, j'ai finalement surfé sur son site et découvert un petit gus au visage chafouin dont je ne me souvenais même plus. Ce n'était pas lui. Il avait dû être aussi gêné de mon ton que moi du sien. C'était Cyrano de Bergerac à l'envers, j'en ai fait une nouvelle que l'on peut lire dans shwoong, en imaginant une suite. 

Épilogue cocasse, lorsque j'ai voulu naïvement le prier de m'excuser, lui indiquant que je croyais parler à l'autre, il s'est carrément fâché, comment, n'était-il pas digne que je lui adressasse des messages, ne le valait-il pas largement comme auteur ? -Sans doute.- En ce cas, il me priait de ne plus avoir contact avec lui, jamais, d'ailleurs je n'étais même pas vraiment "cévenole" -une métèque- et c'était par pure courtoisie qu'il avait daigné me répondre, lui, qui, depuis "dix générations" etc... Il me l'avait joué amant jaloux raciste. Métèque! Je lui avais répondu -ce fut mon dernier courriel- que la consanguinité ne donnait pas de fameux résultats au bout de dix générations. Un écrivain peu connu mais remarquable... sauf qu'il dit toujours -un peu- la même chose, la beauté de la nature le matin, à l'aube, le soleil qui se lève sur les montagnes bleues, les animaux qui bruissent, le genre de littérature qu'on aime bien en exil et qui vous fait pleurer. Comme il n'a pas un bon diffuseur et qu'il a mal ciblé son public, lui qui pourrait faire un tabac à Paris plafonne à cent lecteurs et encore.
Car ici, il suffit d'ouvrir la porte. 

Vendredi 10 septembre
L'EAU, ENCORE

Cris a trouvé un système pour amener rue Désiré l'eau de la réserve jusqu'en bas, toujours futé. Un simple siphon, et une pince pour clamper le robinet. Je vais aller l'installer -un jeu d'enfant- et nettoyer la galerie avec de l'eau de pluie, gratuite, si ça fonctionne. Ce que je veux faire depuis un an, enfin...
Fin du ramadan, je préfère ne pas y penser trop. Les exécutions reprennent en Iran. J'ai envoyé un message sur le site de Sakineh (voir à "la règle du jeu") La fatigue est terminée. Je ne sais même pas à quoi elle était due. Le chagrin ? Les rhumatismes ? L'absence de sommeil ? Le stress de ces injustices subies ? D'avoir parlé à tant de gens ? Sans doute tout cela. Et ce n'est pas fini ! 

PRÉPARATION DU PROCÈS

Deux corvées, il va falloir peindre les joints de la fresque et envoyer les papiers au greffe, j'y répugne malgré moi. Comme à l'école, je n'aime pas "cafter" et c'est bien l'impression que j'ai, même si je la sais fautive. J'ai un peu peur depuis la sciatique, ma jambe gauche a morflé et lâche parfois, tiendra-t-elle sur l'échafaudage ? 5 mètres tout de même au dessus du sol. 

Lundi 20 septembre 

Onze jours de "repos"... avec ce résultat -entre autre-, le blog sur les rroms. Il faut bien sortir un peu et ces histoires glauques requièrent de temps en temps d'en sortir, le blog flambe. Ce blog-star qui a pris 700 visiteurs en 7 jours m'a contrainte de travailler l'histoire des roms, fort intéressant voire passionnant. Donc un boulot imprévu, bénéfique, en tout cas pour moi et j'espère pour eux. Boulette de Sarko, cette affluence, c'est un signe. En voici un autre associé sur les dalits, des aborigènes dont les Adivasis, peut-être les ancêtres des romsles menacés de génocide par la déforestation de leur forêt. http://desespoir3.blogspot.com

Un peu bâclé par rapport à l'autre, deux heures évidemment.- Je reprends le collier ce soir avec le livre-blog -toiletté- à mettre en page. Raz le bol de cette affaire, il faut en finir.  

24 septembre 

Le blog sur les roms (lien) a pris 800 visites en 10 jours, du jamais vu. Un excellent signe, pour eux. Et il ne cesse de grimper. Fin de cette série d'article. Suite de l'affaire sur un autre blog spécifique sur la justice (lien)

ÉPILOGUE PROVISOIRE

Robin m'a convaincue, après de longs débats, de porter le cas en justice, d'arrêter ma grève de la faim et surtout de ne pas la reprendre malgré le résultat mitigé -l'affaire est sue partout, par le village et ailleurs, ce qui était le but essentiel mais le résultat de la "négociation" n'a donné qu'une proposition de marchand de tapis- le maire m'a proposé de ne me faire payer que la moitié, 2000 Euros environ au lieu de 4000.. Ester ne me convenait pas -trop long- mais cela m'a toutefois permis par la suite tout au cours de ce procès de m'intéresser enfin à d'autres événements plus importants et plus graves.. et donné une image in vivo de l'institution judiciaire. A toute chose malheur est bon. 3° round donc (lien.)